Ménagé mercredi, à Nice, Sergeï Krivets voudra apporter sa fraîcheur ce soir. Photo Pascal BROCARD
Privé de victoire depuis trois journées de championnat, le FC Metz a retrouvé la formule en Coupe, mercredi. Il sera question de prolonger cet élan ce soir, face à Caen, un concurrent direct.
Le froid n’a pas encore investi tout à fait la Lorraine, mais Metz sait déjà comment décorer sa cheminée. Il faut prendre les vingt premières minutes de son match à Nice, mercredi, en Coupe de la Ligue, les mettre sous verre et poser le cadre à un endroit visible de tous les Grenats. Car cette séquence a valeur de modèle. Les Mosellans ont offert un pressing furieux, un allant offensif admirable et une volonté de construction récompensée par une efficacité totale.
Metz n’a pas inscrit le moindre but sur les trois dernières journées de championnat mais il en a passé trois en douze minutes à l’OGC Nice. Une référence cette saison ? « C’était irrationnel », rappelait Albert Cartier hier pour calmer son monde.
Que reste-t-il de cette incroyable entrée en Coupe aujourd’hui ? D’abord, des ondes positives. Le retour à la victoire est toujours générateur de confiance et de nouveaux atouts se sont mis en lumière. Vion a crevé l’écran, Maïga, Palomino et Rivierez, entre autres, ont eu l’occasion de montrer leur pomme et ils ont croqué dans cette occasion à pleines dents. Albert Cartier n’a cessé d’insister hier sur une notion de groupe renforcée par le comportement de ces garçons.
Question d’équilibre
Quelques traces physiques pourraient toutefois subsister à l’heure de recevoir Caen, un adversaire qui a bénéficié de vingt-quatre heures de récupération supplémentaires. L’entraîneur messin a certes injecté « sept nouveaux joueurs » dans sa composition à Nice, mais il a aussi fait le pari de ne procéder à aucun changement dans le temps réglementaire. Les hommes appelés à remettre le couvert ce soir pourraient donc manquer de réserves. Hier, Kévin Lejeune évacuait ce débat d’un revers : « Quand tu gagnes, c’est 50 % de fatigue en moins. »
Le physique importe mais l’alchimie devra primer ce soir. Sur ses trois dernières sorties en L1, Metz a bafoué l’équilibre entre ses devoirs défensifs et ses velléités offensives. Cette équipe a pourtant le mérite de se créer des occasions régulières, mais l’efficacité n’a pas franchement dominé ses tentatives. Il appartiendra donc aux heureux titulaires de renouer ce fil ou de prolonger l’élan niçois, face à un autre promu que les Grenats connaissent par cœur. « Caen a amené plus d’expérience à son groupe , explique Cartier. Cette équipe a évolué mais elle reste sur ses points forts, l’intensité, la vitesse et cette capacité à marquer des buts. »
Accessoirement, Metz fut la première équipe à faire tomber Caen à domicile, la saison dernière (0-2). Les hommes de Patrice Garande ne bouderaient pas le plaisir de rendre la pareille à leur hôte tout à l’heure. Les enjeux du soir sont là pour les Grenats : défendre une invincibilité domestique, reprendre la cueillette des points et poser de nouvelles pierres sur l’édifice du maintien. Chouette programme.
Christian JOUGLEUX.
Lejeune : « C’est tombé sur moi »
Kévin Lejeune, qui se dit prêt à débuter la rencontre, pourrait toutefois prendre place sur le banc. Photo Pascal BROCARD
Victime d’une fracture du nez lors d’un choc avec Guirane N’Daw à l’entraînement, Kévin Lejeune retrouve le groupe messin qu’il n’a plus fréquenté depuis la victoire contre Reims, fin septembre.
Etes-vous apte au service ? « Oui. Cela fait huit jours que je me suis fait opérer, l’os est consolidé à 80 %. Il y a encore un petit risque, mais j’ai envie de le prendre plutôt que d’attendre une semaine de plus. »
• Auriez-vous pu prétendre à être dans le groupe à Nice, mercredi, ou était-ce prématuré ? « Oui, ça l’était : il me manquait trois jours, c’était énorme. On avait essayé le masque, mais ce n’était pas jouable. Il y a eu une anesthésie générale le jeudi précédent, cela faisait six jours de récupération et c’était un peu juste au niveau des sensations. »
• Avez-vous une appréhension d’aller au contact ? « J’ai fait beaucoup d’entraînements avec le masque, donc plus ça allait et moins j’avais d’appréhension. Je me suis entraîné ce vendredi sans masque, mais il n’y a pas eu de duels. L’appréhension, elle va durer cinq minutes, mais après, on l’oublie vite quand on est dans le match. »
• Au quotidien, comment avez-vous vécu avec cette fracture du nez ? « Étant donné que j’avais d’autres dégâts plus importants, les dents et le front, j’y pensais moins. Une opération est toujours embêtante, mais ça va. »
• En voulez-vous à Guirane N’Daw, qui vous a blessé dans un choc ? « Non. Il ne m’avait pas vu et je n’avais pas prévu qu’il se retourne à ce moment-là. Ce sont des choses qui arrivent rarement, mais c’est tombé sur moi. »
• Les adducteurs juste avant l’ouverture du championnat, des douleurs intercostales puis cette fracture du nez ce mois-ci : vous n’êtes pas verni… « Pendant mes deux premières saisons ici, j’ai été épargné par les blessures. J’espère louper le moins de matches possible, ce n’est pas marrant ! »
• Sans vous, l’équipe a marqué le pas en championnat lors des trois dernières journées. Un hasard ? « Il n’y a pas d’effet en raison de mon absence. Après toutes les bonnes dynamiques, il y en a une mauvaise. J’espère qu’on va repartir dans une bonne spirale et si je peux aider, tant mieux. Mais je ne pense pas qu’un seul joueur puisse changer une équipe. »
« On a des arguments »
• La qualification à Nice en Coupe de la Ligue peut-elle vous aider à vous relancer en Ligue 1 ? « Pour la confiance, marquer trois buts, aller chercher une qualification aux tirs au but, c’est toujours bon. Même si le match à Saint-Etienne avait été difficile, celui contre Rennes aussi, il n’y avait pas de quoi s’alarmer. Mais c’est le genre de match où on se dit qu’on est quand même bon offensivement. Il ne faut pas penser qu’on est limité. On a des arguments et il faut qu’on les utilise. »
• Vous retrouvez Caen, qui était avec vous en Ligue 2 la saison dernière, la victoire est indispensable face à un concurrent direct pour le maintien… « Il faut gagner à la maison quand on est promu, mais il ne faut pas non plus s’arrêter à ça. Il faut réussir des séries comme on l’a déjà fait une fois, le réaliser deux ou trois fois dans l’année et, ensuite, être assez régulier dans les résultats. »
Maxime RODHAIN.
Bussmann forfait Carrasso titulaire
Bouna Sarr. Photo Pascal BROCARD
L’arrière gauche, blessé, passe son tour, alors que le gardien retrouve son poste de n°1. L’attaque de Metz soulève plus de questions…
Albert Cartier a convoqué un groupe de dix-neuf joueurs pour la réception de Caen. Il choisira d’écarter un élément tout à l’heure, avant d’officialiser une composition de départ qui ne fera peut-être pas l’économie de nouvelles surprises.
L’entraîneur devra encore une fois se passer des services de Gaëtan Bussmann, le seul véritable arrière gauche du groupe, et le relais devrait être assuré par le droitier Jonathan Rivierez, comme ce fut le cas à l’Allianz Riviera. Metz retrouve aussi Bouna Sarr, qui avait passé son tour en Coupe de la Ligue pour purger un match de suspension. Fraîcheur oblige, ce dernier pourrait tout à fait être titulaire, mais la concurrence s’est étoffée sur le front offensif. Yeni Ngbakoto est candidat pour occuper un couloir, au même titre que Kévin Lejeune, qui effectue son retour, depuis son choc à l’entraînement avec Guirane N’Daw.
Rocchi en CFA
Plusieurs garçons, ménagés mercredi, sont également attendus au coup d’envoi à Saint-Symphorien. Ce sera vraisemblablement le cas de Jérémy Choplin et Guido Milan dans l’axe de la défense, comme de Sergeï Krivets et Florent Malouda.
La récupération devrait être confiée à deux habitués : Guirane N’Daw et Ahmed Kashi. Romain Rocchi a demandé à jouer en réserve hier pour retrouver du rythme, tandis que Cheick Doukouré pourrait entrer en cours de partie.
Encore une fois, la composition de départ suscitera la curiosité car Albert Cartier n’a pas concédé beaucoup d’informations hier. Le technicien vosgien a simplement levé le voile sur un poste : Johann Carrasso sera bien aligné dans les buts ce soir.
Ch. J.
Tifo et banderoles interdits à Saint-Symphorien
Le FC Metz a décidé d’interdire le déploiement des banderoles et de tout type de tifo dans les travées du stade Saint-Symphorien, à l’exception des bâches dites "institutionnelles" mentionnant les noms des groupes de supporters officiels reconnus par le club. Ce dernier a constaté que certains individus s’en servaient pour allumer des engins pyrotechniques de toute nature. Cette interdiction est valable « jusqu’à ce qu’une amélioration significative du comportement puisse être remarquée dans certains secteurs particulièrement concernés » de l’enceinte, selon un communiqué du club messin.
Fc Metz actu
Gruppa Metz exclu
Constatant depuis plusieurs mois la recrudescence de comportements déviants parmi les adhérents du groupe de supporters Gruppa Metz, positionné en tribune Ouest Basse, le FC Metz a décidé de ne plus reconnaître cette association qui a donc été exclue de Cœur Grenat, l’entité qui rassemble tous les groupes de supporters officiels du club.
Le retour de Rainville
L’arbitre de Metz-Caen sera Nicolas Rainville, l’homme qui avait exclu trois joueurs, le 17 octobre, lors de Lens-PSG. Des décisions qui avaient suscité la polémique et valu à l’intéressé une mis au repos lors de la 11e journée de L1. Il fera donc son retour aux affaires ce soir.
N’Daw, porte blindée
Kévin Lejeune avait été sérieusement amoché par son choc avec Guirane N’Daw, à l’entraînement, mais Albert Cartier a rappelé, hier, qu’un joueur pouvait aussi se blesser en heurtant une porte. La question a donc été posée : est-il préférable de se prendre une porte dans la figure ou le milieu sénégalais ? Réponse de l’entraîneur : « A choisir, il vaut mieux la porte. Guirane, c’est une porte blindée. »
Kashi est un Fennec
Ahmed Kashi a été appelé pour la première fois avec la sélection d’Algérie. Il participera à deux rencontres qualificatives pour la CAN face à l’Éthiopie le vendredi 14 novembre, puis contre le Mali le 19.
Metz se fait surprendre (CFA)
Assommés par un but de Bonifacino (90e +2) en toute fin de match, les Messins ont craqué une nouvelle fois dans les arrêts de jeu à Montceau.
Ça devient une habitude. Une mauvaise habitude. Comme à Saint-Etienne (3-3) où ils avaient concédé deux buts dans le temps de jeu additionnel de la première puis de la seconde période, les joueurs de José Pinot ont craqué (1-0) dans les arrêts de jeu, hier, à Montceau. On était rentrés depuis deux minutes dans le temps additionnel quand Portejoie, le latéral montcellien, s’arrachait une énième fois sur son flanc droit, au nez et à la barbe d’Udol, avant d’adresser un centre parfait pour Bonifacino qui, sans prendre le temps de contrôler le ballon, le déviait du plat du pied au fond des filets d’Oberhauser, impuissant sur ce coup-là (90e +2).
Acculés depuis dix bonnes minutes dans leur moitié de terrain par une équipe bourguignonne qui n’en finissait pas de pousser, les jeunes Messins n’avaient cette fois plus que les yeux pour pleurer.
Oberhauser retarde l’échéance
Si cette issue est cruelle pour Pierrot et ses coéquipiers qui n’ont jamais fermé le jeu mais toujours cherché au contraire à faire vivre le ballon dès qu’ils en ont eu l’opportunité, la victoire des Bourguignons n’est pas imméritée non plus, loin s’en faut, dans la mesure où ils ont multiplié les corners (17 sur l’ensemble de la partie) et les occasions de but. Mais Boucansaud et ses coéquipiers, qui avaient pris les choses en main dès les premières minutes, ont buté sur un Oberhauser en état de grâce qui a longtemps retardé l’échéance. Et quand on pensait le portier lorrain battu, comme sur cette talonnade de Doumbouya à la réception d’un corner de Couturier (63e ), ou encore cette tentative de Goulliat enrayée miraculeusement en corner par la tête de Phillips, ce sont ses défenseurs qui se chargeaient de le suppléer.
« Oberhauser a été géant, mais j’ai trouvé leur gardien pas mal non plus. Je pense qu’un score de 2-2 aurait mieux reflété la physionomie de la partie », faisait valoir José Pinot en regrettant les occasions qui échurent successivement à Millimone (27e ), Andrada sur coup franc (44e ) puis ce même Andrada qui, esseulé dans la surface, expédiait une frappe terrible (69e ) boxée des deux poings par Lapeyre.
Mais pour avoir persévéré dans leurs intentions jusqu’au bout et terminé ce match plus fort que leurs adversaires, les Bourguignons n’ont pas volé ce succès qui les propulse provisoirement à la quatrième place du classement.
