Tout le désarroi messin résumé en une seule image : Johann Carrasso, Jose Luis Palomino, Sylvain Marchal, Ferjani Sassi et leurs partenaires ont grillé un sérieux joker, samedi soir, face à Évian. Photo Pascal BROCARD
Le trou s’est encore creusé. Après leur quinzième défaite de la saison, samedi à Saint-Symphorien, les Messins accusent désormais sept points de retard sur le premier non-relégable : Évian TG qui compte un match en moins…
Samedi, sur sa pelouse, le FC Metz a concédé sa quinzième défaite de la saison et poursuit ainsi sa lente et pénible traversée du désert… Avec, au bout du chemin, un sale air de la peur ! Si Sylvain Marchal et ses partenaires étaient repartis de Reims frustrés par le résultat (0-0), ils avaient au moins su entretenir un (maigre) espoir quant à leur capacité à fournir du jeu. Et donc de toucher les dividendes de ce point acquis en Champagne à l’occasion de la venue d’un adversaire a priori dans ses cordes…
Las, en offrant deux buts à Évian TG – qui n’en demandait pas tant –, les Messins n’ont pas obtenu le retour sur investissement espéré. Bien au contraire. Le spectre de la relégation n’a jamais été aussi proche. Évidemment, dans les couloirs de Saint-Symphorien, d’aucuns veulent encore croire au maintien. À un petit miracle. À commencer par Albert Cartier. « On a toujours notre destin en main , assure l’entraîneur lorrain. Ce serait dommage de ne pas atteindre nos objectifs après deux ans et demi avec ce groupe qui continue à bien travailler. On doit rester costaud, lucide, persévérant car la Ligue 1 ne fait pas de cadeaux. Il faut encore plus se battre pour aller chercher les objectifs fixés. »
L’image d’un club
Se battre. Une évidence. Mais avec quelles armes ? Pas celles, en tout cas, trimballées par les Messins depuis de longues semaines. Pas assez aiguisées… « Dans les prochains jours, il faudra analyser ce qui a été bien, du moins mieux que contre Guingamp , explique encore Albert Cartier. Mais il faudra aussi se pencher sur ce qui n’a pas marché et ces erreurs individuelles. Comment les éviter ? On doit travailler pour que ça ne se reproduise pas. » Un discours déjà entendu…
Quoi qu’il en soit, le FC Metz n’a pas le droit de baisser pavillon. Ni de rendre ces fameuses armes, aussi fragiles soient-elles. Outre la sanction sportive, il en va aussi de l’image d’un club – d’une institution – qui avait su redorer son blason après être tombé dans les oubliettes du National.
Il reste onze matches à disputer. Onze finales. Onze batailles à livrer. Afin de maintenir à flot le moindre petit espoir ou, a minima, sortir de l’arène la tête haute. Une arène qui a légitimement grondé, samedi soir. « Les critiques des supporters ?, s’interroge l’entraîneur messin. Ce n’était pas tout le public, déjà. Et ça fait partie du foot. Les footballeurs, ce sont comme des gladiateurs : quand ils sont bons, ils récoltent des pouces levés et quand ça ne va pas, on lâche les lions. C’est le jeu, mais c’est sûr que ça peut être dur pour les jeunes joueurs. » Sans doute, mais contre Évian, ce sont bien eux qui ont, une fois de plus, justifié leur statut d’équipe la moins efficace du championnat.
Et c’est avec cette froide vérité, assortie de quelques courbatures dans les jambes et dans les têtes qu’ils vont préparer le prochain déplacement à Rennes…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Zénier : « Le salut par le jeu »
Bernard Zénier. Photo Frédéric LECOCQ
Meilleur buteur du championnat de France en 1987, Bernard Zénier pose son regard sur la situation actuelle des Grenats qui le peine. « En Ligue 1, pour se maintenir, il faut proposer plus de jeu », observe l’ex-attaquant messin.
Quel est votre sentiment après le nouveau revers des Grenats, samedi soir, contre Evian ? « C’est compliqué. Ça fait un moment que ça l’est. En gagnant contre Evian, on pouvait entretenir l’espoir. Je ne dis pas qu’il n’y en a plus, mais quand il reste onze matches et qu’il faut en gagner sept pour se sauver, c’est forcément compliqué. Tant que rien n’est joué, mathématiquement, c’est possible. Il n’y a qu’à voir ce que fait Caen, que tout le monde voyait descendre, qui est en train de réaliser un miracle. Les Caennais ont réagi au bon moment. Maintenant, ça me paraît compromis pour le FC Metz, même si on peut toujours garder espoir. Sinon, ce n’est pas la peine de jouer les derniers matches. Dans le foot, on ne sait jamais. Depuis longtemps, ça me semblait sur le fil du rasoir parce que je pense qu’en Ligue 1, pour se maintenir, il faut proposer plus de jeu que ça. »
• Pourtant, il y avait eu une embellie à Reims… « Si le FC Metz était dans le milieu du classement et que tu ramènes un nul de Reims, tu te dirais : c’est logique, on s’est créé deux ou trois occasions franches, eux aussi, c’est un bon point à l’extérieur. Ça, c’est quand tu ne risques rien. Malheureusement, aujourd’hui, pour le FC Metz, c’est insuffisant parce que la situation est difficile. De par mon expérience en Ligue 1, si tu ne joues pas au football ou tu n’essayes pas de jouer, ça me semble difficile de se maintenir ou de faire des résultats. Aujourd’hui, tu ne peux pas reprocher aux joueurs de ne pas se bagarrer mais, visiblement, ça ne suffit pas en Ligue 1. En Ligue 1, tu obtiens plus souvent ton salut par le jeu. »
« Ça paraît trop juste »
• Qu’est ce qui cloche dans cette équipe ? « Quand on prend les statistiques sèchement, même si à Reims c’était un peu mieux, elle n’a jamais le ballon. Donc, je me répète, ça me semble compliqué quand on n’a pas le ballon de gagner des matches. Ça peut arriver sur une rencontre : tu vas défendre à outrance et, sur un contre, tu vas marquer. Mais c’est impossible pendant trente-huit matches. Sans parler du potentiel financier des clubs, ce sont les équipes jouant au ballon qui sont devant à la fin, en règle générale. »
• Actuellement, Caen est l’exemple à suivre… « Les Normands viennent de réaliser des gros matches. Aujourd’hui, les équipes luttant pour le maintien jouent souvent mieux que Metz. »
• Albert Cartier a resserré son groupe à une vingtaine de joueurs depuis quinze jours. Mais, finalement, même l’opération commando a du plomb dans l’aile… « Oui. Un effectif à trente joueurs, c’est bien quand on joue la Coupe d’Europe. Pour des clubs ayant des budgets moins conséquents, c’est peut-être beaucoup. C’est facile à dire après, mais il aurait sans doute mieux valu prendre moins de joueurs et juste un ou deux plus expérimentés en Ligue 1. »
• Le président Bernard Serin a décidé de maintenir Albert Cartier et son staff technique jusqu’à la fin de la saison. Un choc psychologique changerait-il la donne ? « Non. Regardez Caen qui n’a pas viré Patrice Garande. Des fois, ça se joue à pas grand-chose. Il aurait peut-être fallu gagner un match avant pour remettre l’équipe sur les bons rails. Désormais, au niveau du timing, ça paraît trop juste. Maintenant, je leur souhaite de gagner sept matches sur les onze qui restent, mais ça me paraît compliqué. »
Maxime RODHAIN.
Fc Metz express
Tableau de bord. Aujou rd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 10h30. Mercredi : une séance à 10h30. Jeudi : une séance à 10h30. Vendredi : une séance à 15h30 (à huis clos). Samedi : Rennes - Metz à 20 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Evian TG (27e journée de Ligue 1), samedi 28 février : 1-2. Prochain match : Rennes - Metz (28e journée de Ligue 1), samedi 7 mars à 20 h. À sui vre : Metz - Saint-Étienne (29e journée de Ligue 1), samedi 14 mars à 17 h ; Caen - Metz (30e journée de Ligue 1), samedi 21 mars à 20 h.
À l’infirmerie. Florent Malouda souffre à nouveau du genou. Il doit passer une IRM aujourd’hui. Touché à un pouce, Anthony Mfa est à l’arrêt, tout comme Romain Rocchi (genou). Fakhreddine Ben Youssef (cuisse) est en phase de reprise, alors que Thibaut Vion (cheville) doit reprendre l’entraînement collectif demain.
Suspendu. Aucun pour le déplacement à Rennes, samedi.
Buteurs. En Ligue 1 : Falcon, Maïga, Ngbakoto ( 4 buts ) ; Bussmann, Malouda ( 2 ) ; Kashi, Krivets, Milan, Sarr ( 1 ).
Muet : « Il faut un gagnant »
Sébastien Muet, entraîneur du FC Metz : « C’est une vraie déception par rapport à tous les efforts qu’on a fournis, au travail, à la générosité. On avait envie de repousser les limites. Je suis tout de même satisfait de l’enthousiasme, de l’envie qu’on y a mis. Il faut rendre hommage à une solide équipe de Nancy. Il faut un gagnant… »
Patrick Moreau, entraîneur de l’AS Nancy Lorraine : « On s’est mis en difficulté en encaissant un but très rapidement mais on a su revenir. Le pénalty en fin de match a tout relancé. On savait que ce serait un match difficile avec des duels. Cette année, ça a tourné en notre faveur. »
FC METZ-AS NANCY LORRAINE : 2-2 (1-0)
Nancy vainqueur 7 à 6 aux tirs au but.
Terrain synthétique de la Plaine de Jeux Saint-Symphorien. 200 spectateurs environ. Arbitre : M. Romain Mannheim Franczak. Avertissements à Metz : Gonzalez (59e ) ; à Nancy : Bidounga (77e ). Buts pour Metz : Bozok (2e sur pén., 86e sur pén.) ; pour Nancy : Ait Bennasser (60e ), Dembele (64e ).
METZ . Junker – Efouba Ayissi (Sacras, 54e ), Meddour, Selimovic, Udol (cap.) – Gonzalez – Seydi, Teixeira (Larrière, 65e ), Toussaint, Hadji (Fieck, 72e ) – Bozok. Entraîneur : Sébastien Muet.
NANCY . Menay – Luvualu, Demir, Boidounga, Fischer – Bekkouche, Ait Bennasser, Gacem, Mabella – Mayard (Dembele, 61e ), Gest (cap.) (Assoumin, 78e ). Ent. : Patrick Moreau.
