Bouna Sarr s’est montré l’un des Messins les plus entreprenants de la soirée. Mais la défense bretonne faisait bonne garde ! Photo Anthony PICORÉ
Tenus en échec sur leur pelouse par le Stade Rennais (0-0), les Messins sont malgré tout toujours invaincus à domicile. Faute d’audace et de justesse offensive, ils ne pouvaient pas espérer mieux.
A la veille de la réception du Stade Rennais, Albert Cartier avait posé cette question : « La claque reçue à Evian a-t-elle été suffisamment forte pour nous remettre les idées en place ? » Autrement dit, l’entraîneur messin attendait une réaction de ses joueurs hier soir. En termes de résultat évidemment, mais également pour ce qui concerne la manière.
Le tout avec une équipe diminuée. Contraint de jongler avec ces impondérables, le staff lorrain avait finalement décidé d’opter pour un duo de récupérateurs afin de contrarier les plans offensifs des Bretons. Ces derniers ont d’ailleurs donné bien du fil à retordre à Gaëtan Bussmann et ses partenaires. Les hommes de Philippe Montanier se sont ainsi créé l’essentiel des occasions grâce, notamment, à un jeu long et dans la profondeur qui a souvent gêné la défense messine.
Mais l’arrière-garde grenat, si elle a tremblé parfois, a finalement tenu bon, bien aidée, il est vrai, par un Mfa inspiré. L’international gabonais a d’entrée rassuré son équipe en intervenant sur un coup franc de Pedro (3e ) et dans les pieds de Grosicki (18e ) avant d’accompagner du regard un coup de tête dangereux signé Mexer (21e ).
Malmenés en début de match, les Messins ont surtout éprouvé de grosses difficultés à développer leur jeu. Brouillons, ces derniers ont rarement été dans le bon tempo lorsqu’il a fallu accélérer la cadence. Outre ce puissant coup franc de Milan, repoussé des deux poings par Costil (30e ), le canevas lorrain s’avérait bien trop emmêlé. Au contraire de Rennais qui assemblaient les pièces avec un peu plus de minutie : Rivierez devait intervenir avec autorité face à Grosicki qui s’en allait au but (33e ), alors qu’Hosiner (35e ) puis Pajot (42e ) voyaient leurs tentatives flirter avec le montant de Mfa. Entre temps, Sarr avait profité d’une frappe contrée de Krivets pour semer le trouble dans la défense bretonne (41e ). En vain. Tout comme ce déboulé du Biélorusse qui trouvait un Maïga bien trop statique (45e ).
Réaction trop tardive
De la bonne volonté, les Grenats en avaient bien à revendre. Mais, malgré une occasion signée Malouda, d’entrée de jeu en seconde période, cette débauche d’énergie restait lettre morte. Il aura finalement fallu attendre le dernier quart d’heure pour que le FC Metz parvienne à hausser un peu le ton. Sarr tentait d’abord sa chance de loin (62e ), imité par Vion après une action confuse dans la surface de réparation (84e ) puis Doukouré dont la frappe passait de peu au-dessus de la barre de Costil (88e ).
Plus entreprenants en fin de match, les Messins ne sont finalement pas parvenus à inscrire un quatrième succès à domicile. Ils préservent néanmoins leur invincibilité à Saint-Symphorien et ce, malgré les frayeurs signées Grosicki (48e , 55e ) et Pedro qui avait trouvé le poteau juste avant l’heure de jeu (56e ). Le promu, privé de nombreuses forces vives hier soir, continue malgré tout son petit bonhomme de chemin : ce matin, il s’est réveillé à la sixième place du classement avant les rencontres de ce soir. C’est déjà ça. Et, à défaut d’avoir brillé offensivement, Metz pourra se satisfaire d’avoir su garder sa cage inviolée.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Anthony Mfa au rendez-vous
Jonathan Rivierez a vécu sa première titularisation. Et a plutôt rempli son contrat. Photo Anthony PICORÉ
Plein d’assurance et décisif sur les tentatives rennaises, le gardien messin a livré l’une de ses parties les plus abouties.
M FA. Le gardien a rassuré dès l’entame de la rencontre en se couchant sur un coup franc rennais (3e ) puis sur une frappe de Grosicki en début de seconde période (48e ). Joueur, le portier franco-gabonais s’est même risqué à un joli crochet dans sa surface face à Doucouré (52e ). Il sort surtout la parade qu’il faut sur la frappe de e Grosicki (55e ). Le dernier rempart a fait le travail hier soir.
RIVIEREZ. Son retour à l’épaule risqué dans la surface sur Grosicki (33e ) a évité l’ouverture du score bretonne. Pour sa première titularisation en Ligue 1, le latéral droit a livré une partie plus que correcte dans son rôle défensif en l’absence de Romain Métanire. Son retour sur le contre rennais (60e ) est même salvateur.
MILAN. Un tacle plein de rage (7e ) et un avertissement précoce (12e ) : le défenseur central est rentré virilement dans la partie. La tour de contrôle s’est même essayée de loin sur un coup franc plein axe boxé par Costil (30e ). Ferme sur ses bases.
CHOPLIN. Du Choplin dans le texte. L’ancien Bastiais a rendu une copie propre. Solide dans ses interventions, il s’est montré le plus prompt devant Doucouré, d’abord du pied en extension (19e ) puis de la tête (21e ). Contrat défensif rempli.
BUSSMANN. Promu capitaine, le latéral gauche est resté dans ses standards. Propre dans ses interventions défensives, il a tenté d’apporter avec ses montées mais la réussite n’était pas au rendez-vous cette fois.
DOUKOURE. Il a eu du mal à rentrer dans la partie et a accusé du déchet. Sa mauvaise relance (27e ) aurait pu profiter aux Bretons mais il s’est ensuite ressaisi. Il n’a jamais relâché son pressing. Sa frappe puissante à vingt mètres au-dessus de la barre de Costil aurait pu le porter en héros (89e ).
KASHI. Le Rennais Pedro a appris à le connaître. Dur sur l’homme comme à son habitude, le Franco-algérien a été précieux dans la récupération. Solide dans les duels, il n’a jamais relâché ses efforts.
SARR. Le feu follet messin a été l’un des plus entreprenants. Il a provoqué le coup franc frappé par Milan (30e ). Bien décalé côté gauche par Krivets, son débordement puis sa frappe trop croisée auraient mérité meilleur sort (41e ). Remuant, le milieu s’est encore illustré sur une tentative à ras de terre qui manquait de puissance (63e ).
MALOUDA. Un match discret pour le Guyanais. Il a tenté parfois d’accélérer balle au pied mais sans réussite. Trop court dans la surface pour reprendre le ballon (46e ), il a plus fait jouer ses partenaires qu’apporté du danger et a cédé sa place à Ngbakoto (67e ).
KRIVETS. Cramé par son séjour en sélection, le Biélorusse était moins en vue qu’habituellement. Sa frappe puis sa tête au-dessus (17ee et 24e ) n’ont pas inquiété Costil, puis le meneur messin s’est éteint en seconde période. Remplacé par Andrada (79e ).
MAIGA. L’attaquant grenat est l’auteur de la première frappe messine de la partie (8e ). Il a peiné tout au long de la partie et ses choix n’ont pas été souvent bons. Un match à oublier pour la recrue mosellane. Remplacé par Vion (82e ) qui a tenté d’apporter son explosivité.
Nicolas KIHL.
Maïga, ce n’est pas encore ça
Modibo Maïga n’est pas encore à son meilleur niveau. Et le FC Metz n’a pas marqué hier soir. Photo Anthony PICORÉ
Promu titulaire en l’absence de Juan Falcon, Modibo Maïga n’a eu qu’un influence limitée sur la partie hier. L’attaquant n’a jamais vraiment pesé.
Le score le dit mieux que tout le reste : la succession Falcon reste en suspens ce matin. Le remplaçant naturel du Vénézuélien, Modibo Maïga, n’a pas réussi à faire oublier l’absence d’un garçon qui a inscrit quatre buts en huit matches cette saison. L’attaquant malien n’a pu faire la différence hier. Faute d’occasions solides d’abord et faute de sensations.
Que retenir de sa seconde titularisation de la saison ? A son crédit, quelques initiatives d’abord : une frappe enroulée pour commencer (8e ), un une-deux avec Krivets annihilé par Costil (10e ), cette déviation de la tête pour Malouda (46e ) ou encore cette recherche de la profondeur pour Sarr (53e ). Maïga s’est manifesté dans l’intention, beaucoup moins dans la finition. L’attaquant a tenté d’exploiter son jeu en pivot et son 1,85 m pour fatiguer la défense bretonne et ouvrir des brèches, hélas aussitôt colmatées. Parfois, il s’est aussi agacé de ces ballons qui ne lui arrivaient jamais. Avec les deux doigts pointés vers ses yeux, il a par exemple signifié à un coéquipier qu’il avait été oublié. Un grand classique dans la gestuelle de l’avant-centre contrarié…
Le passif, justement, réside dans ces mêmes incompréhensions avec ses partenaires. Dans un stade bercé durant deux années par les aller-retour incessants de Diafra Sakho, Maïga a aussi témoigné d’un effort défensif beaucoup plus limité, sans parler de ce manque de vitesse qui a permis aux Rennais de rapidement contrôler ses tentatives de dribble.
Besoin de rythme…
La différence fut d’autant plus frappante au regard des éclairs du très vif Bouna Sarr à ses côtés. Ce n’est pas vraiment une surprise après deux saisons frustrantes en Angleterre. Ce joueur aura besoin de s’infuser du rythme et du temps de jeu s’il entend retrouver le coup de rein d’un pur-sang.
Il faudra donc encore attendre avant d’apercevoir à Metz la terreur de Ligue 1 qui s’est révélée au Mans puis à Sochaux. C’est ainsi et c’était prévisible : Maïga continue de courir après sa confiance et son passé. La blessure de Falcon devrait lui laisser encore trois semaines, au minimum, pour s’exprimer. Il faut aussi espérer que la concurrence du jeune Andrada voire de Vion saura le pousser à accélérer son retour en grâce. La soirée d’hier a simplement véhiculé le sentiment d’une première occasion manquée.
Christian JOUGLEUX.
Hors jeu
Tifo
Le tifo de Génération Grenat. Photo Anthony PICORÉ
Hier soir, à l’occasion de la venue de Rennes, Génération Grenat a rendu hommage eaux héros du 3 octobre 1984, jour de la qualification du FC Metz sur la pelouse du FC Barcelone. Un tifo représentant le blason du Barça, relooké aux couleurs du FC Metz a ainsi été déployé, alors que la devise du club catalan a été reprise en forme de clin d’œil à la sauce messine, le fameux
« Mas que un club » (« Plus qu’un club ») étant devenu pour l’occasion « Metz que un club ».
Écrans géants
Après d’ultimes tests effectué en milieu de semaine, les deux écrans géants nouvellement installés à Saint-Symphorien, ont été inaugurés hier soir.
Bamba
Ne rentrant plus dans les plans messins, Ali Bamba s’entraîne depuis de longues semaines avec l’équipe réserve. Selon nos informations, le défenseur ivoirien et les dirigeants du FC Metz, avec lequel il est lié jusqu’en juin 2015, seraient sur le point de trouver un accord en vue d’une rupture de contrat.
Sponsors
Le groupe Orange , opérateur de télécommunications, et Blue Habitat , filiale du groupe Blue spécialisée dans la vente d’immobilier neuf en Moselle et au Luxembourg, rejoignent le FC Metz
respectivement comme partenaire majeur et partenaire principal.
Lejeune
Victime, notamment, d’une fracrure du nez dans un choc avec Guirane N’Daw, Kévin Lejeune sera opéré jeudi.
Combat
Mattéo, huit ans, est un fidèle supporter du FC Metz. Voici un an, il pensait être débarrassé d’une sournoise maladie ! Malheureusement cette dernière en a décidé autrement. Il vient d’être
hospitalisé à Strasbourg. Son combat recommence. Les Socios Grenats se mobilisent et attendent vos lettres, vos dessins, vos messages à l’adresse suivante : "Soutenons Mattéo" 72 avenue de Thionville 57 140 Woippy.
Metz : éclairer sa lanterne (CFA)
La réserve messine est plutôt à la peine depuis le début de la saison. Face au bon dernier de la classe, l’occasion est belle de décoller enfin.
Le match. FC Metz : 12e avec 15 points (2V, 2N, 3D). Dernier match : nul à St-Etienne (3-3).
Drancy : 16e avec 10 pts (0V, 3N, 4D). Dernier match : nul face à Troyes (1-1).
L’enjeu. Les Messins sont passés prêts d’une belle opération en ramenant un nul de Saint-Etienne (3-3) grâce à deux buts de Thibaut Vion et un de Matthieu Udol. Alors qu’ils menaient, les joueurs de José Pinot ont vu leur adversaire égaliser dans le temps additionnel. Après une semaine sans compétition, les Grenats retrouvent le terrain aujourd’hui en recevant Drancy. En position de lanterne rouge, les Drancéens n’ont toujours pas obtenu le moindre succès mais restent sur un nul à domicile face à Troyes (1-1).
L’effectif. La liste des joueurs convoqués pour la rencontre face à Drancy sera connue après les derniers entraînements et le match des professionnels (hier soir). Si plusieurs joueurs blessés les semaines précédentes ont pu reprendre, leur participation n’est toutefois pas assurée. Seule certitude, l’absence de Rémy Lahaye toujours à l’arrêt.
FC Metz - Drancy, stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny (15 h)
Léger fait son cirque
Marie-Charlotte Léger a inscrit trois des quatre buts lorrains cette saison. Photo Pascal BROCARD
Auteure de trois réalisations depuis le début de la saison, l’attaquante Marie-Charlotte Léger a réussi son intégration au club de Metz-Algrange. Sur le terrain et en dehors où sa bonne humeur fait des ravages.
Au téléphone, elle ne laisse rien paraître. Des réponses très courtes pour, visiblement, une timidité maladive. C’est pourtant bien mal connaître Marie-Charlotte Léger. « Au premier abord, elle cache bien son jeu » , sourit son entraîneur à Metz-Algrange, Gérôme Henrionnet. « Elle n’a pas l’air comme ça, mais elle nous fait connerie sur connerie » , complète sa complice en attaque Julie Wojdyla, parlant même d’un « phénomène ».
Ce phénomène, aussi habile sur le terrain soit-il, sévirait d’abord dans les vestiaires. « Elle met une sacrée ambiance avec ses pitreries, reprend le coach mosellan. Sa spécialité, c’est imiter les mimiques des autres, surtout celles des arbitres. Si elle a trouvé les miennes ? Je ne sais pas. » A en croire Julie Wojdyla, non. Mais « MC », son surnom, n’a pas besoin de ça pour amuser son monde : « Entre ses grimaces et ses blagues, quand elle est lancée, on ne l’arrête plus… »
Cette capacité opère également lorsque la native de Feuquières-en-Vimeu (Somme) part balle au pied. En témoigne son premier but, dimanche dernier contre Arras (3-1). Après avoir récupéré le ballon peu après la ligne médiane, l’attaquante a accéléré, crocheté ses adversaires côté gauche avant de décocher une frappe du gauche qui a terminé dans la lucarne opposée.
« C’est une joueuse vraiment percutante et surtout très puissante , détaille Gérôme Henrionnet. Dès qu’elle a le ballon, elle fonce tête baissée, parfois en oubliant ses coéquipières. C’est un peu son défaut mais elle le sait. » « Contre Arras, j’étais complètement seule sur le premier but. Heureusement qu’elle l’a mis, sinon, elle aurait entendu parler du pays ! », appuie Julie Wojdyla, sans trop s’en plaindre.
« J’espère que ça va durer »
Car résumer son jeu à des raids solitaires serait exagéré. Là encore, un coup d’œil à son deuxième but de dimanche dernier, un subtil petit lob, en dit long sur le potentiel de celle qui est internationale française depuis trois ans dans les jeunes catégories (U16, U17 puis U19). Et qui évoluait déjà l’an passé en D1, à Hénin-Beaumont, où elle avait inscrit sept buts. Avant, donc, de rallier la Lorraine.
« Je voulais rester dans l’élite et Metz m’a contactée » , justifie l’intéressée, qui vient d’entrer en première année de fac de sport (STAPS) après avoir obtenu son baccalauréat technologique l’an dernier. « Ça va, ça se passe bien. Le niveau de l’équipe commence à être bon et l’ambiance est agréable, poursuit-elle, toujours aussi timidement. J’espère que ça va durer. » Metz-Algrange n’en demande pas moins. Un quatrième but de son attaquante axiale, aujourd’hui à Guingamp, serait tout sauf une bonne blague.
Guingamp-Metz/Algrange, aujourd’hui (15h)
Thibaut GAGNEPAIN.
