Falcon voit trop peu de ballons en attaque pour s’exprimer. Le jeu de Metz n’est pas un cadeau pour ses attaquants. Photo AFP
Encore défait à Bastia (2-0), le FC Metz a confirmé, samedi, son profond malaise en championnat. Il devient urgent d’opérer du changement : dans l’approche d’un match, le jeu et les garçons pour l’animer.
Derby à l’horizon
Les journées se suivent et se ressemblent avec Metz. L’arrivée des Grenats dans un calendrier présumé plus favorable n’a rien changé : le club mosellan continue d’enchaîner les désillusions. Samedi, à Bastia (2-0), il a d’ailleurs égalé la sinistre série vécue sous l’ère Bijotat, soit douze matches sans succès. A ce rythme, Metz y va tout droit. Où ? Vers le retour du derby lorrain en L2 pardi !
Un mal profond
Faut-il s’étonner de la situation ? Quand les mêmes symptômes reviennent polluer ses prestations, c’est la marque d’un mal profond. Cette équipe aligne rarement trois passes consécutives et abandonne trop souvent la possession pour espérer inquiéter ses adversaires. L’impact physique demeure et témoigne encore de l’âme de ce groupe, mais il ne compense pas tout. Un garçon symbolise ce malaise d’ailleurs : Guirane N’Daw. Le Sénégalais est généreux à la récupération mais ses relances torpillent la construction d’attaques cohérentes et agacent ses partenaires. Ils ne s’en cachent même plus.
Attaque en berne
Metz est la dernière attaque de Ligue 1 (19 buts). Fautifs les Maïga, Falcon et autres Nsor ? Il est délicat de juger des attaquants qui reçoivent rarement de bons ballons, mais il est facile de mesurer le poids des absences. Il n’y a pas de successeur à Sakho qui savait faire son pain de miettes d’occasions et Metz a dû composer avec le départ surprise d’Eduardo, cet été. Son expérience et son profil auraient pu rendre service en ces temps difficiles…
Étrange mercato
Evian a engagé Duhamel, Bastia a attiré le duo Sio-Danic et Bordeaux Chantôme. Liste non exhaustive, mais ces clubs ont pu se renforcer quand d’autres misaient sur la quantité et l’avenir avec le Letton Ikaunieks et les Tunisiens Ben Youssef et Sassi. Soit ces garçons sont des cracks inattendus. Soit Metz n’a pas pris la mesure de son besoin de renforts.
Où sont les leaders ?
Metz doît trouver des hommes pour mener la révolte, comme Féret ou Beauvue ont su le faire à Caen et Guingamp. Car les leaders techniques sont en méforme (Krivets) ou absents (Malouda) et les patrons charismatiques ne sont pas légion. Marchal peut s’avérer un capitaine solide dans la tempête mais il faut d’autres cadres (Rocchi, Choplin ?) pour remobiliser cet ensemble.
Incompréhension
Prolongé en toute légitimité cet été, pour services rendus à la maison (deux montées consécutives), Albert Cartier, l’homme, est un formidable ambassadeur de la cause grenat, disponible et viscéralement attaché au blason. En revanche, l’entraîneur apparaît en panne de solutions. D’abord, les résultats ne sont pas là. Ensuite, Metz est la seule équipe qui ne progresse pas dans ce championnat. Et les signes d’incompréhension se multiplient, dans les attitudes des joueurs, les interviews ou sur les réseaux sociaux. Maïga ou Krivets, par exemple, ont déjà fait état de réserves tactiques au détour d’un entretien. D’autres s’étonnent de voir disparaître, d’un match à l’autre, des garçons qui semblaient en forme (Andrada, Sarr, Ngbakoto…). Changer de coach n’est jamais une garantie d’avenir et mourir avec ses idées encore moins… Avant de croiser Guingamp, Reims et Evian, il faudra donc veiller à ne pas entretenir la désunion. Si le staff et l’équipe n’avancent plus soudés, leur avenir sera, hélas, tout tracé.
Christian JOUGLEUX.
Lejeune : « On sait que ça va devenir de plus en plus compliqué »
Kévin Lejeune à terre. Comme le FC Metz. Photo AFP
Capitaine à Furiani, Kévin Lejeune a quitté Bastia encore plus touché que par les revers précédents. Le temps presse et la situation de son équipe empire. « Mais il ne faut pas lâcher », demande-t-il.
Quelle est votre analyse à l’issue de cette défaite à Bastia, la treizième de la saison ? « Ce carton rouge nous a mis en difficulté, c’est sûr. Jouer quasiment une mi-temps à dix contre onze, surtout à l’extérieur, c’est un handicap. Donc on a un peu le même constat qu’à Lyon : une bonne mi-temps à onze contre onze et après, en infériorité numérique, c’est devenu compliqué. »
• La première période a semblé cohérente : vous avez résisté aux vagues bastiaises et vous vous êtes procuré une grosse occasion de but sur un contre… « Oui, c’est vrai que les Bastiais ont eu beaucoup de coups de pied arrêtés. C’est comme ça qu’ils se sont créé des occasions. Mais on a eu la sensation de ne pas être trop mis en difficulté. Et on a eu une belle opportunité avec Romain (Métanire) qui aurait pu nous faire du bien. Mais c’est un peu le lot de ces derniers mois : on réalise des matches cohérents mais on est toujours pénalisé par un grain de sable qui va nous faire du mal. Et nous voilà avec une défaite en plus… Maintenant, il faut gagner dimanche (contre Guingamp). »
• Dans la bataille de l’enthousiasme, Metz s’est-il grillé les ailes ? « Le piège, à Furiani, c’est de tomber là-dedans, de répondre un peu à cette provocation qui, au final, est un peu théâtrale parce que ce n’est pas plus dangereux qu’ailleurs. On a un peu fait preuve de naïveté sur certains coups et avec le public, les Bastiais qui poussent, ça a donné des jaunes et un rouge… »
• Vous paraissez plus touchés que les fois précédentes… « Oui parce que plus on avance, plus on ne gagne pas et plus on ne prend pas de points. Forcément, on sait que ça va devenir de plus en plus compliqué. Je suis touché aussi parce qu’on a beaucoup d’envie, on fournit beaucoup d’efforts pour pas grand-chose à la fin. C’est sûr que je n’ai pas envie de vivre une saison galère. J’ai envie qu’on relève la tête et qu’on sorte le club de cette situation. »
« Le jour où on fera un match entier à onze contre onze… »
• Aujourd’hui, quels sont les motifs d’espoir ? « A Bastia, on a joué quarante-cinq minutes à onze contre onze et on a quasiment fait jeu égal. Contre Nice, on a fait quarante-cinq ou même trente minutes sur un terrain normal et on a mis notre adversaire en difficulté. Donc peut-être que le jour où on fera un match entier à onze contre onze sur un bon terrain, on arrivera peut-être à gagner. Et, dans ce cas-là, ça repartira de plus belle. »
• Albert Cartier a eu immédiatement un discours mobilisateur dans les vestiaires après ce match. Quelle en était la teneur ? « Pour l’instant, rien n’est perdu. Il y a encore des journées devant nous, beaucoup de points en jeu. Il y a toujours cette série en cours contre des concurrents directs. Donc il ne faut pas lâcher et on fera les comptes en fin de saison. »
Maxime RODHAIN.
Fc Metz express
Tableau de bord. Aujourd’hui : une séance d’entraînement à 15h30. Demain : une séance à 10h30. Mercredi : une séance à 15h30. Jeudi : Coupe de France. Vendredi : une séance à 10h30. Samedi : une séance à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Bastia-Metz (24e journée de Ligue 1), samedi 7 février : 2-0. Prochain match : Metz-Brest (8es de finale de la Coupe de France), jeudi 12 février à 19h45. A suivre : Metz - Guingamp (25e journée), dimanche 15 février à 17 h.
À l’infirmerie. Florent Malouda (ischio-jambiers) et Fakhreddine Ben Youssef (cuisse) sont indisponibles.
En sélection. Cheick Doukouré disputait hier la finale de la CAN avec la Côte d’Ivoire.
Suspendus. Exclu à Bastia et sous le coup d’un sursis, Guido Milan fera déjà l’impasse sur Metz-Brest, jeudi, comme Bouna Sarr qui a reçu trois avertissements dans une période incluant dix matches officiels.
Les Messins qualifiés !
REIMS - METZ : 0-0 Metz qualifié 4 tab à 2
Stade Louis-Blériot (Bétheny). Terrain synthétique. 250 spectateurs. Arbitre : M. Giraux . Avertissements à Reims : Gonel (61e ), Ndom (74e ), Perrin (88e ) ; à Metz : Gonzalez (42e ), Udol (56e ), Toussaint (59e ), Seydi (80e ).
Pour son 32es de finale de la Coupe Gambardella, le FC Metz, éliminé l’an passé à ce stade de la compétition se déplaçait sur la pelouse du dauphin de la précédente édition, le Stade de Reims.
Le match était serré, les deux équipes affichant un niveau de jeu similaire. Les Messins ne se créaient que peu d’occasions en première mi-temps : une frappe de Teixeira qui frôlait la barre de Lemaitre (10e ), et un tir trop croisé signé Fiecke (35e ).
Au retour des vestiaires, les hommes de Sébastien Muet se faisaient peur en voyant un contre éclair rémois finir par une frappe sur la barre puis repris au dessus (50e ). Ils se reprenaient néanmoins rapidement. Hadji voyait ainsi sa frappe dégagée par la défense rémoise, alors que Lemaitre écœuré Toussaint d’une magnifique parade alors qu’il semblait lobé. La séance de tirs au but était alors inéluctable pour départager les deux équipes. Même si Udol manquait sa tentative, le gardien messin, Junker, sortait deux penaltys rémois et laissait Larriere inscrivait en force le tir vainqueur ! Logique…
De quoi ravir Sébastien Muet, l’entraîneur des U 19 messins : « Nous sommes ravis de cette qualification parce que c’est tout un travail , explique le technicien. C’est un vrai projet pour les gamins. On a vu des valeurs comme la détermination, l’engagement, une bonne qualité de match. Je garderais le contenu du match qui a été très intéressant, encourageant. »
