À l’image de Bouna Sarr, ici au duel avec le Lillois Idrissa Gueye, le FC Metz a fait preuve d’une grosse rigueur pour son premier rendez-vous au sein de l’élite. Photo Pascal BROCARD
La première prestation des Messins, samedi à Lille, était très attendue. Au-delà du très bon point obtenu (0-0), ces derniers ont déjà apporté quelques réponses aux interrogations qui entouraient leur retour en Ligue 1.
Au point physiquement ?
La réponse est clairement oui. « On s’attendait à souffrir. On a souffert. Mais on a tenu bon. » Soit la prestation messine résumée en quelques mots par Johann Carrasso, impeccable samedi soir. Ses partenaires ont, en effet, su répondre au défi physique imposé par des Lillois qui avaient une longueur (européenne) d’avance dans ce domaine.
Le FC Metz n’a ainsi jamais baissé le pied – ni la garde – malgré la mainmise du LOSC sur la partie. Les énormes charges du labeur d’avant-saison semblent donc digérées mais surtout elles portent visiblement déjà leur fruit. « Ce point, c’est la récompense de tout le travail effectué depuis la reprise », a insisté Guido Milan. Reste désormais à maintenir la cadence.
Tous concernés ?
Là encore, la réponse est oui. La fameuse notion de solidarité martelée par la communauté messine a pris tout son sens samedi soir. Chacun a tenu son rôle et ne s’est jamais défilé face à la marée lilloise. Derrière, au milieu et devant. « On a vraiment vu un travail collectif et les joueurs se sacrifier les uns pour les autres », s’est d’ailleurs félicité Albert Cartier. Un exemple parmi d’autres : l’implication défensive de Bouna Sarr.
Et l’attaque ?
Il s’agit sans doute du seul bémol de la soirée. Les Messins n’ont jamais vraiment inquiété la défense du LOSC avec un Juan Falcon esseulé et privé de ballon. Même si au cours de la seconde période, ces derniers ont semblé un peu moins timides, leur entraîneur a estimé qu’ils auraient « pu sortir de manière un peu plus juste ». Mais les efforts consentis par ailleurs ont sans doute amené ces derniers a finalement « manquer de fraîcheur » pour exploiter les quelques contres entrevus ça et là. Dans quelques jours, face à Nantes, il faudra toutefois trouver le juste milieu.
Metz doit-il se renforcer ?
Face au LOSC, les Messins se sont présentés sur la pelouse avec seulement deux nouvelles têtes (Falcon, N’Daw) sans que cela ne mette en péril leur objectif. Pour autant, dans le domaine offensif, le FC Metz, malgré de jeunes talents en devenir (Cornet, Vion) semble encore un peu léger pour tenir la distance en attaque. Diafra Sakho parti, Juan Falcon devant encore trouver ses marques, il semble urgent de se doter d’au moins un joueur expérimenté pour animer la pointe messine.
Avec quel schéma tactique ?
En attendant, à Lille, le staff lorrain a opté – comme lors des derniers matches de préparation – pour un schéma en 4-4-1-1 (mué en 4-5-1 en seconde période). Une nouveauté dictée par les impératifs de la Ligue 1, l’adversaire et l’effectif actuel. Restera-t-il d’actualité à l’avenir ? « Le 4-4-2 est bien ancré à Metz. Voilà deux ans que l’on travaille de cette manière , a expliqué Albert Cartier. Mais dans ce contexte lillois, il fallait faire des choix. » Payants pour le coup. Le technicien messin n’a pas fait mystère que cette configuration pouvait être une option même à domicile. À condition, notamment, que les latéraux s’offrent plus de libertés offensives dans leur couloir. À moins que Falcon ne trouve un nouveau camarade de jeu devant.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Choplin : « Garder cet état d’esprit »
Grâce à une belle solidarité défensive, Jérémy Choplin et le FC Metz ont su contenir les assauts d’Origi et Balmont. Photo Pascal BROCARD
A l’image de son équipe, le défenseur central messin a fait preuve de beaucoup de sérieux et de maîtrise pour contarier les plans lillois. L’analyse de Jérémy Choplin.
Un point glané sur la pelouse d’un possible participant à la Ligue des Champions, une belle affaire ? « C’est un excellent point ! On savait que ce premier déplacement serait périlleux face à une équipe lilloise déjà rodée. Mais ce résultat deviendra encore meilleur si nous le bonifions samedi par un succès contre Nantes à Saint-Symphorien. »
• Au-delà du résultat, la satisfaction doit également venir du fait de ne pas avoir encaissé de but ? « Effectivement. Durant la période de préparation, nous en avons encaissé beaucoup. Quelques critiques ont d’ailleurs rapidement fusé. Mais au sein du groupe, ce n’était pas du tout une source d’inquiétudes. Évidemment, personne n’était heureux de prendre des buts, surtout pas nous, les défenseurs. Pour autant, il ne fait pas perdre de vue qu’il s’agissait alors d’un contexte différent, avec quelques réglages à effectuer mais surtout d’énormes charges de travail à gérer. Aujourd’hui, nous sommes prêts physiquement et la philosophie est toujours la même par rapport à la saison dernière : la solidité, l’harmonie et la solidarité qui nous ont permis d’être la meilleure défense de Ligue 2 sont toujours là. »
• Durant les premiers instants de la partie, le FC Metz a tout de même semblé un brin fébrile. Est-ce votre sentiment ? « Il nous a peut-être manqué un peu de calme et d’application en début de match, c’est vrai. C’est surtout dans le jeu offensif que nous avons fait preuve de crispation. Il nous a fallu un peu de temps pour nous y mettre. N’oublions pas qu’en face, cette équipe lilloise est particulièrement solide et très joueuse. L’essentiel, aujourd’hui, c’est d’avoir su la contenir. Au final, les Lillois n’ont vraiment été dangereux que sur coups de pied arrêtés. »
« Sérénité et confiance »
• Que faut-il encore améliorer ? « Il faut déjà garder cet état d’esprit, rester aussi costaud ensemble. Si le FC Metz doit faire la différence, il le fera grâce à son collectif. C’est aussi ensemble que nous parviendrons à trouver la faille offensivement. Par rapport à ce premier match, nous devons nous appliquer encore plus dans la conservation et la maîtrise du ballon et tenter de faire un peu plus de jeu. On l’a fait par instants à Lille. Il faut encore progresser dans ce domaine. Ce résultat va, en tout cas, nous permettre d’appréhender la suite des événements avec sérénité et beaucoup de confiance. C’est bien. »
• Un dernier mot concernant l’un de vos clients, le Belge Divock Origi. Qu’est-ce que ça fait de se retrouver en face d’un "Mondialiste" ? « Honnêtement, rien du tout… »
J.-S. G.
Marchal : rien de grave
Sorti peu juste avant l’heure de jeu, samedi à Lille, en raison d’une douleur à la cheville droite, Sylvain Marchal n’était guère inquiet après la rencontre. « Ce n’est pas trop méchant », a commenté le capitaine messin.
