Albert Cartier a mené son équipe à bon port. Prochaine étape : pérenniser le club messin en Ligue 1. Photo Pascal BROCARD
L’étreinte entre Albert Cartier et Bernard Serin a été particulièrement chaleureuse, mardi soir à Troyes, au coup de sifflet final. Une victoire 1-0, la vingt-et-unième de la saison, qui a offert le titre de champion de France de Ligue 2 au FC Metz ; onze jours après l’officialisation de l’accession en Ligue 1.
GRAND ANGLE
Moins de deux ans après être revenu à la tête de l’équipe, après une première expérience infructueuse dix ans plus tôt, Albert Cartier a démontré qu’il était bel et bien l’homme de la situation pour propulser à nouveau le club à la Croix de Lorraine dans l’élite du football français. Les raisons ne manquent pas pour qu’il prolonge son contrat dont la fin est prévue en juin.
Il a dépassé les objectifs
En moins de vingt-quatre mois, le FC Metz est passé de l’enfer du National au paradis de la Ligue 1. Albert Cartier a repris en mains une équipe moribonde, tombée dans l’anonymat du troisième échelon du football hexagonal, avec le but de remonter immédiatement en Ligue 2 et de le stabiliser à cet échelon avant d’envisager un retour dans l’élite. Finalement, c’est un TGV qui a traversé les deux championnats ! Quasiment impériaux la saison passée, les Grenats ont survolé la L2. Résultat : dès le mois d’août, Saint-Symphorien vibrera à nouveau pour des soirées de gala.
Il a rétabli la paix sociale
Des vestiaires aux tribunes, l’ancien défenseur central a réconcilié tout le monde. Alors qu’au printemps 2012, l’équipe dirigée par Dominique Bijotat faisait l’unanimité contre elle, avec des joueurs au comportement douteux, il a fédéré toutes les composantes du club autour de son projet. La cote de popularité du club lorrain tutoie aujourd’hui les sommets.
Il va être élu meilleur entraîneur de Ligue 2
Dimanche soir, à Paris, si le bon sens l’emporte, Albert Cartier, nominé aux Trophées UNFP, va être sacré meilleur entraîneur de Ligue 2 pour l’exercice écoulé. Avec un savant mélange de joueurs formés au club et d’éléments d’expérience, il a su tirer la quintessence de son effectif pour en faire une équipe solide (meilleure défense du championnat) qui a nettement dominé cette Ligue 2.
Il incarne le club
Alors que le FC Metz avait perdu son identité en plongeant en National, Albert Cartier a véhiculé des valeurs humaines, de travail et de détermination qui sont devenues l’ADN de son équipe. Le parcours exceptionnel accompli ces derniers mois font de lui un ambassadeur idéal du club, toujours prompt à serrer des mains, à répondre à la moindre invitation. Et avec le sourire ! Un ambassadeur au sang grenat dans les veines.
Maxime RODHAIN.
Alors que la montée en L1 est acquise et le titre dans la poche, Albert Cartier n’a toujours pas renouvelé son contrat. Le président Bernard Serin lui propose un an, l’entraîneur en espère deux.
Albert Cartier, o ù en êtes-vous au sujet de la prolongation de votre contrat ? « On est dans une négociation. Cela prend donc du temps. Et tout le monde doit le comprendre, dans l’environnement du club, et le président comme moi. Mais ce n’est pas du temps de perdu, on essaye de trouver une solution. »
• Laquelle ? « Déjà, il y a un président et c’est lui qui décide. C’est lui qui m’a choisi il y a deux ans alors que je n’avais pas de club. De mon côté, je n’avais donné ma candidature qu’à un seul club. Il fallait que j’ai la possibilité d’être libre pour signer au FC Metz, c’était mon objectif. »
• Deux ans plus tard, les objectifs atteints, vous n’avez toujours pas prolongé… « J’accepte la position du président dans cette négociation, sa vision des choses. Je la comprends comme il doit comprendre la mienne. Et je sais que c’est le cas. Donc, aujourd’hui, on négocie pour trouver un accord commun (Bernard Serin lui propose un contrat d’une année quand Albert Cartier en souhaite deux). »
• Pourriez-vous ne pas tomber d’accord ? « Si on ne trouve pas de solution, ce n’est pas grave. Pourquoi ? Parce que ça voudrait dire qu’on ne pouvait pas continuer ensemble. Pour que ça continue à fonctionner au FC Metz, les relations entre nous doivent être acceptées. Aucun ne doit perdre la face par rapport à l’autre. »
• La volonté des deux parties est, néanmoins, de poursuivre l’aventure ensemble… « On est dans une négociation, je le répète. Mais je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien. Une chose est sûre, l’année prochaine, quoi qu’il arrive, sera une bonne année pour moi. Car j’ai la capacité, à 53 ans, d’avoir du recul sur des choses comme celles-là. Je l’ai vécu à mes débuts. »
« On va trouver un terrain d’entente »
• Comment aboutir à une issue heureuse ? « Pour que ça marche, on a besoin d’être sur la même longueur d’ondes, le président et moi. Je ne veux pas qu’il y ait un vainqueur et un perdant. Sinon, le grand perdant serait le FC Metz. De par ce qu’ont accompli les joueurs et l’ensemble des salariés du club, il ne faut pas que notre relation endommage le futur du FC Metz. Je reste persuadé qu’on va trouver un terrain d’entente. »
• Jusqu’ici, votre duo a bien fonctionné… « Il ne s’est jamais immiscé dans mes choix techniques, dans mon domaine. Il m’a permis d’être serein et de prendre les bonnes décisions. »
• Etes-vous sollicité par ailleurs ? « Oui, mais je veux prolonger au FC Metz. Pourquoi ? Parce que les deux années qui viennent de s’écouler vont nous permettre d’avancer, physiquement, tactiquement, avec le socle qui a été mis en place. J’ai mon idée sur la manière de faire encore progresser cette équipe. Mais je ne peux pas le faire seul. J’ai besoin du président à côté de moi. »
• Espérez-vous signer rapidement ? « Les négociations, ça prend du temps. Elles ne doivent pas forcément aller vite. Ça prendra le temps que ça prendra pour trouver la bonne solution. »
M. R.
Saint-Symphorien en fête
Après avoir célébré leur titre de champion à Troyes, les Messins ont hâte de partager leur joie avec leurs supporters à domicile. Photo Pascal BROCARD
Le stade Saint-Symphorien s’apprête à faire le plein, demain pour la réception du Havre, à l’occasion de la dernière apparition de Sylvain Marchal et de ses coéquipiers, cette saison, à domicile. Un soir de fête pour les supporters des Grenats qui vont célébrer comme il se doit ce troisième titre de champion de Ligue 2 dans l’histoire du club lorrain (après ceux de 1935 et 2007). Au programme de la soirée : distribution de drapeaux, animation musicale, remise du trophée de champion de Ligue 2, feu d’artifice… Autre temps fort : le FC Metz fêtera les trente ans de la victoire en Coupe de France avec les héros de 1984, qui avaient battu l’AS Monaco (2-0 après prolongations) au Parc des Princes, à Paris. Sont attendus, entre autres, les buteurs de la finale : Philippe Hinschberger et Tony Kurbos.
Trébel (Nantes) sur les tablettes
Alors que le FC Metz tient sa première recrue du prochain mercato en la personne de Juan Falcon, l’attaquant vénézuélien du Zamora FC, leader de son championnat national, les dirigeants lorrains poursuivent leurs recherches pour renforcer leur effectif. Adrien Trébel figure notamment sur leurs tablettes. En fin de contrat avec le FC Nantes, le milieu de terrain de 23 ans est apparu à douze reprises en Ligue 1 cette saison avant d’être écarté de l’équipe en janvier quand il a refusé de prolonger avec les Canaris. Lorient, Reims et Lens sont également sur les rangs.
Didillon titularisé à Laval
Numéro deux dans la hiérarchie des gardiens messins derrière Johann Carrasso, Anthony M’Fa a vécu sa quatrième titularisation de la saison en championnat, mardi soir, à Troyes. « C’était une récompense, ce n’était pas un match pour rien , explique Albert Cartien. On aurait pu le faire à Laval, mais je trouvais que ça aurait été moins valorisant pour lui. C’est la récompense de l’application d’un garçon à l’entraînement, de tout un travail effectué avec Christophe Marichez (l’entraîneur des gardiens) et nos trois gardiens. Normalement, on fera jouer Thomas Didillon à Laval (pour le dernier match de championnat). » Johann Carrasso, lui, reprendra sa place pour le baisser de rideau à Saint-Symphorien, demain, face au Havre.
Cornet apprend
Maxwel Cornet n’a passé que treize minutes sur la pelouse du stade de l’Aube, avant-hier. Après avoir pris le relais de Kévin Lejeune, le jeune attaquant messin a quitté le terrain dans le temps additionnel au profit de Romain Inez. « Il n’a pas pris conscience qu’on jouait le titre de champion de France , justifie Albert Cartier, qui lui a passé une sérieuse soufflante au moment de sa sortie. Dans un match comme celui-là, il ne peut pas perdre le ballon comme il l’a fait, être dans l’individualisme […] Il est jeune, il a 17 ans, il a compris. »
M. R.
