Romain Métanire et Metz partent à l’assaut de la Mosson ce soir. Photo Pascal BROCARD
Garder une assise défensive sans refréner ses élans offensifs, gérer les absences des récupérateurs Kashi et Rocchi : ce soir, à Montpellier, le FC Metz a un juste milieu à trouver.
C’est un voyage cerné d’inconnues. Le FC Metz poursuit son exploration de l’élite, ce soir, avec un déplacement ô combien intrigant à Montpellier. Entre les absences, la valeur exacte de l’adversité ou le comportement des joueurs d’Albert Cartier, il est impossible de deviner à quelle sauce les Grenats seront cuisinés à la table de l’impayable Louis Nicollin.
Cette soirée est d’abord l’histoire d’un juste milieu à trouver. Car il en manque à Metz et pas des moindres. L’absence de Romain Rocchi, blessé, s’est en effet ajoutée au forfait programmé d’Ahmed Kashi, soit la charnière de récupérateurs qui avait porté Metz vers son titre de champion de Ligue 2. Albert Cartier devra donc revoir son entrejeu et la réflexion vaudra aussi pour un adversaire privé de Benjamin Stambouli, un incontournable du dispositif héraultais, dispensé de football ce week-end, pour gérer son transfert.
« Faire 38 nuls, ça ne suffira pas »
Metz ne peut qu’apprécier ce forfait, car Stambouli incarnait une force du MHSC. « Montpellier a un milieu très solide, très compact et très agressif, qui presse très haut, explique l’entraîneur messin. C’est une équipe vicieuse, dans le sens où elle fait toujours la petite faute avant, pour empêcher l’adversaire de développer son jeu. En fait, ils défendent à l’ancienne, mais ils ont aussi cette capacité à se projeter vers l’avant, avec un garçon comme Mounier. »
À Metz, il s’agit aussi de trouver un équilibre entre cet ADN défensif qui a permis la remontée et un élan offensif à réinventer en Ligue 1. Les Grenats ne pourront se contenter éternellement de camper sur leurs bases à l’extérieur et encore moins se satisfaire d’un point par week-end : « Faire 38 matches nuls, ça ne suffira pas pour se maintenir , dit encore Cartier. On a aussi envie de gagner des matches, mais cet équilibre n’est pas si facile à trouver. Pourtant, j’ai vu des choses qui m’ont plu à l’entraînement et si les garçons se lâchent comme ça en match, on aura déjà mis quelque chose en plus. »
La question du comportement vaudra aussi pour Montpellier, qui a raté son entrée face à Bordeaux (0-1) et réussi une performance séduisante à Marseille (0-2). Le défenseur messin Guido Milan invite d’ailleurs à se méfier d’une recrue héraultaise, son compatriote Lucas Barrios. « C’est un attaquant de surface, d’appoint, qui est très intelligent dans ses déplacements et doté d’une frappe puissante », prévient l’Argentin. Cartier, lui, était déjà au parfum : « Barrios ? C’est du lourd ! »
Jeudi, dans ces colonnes, Rolland Courbis expliquait, enfin, que Montpellier et Metz, « le promu invaincu », évolueraient dans la même cour cette saison. Albert Cartier se voulait moins catégorique hier : « On ne joue pas non plus contre n’importe qui, mais contre un club qui a été champion de France il y a trois ans. Pour moi, c’est une très bonne équipe de L1, qui sera sans doute plus près de la 8e place que de la 15e à la fin. »
Christian JOUGLEUX.
Chacun cherche son Tigre
Falcon court après son premier but. Photo Pascal BROCARD
Muet après ses deux premiers matches en Ligue 1, Juan Falcon se cherche encore dans le système messin, mais l’attaquant vénézuélien, surnommé le Tigre, ne s’inquiète pas outre mesure.
Au Venezuela, il promène un surnom, « le Tigre ». En France, la Ligue 1 surveille le premier coup de griffe de Juan Falcon. Il n’est pas survenu à Lille, dans le désert offensif proposé par les Grenats (0-0), ni contre Nantes (1-1), une semaine plus tard. La recrue sud-américaine a pourtant provoqué un penalty face aux Canaris et cette contribution à la cause messine esquisse déjà l’idée d’une progression. Seulement, il faudra tout de même un premier but rapide pour pérenniser sa présence dans le onze-type d’Albert Cartier…
« Il faut rester calme »
Pour l’heure, Juan Falcon n’est pas étouffé par la concurrence et il occupe fort logiquement l’habit d’un titulaire en pointe de l’attaque mosellane. Ses trois buts en présaison lui confèrent cette légitimité, mais ses difficultés à s’exprimer en championnat et l’arrivée imminente de renforts pourraient bouleverser la donne. L’intéressé, en tout cas, ne se formalise pas : « Il faut rester calme. Ça va venir doucement , dit-il. D’autres joueurs vont se joindre à nous et je pense qu’il est important, pour le club, d’avoir plusieurs options en attaque, mais ce n’est pas un problème pour moi. Ma seule préoccupation, aujourd’hui, c’est de marquer des buts. »
En Ligue 1, le Vénézuélien découvre « un championnat plus rapide, plus physique ». Il s’y était préparé, avoue-t-il : « Jouer en Europe était mon rêve, mais je savais bien que l’adaptation serait difficile. Il faut que j’appuie sur le bouton, en fait. Je travaille tous les jours pour m’intégrer à ce groupe et m’améliorer. » Albert Cartier confirme : « On voit bien que ce n’est pas facile pour lui mais Juan est déjà allé derrière le mur de la souffrance. Il s’accroche. Il se bat. » Et il se perd, parfois, remarque l’entraîneur : « Oui, Juan peut avoir tendance à s’isoler du bloc-équipe. Contre Nantes, j’ai d’ailleurs changé de système et placé Bouna (Sarr) à côté de lui, pour qu’il reste plus près de ses coéquipiers. »
L’attaquant ne portera pas seul la responsabilité de cet isolement. Car tout le monde se cherche dans cette affaire et ses partenaires doivent aussi apprendre à jouer avec un profil différent, Falcon n’étant définitivement pas Diafra Sakho. Attaquant de surface, puissant et opportuniste, le Vénézuélien se veut moins à l’aise que son prédécesseur sur les longs ballons ou la recherche de profondeur. Mais entre le bon positionnement de l’un et la juste passe des autres, l’équation n’est pas si complexe. Si Metz parvient à la résoudre, le Tigre pourra frapper.
Ch. J.
Rocchi forfait Andrada qualifié
Cheick Doukouré. Photo Karim SIARI
Le milieu de terrain s’est blessé et doit faire l’impasse sur le déplacement à Montpellier. Le jeune Andrada, en revanche, est qualifié.
Romain Rocchi ne fait pas les choses à moitié. Le milieu messin a connu une vraie semaine médicale, avec une angine, une contracture à la cuisse et un coup au mollet. Sans grande surprise, le vice-capitaine est forfait pour le déplacement à Montpellier ce soir et il devrait théoriquement laisser sa place, sur le terrain, à Cheick Doukouré, qui viendra donc prêter main-forte à Guirane N’Daw à la récupération. Les mises en place observées cette semaine à l’entraînement plaidaient en ce sens en tout cas.
Federico Andrada connaîtra, lui, sa première convocation dans le groupe. Le jeune attaquant argentin, prêté par River Plate, a obtenu le feu vert administratif pour jouer, mais son entraîneur n’avait pas prévu de le titulariser à Montpellier. « Je l’ai convoqué pour faire un choix d’équilibre sur le banc et pour l’intégrer rapidement », précise le technicien.
La composition d’équipe, de toute façon, sera la copie des titulaires face à Nantes, samedi dernier, exception faite, bien sûr, de Rocchi.
Enfin, Jonathan Rivierez, Habib Diallo, Thibaut Vion et David Oberhauser joueront avec la réserve aujourd’hui. Ce ne sera pas le cas de Maxwel Cornet, ni d’Ali Bamba et de Mayoro Ndoye. Le premier est toujours mis à l’écart, en raison des négociations tendues qui entourent sa prolongation de contrat. Les deux autres devraient faire l’objet d’un prêt prochainement, explique-t-on au club.
Stambouli absent
Du côté de Montpellier, l’absence la plus notable est celle de Benjamin Stambouli, fer de lance local, en instance de départ aujourd’hui. Blessés, Marveaux, Aït Fana, Deza et Bakar sont également contraints de passer leur tour.
Ch. J.
Metz : nouveau départ ? (CFA)
Thibaut Vion. Photo Anthony PICORÉ
Le match. Troyes : 5e avec 4 points (1 victoire) ; dernier match : victoire contre Moulins (1-0). FC Metz : 14e avec 1 point (1 défaite) ; dernier match : défaite contre Jura Sud (0-1).
L’enjeu. Les joueurs messins ont mal débuté leur saison dans le championnat de CFA. Dès leur première rencontre, ils ont connu la défaite sur leur terrain face à Jura Sud (0-1). Encaissant un but sur corner, les joueurs de José Pinot ne sont jamais parvenus à revenir, malgré une prestation intéressante. Pour leur deuxième match, les Grenats se déplacent chez une autre réserve, Troyes. Les Aubois ont, eux, remporté leur première partie face à Moulins (1-0).
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot. « Nous avions assisté à deux belles rencontres l’an dernier en CFA 2. Les Troyens ont soigné leur capital confiance en battant Moulins. »
L’effectif. Seize joueurs prendront la direction de Troyes. Si Joubert est blessé, Vion reprendra quand à lui à cette occasion et Rivierez complétera le groupe messin. Le groupe : Oberhauser, Junker – Donval, Lahaye, Toussaint, Udol, Rivierez, Bur, Hein, Nouvier, Pierrot, Teixeira, Bozok, Diallo, Hadji, Vion.
Troyes - FC Metz (18 h)
