Metz se dirige vers la L2 mais reste digne et mobilisé. C’est tout à son honneur. Photo Pascal BROCARD
Le président Serin a levé un secret de polichinelle lundi : la descente est une affaire entendue au FC Metz. Il s’agit maintenant de rendre cette relégation la moins désagréable possible.
C’est désormais officiel : l’espoir a déserté les rangs messins. Les onze points d’écart avec le premier relégable à huit journées du verdict, comme cette série en cours de dix-huit sorties sans victoire, ont incité Bernard Serin à admettre que son club avait « neuf orteils en Ligue 2 ». Le calcul présidentiel est bon. Le dernier doigt de pied rejoindra ses confrères quand les mathématiques l’auront décidé.
En attendant, cette relégation s’opère dans un climat étrangement calme. Sans heurt ni fracas. Une petite rareté en Ligue 1. En pareilles circonstances, plus d’un vestiaire aurait implosé. Plus d’un président aurait congédié son entraîneur. Plus d’un supporter aurait manifesté son aigreur au stade ou sur le chemin de l’entraînement. Le FC Metz, pour l’heure, fait l’économie de ces tensions. Ses joueurs, pour la majorité, sont restés soudés et cadrent encore leurs déclarations dans la presse. Le coach garde la confiance de son employeur. Et le public suit l’affaire sans trop en faire. Qu’il demande la démission de certains ou siffle un peu ses ouailles est le minimum syndical. Une réaction compréhensible et civilisée.
Pourquoi si peu de haine ? Parce que chacun a eu le temps de se préparer à ce scénario d’abord. Ce spectacle hebdomadaire d’un groupe qui peine à marquer un but et plus encore à gagner un match, a tout simplement conditionné les esprits. Pour Metz, le retour en L2 ne sera pas un choc traumatique, mais bien une sanction logique. À cet égard, il est difficile d’en vouloir à une équipe qui a affiché ses limites. Les Grenats n’ont pas triché, ils ont seulement échoué. C’est le jeu.
Quelques aigreurs
Pour comprendre encore le climat du moment, il faut revenir en arrière. Dans un passé récent, le même staff sportif et la même poignée de joueurs ont procuré à Metz l’immense bonheur de renouer avec l’élite. Cette perspective semblait inconcevable le jour où le club est tombé en National. Certains se souviennent manifestement de ces services rendus à la maison. Ils savent que la présence des Grenats en L2 reste un moindre mal, après des heures plus sombres.
Il faut pourtant reconnaître des erreurs de jugement. Par exemple, tout le monde, ce journal inclus, avait cru déceler un recrutement aussi malin que brillant en début de saison. Les blessures de Falcon, la disparition de Krivets ou le rendement insuffisant de Maïga n’étaient pas prévisibles alors. Cet exotisme a perdu son charme dès lors que Metz a commencé à perdre tout court.
Bien sûr, il subsistera quelques aigreurs à l’arrivée. Les abonnés n’ont jamais cessé de pester contre les tarifs de Saint-Symphorien, en version L1. Des joueurs mis sur la touche ne sont pas ravis de leur sort. La cellule de recrutement a également perdu du crédit dans l’histoire. Mais Metz, dixit son président, veut « jouer jusqu’au bout pour accrocher la meilleure place possible ». En d’autres termes, ce club a perdu un challenge sportif mais veut relever le pari de la dignité. Noble démarche. Quitte à vivre une descente, pourvu qu’elle soit douce. C’est si rare.
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 10h30. Aujourd’hui : une séance à 10h30. Demain : une séance à 10h30. Vendredi : match amical contre Seraing United à 15 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Caen - Metz (30e journée de L1), samedi 21 mars : 0-0. Prochain match : Metz - Seraing (amical), vendredi 27 mars à 15 h. À suivre : Metz - Toulouse (31e journée), samedi 4 avril à 20 h ; PSG - Metz (32e journée), mardi 28 avril à 21 h.
À l’infirmerie. Johann Carrasso (adducteurs) a participé normalement à l’entraînement, hier. Juan Falcon (ischio-jambiers) s’est, lui, contenté de courir quand Fakhreddine Ben Youssef poursuit son programme individuel. Un joueur à l’arrêt : Romain Rocchi (genou).
En sélections. Mfa (Gabon), Krivets (Biélorussie), Maïga (Mali), Ikaunieks (Lettonie), Doukouré (Côte d’Ivoire), Philipps (Luxembourg), Sido (Burkina Faso), Sassi (Tunisie).
