24 e minute : Florent Malouda se joue de Contento et Pallois pour offrir l’ouverture du score à Ferjani Sassi. Malheureusement, les Messins ont cédé sur la fin... Photo AFP
Le FC Metz a quitté Bordeaux hier, sur un match nul (1-1) qui ne l’arrange pas. Car les Grenats ont mené au score et manqué une occasion en or…
A 21h40, hier, le FC Metz était revenu d’outre-tombe. Il menait à Bordeaux (0-1) et pointait à six longueurs seulement d’un imposant wagon de concurrents qui touchait jusqu’à la quatorzième place du classement. Une minute plus tard, d’un coup franc d’expert, Khazri figeait Anthony Mfa et annihilait l’incroyable opération lorraine dans cette 34e journée. Car avec un point glané en Gironde (1-1), les Grenats ont étiré à quatre matches leur série d’invincibilité, mais ils sont surtout rentrés à la maison avec une foule de regrets.
De notre envoyé spécial à Bordeaux
À l’arrivée, ce match nul rend justice à une équipe de Bordeaux qui n’a jamais cessé de harceler son adversaire et s’est même vu refuser un but pour un hors-jeu discutable, sur un retourné acrobatique de Saivet (66e ). Il fallait bien que la digue finisse par céder de toute façon. Le FC Metz a vécu une mi-temps entière recroquevillé dans sa surface, à regarder défiler les corners et subir la pression monstre de son hôte. Crivelli, après une première tête puissante à côté (57e ), avait d’ailleurs raté un immanquable devant une défense aux abois (58e ). Et Mfa s’est longtemps employé à retarder l’égalisation, comme sur cette sortie devant Saivet (45e ) ou cette intervention devant Crivelli (77e ).
Le raté de Maïga
Le scénario est doublement rageant pour les Messins car Maïga a tenu une balle de break au bout des crampons. Lancé en contre-attaque, l’attaquant malien a raté son duel face à Carrasso et frappé à côté des cages (43e ), au moment où le stade Chaban-Delmas commençait réellement à s’inquiéter. Les Girondins avaient déjà été surpris par un but de Sassi, sur un service en or de Malouda qui venait de passer en revue Pallois et Contento dans la surface (0-1, 24e ). Un vrai coup de massue pour les hommes de Willy Sagnol, qui ont toujours contrôlé les débats et même outrageusement dominé la possession du ballon (66 %). Metz, hier, a joué bas et oublié son esprit d’entreprise pour défendre un acquis envolé ce matin. Cédric Carrasso a modestement contribué à cette frustration, en s’imposant devant N’Daw (74e ), mais il faudra bien avouer que le gardien bordelais n’a pas été débordé.
À l’arrivée, les coéquipiers de Guido Milan demeurent donc à huit points de la ligne de survie, avant deux sorties épineuses au Parc des Princes, mardi, puis à Saint-Symphorien, vendredi prochain, contre des Marseillais en crise. Il faudra veiller à la récupération de ces garçons qui ont beaucoup couru et énormément défendu, avant de repartir de Gironde avec une pointe d’amertume dans l’estomac. En d’autres circonstances, ce résultat nul serait plutôt gratifiant pour les Grenats mais, bien sûr, il ne suffit pas à rendre crédible la thèse d’un maintien qui demeure trop loin. On peut toujours rappeler que le FC Metz doit mettre à jour son calendrier puisqu’il compte un match de retard sur la concurrence. Mais c’est Paris qui l’attend. Un calibre autrement supérieur à Bordeaux. Le miracle a vraiment pris du plomb dans l’aile hier.
Christian JOUGLEUX.
Mfa a fini par céder
Comme ici face à Henri Saivet, Anthony Mfa a longtemps retardé l’échéance, avant d’être surpris sur un coup franc de Khazri. Photo AFP
Si Malouda a, encore une fois, livré une prestation consistante, le gardien a longtemps retardé l’échéance hier.
L E GARDIEN. Une sortie devant Rolan histoire de se chauffer les gants (4e ) pour commencer et une superbe intervention en deux temps devant Saivet pour clore la première mi-temps (45e ) : Anthony Mfa aurait également pu être le héros de la soirée, après une nouvelle intervention devant Crivelli (77e ) et de nombreux sauvetages sur les corners bordelais, mais il n’a pas bougé sur le coup franc de Khazri (83e ). Rageant pour lui.
LA DÉFENSE. Le jeu de tête défensif de Milan, les sauvetages de Métanire sur un centre de Plasil (12e ) et de Lejeune sur un rush de Rolan (20e ) ont soulagé une défense parfois prise de vitesse mais restée longtemps solide, à l’image d’un Palomino encore omniprésent dans les moments chauds. Comme leur gardien, ces garçons ont pourtant vu le coup franc de Khazri ruiner leurs efforts.
LE MILIEU. Disponible, généreux et pertinent dans ses choix, Malouda est resté sur la lancée de ses précédentes prestations. C’est lui, d’ailleurs, qui a offert une passe décisive à un Sassi, bien placé, après avoir amusé Pallois et Contento dans la surface (24e ). Sarr et Ngbakoto ont peiné à faire la différence hier et ils n’en ont pas eu le loisir en deuxième mi-temps puisqu’ils ont surtout dû défendre. Kashi, enfin, a montré du déchet dans son entrée en matière et ne s’est pas forcément mis en lumière hier.
L’ATTAQUE. Modibo Maïga a d’abord pesté contre des ballons qui n’arrivaient pas, quand il ne tombait pas dans le piège du hors-jeu. Lorsqu’il a enfin tenu une occasion en or, au bout des crampons, il a raté son duel face à Carrasso en tirant à côté (43e ). Remplacé par Ben Youssef, qui est entré dans un contexte difficile et n’a pu inscrire son premier but messin, pour imiter Sassi, son compatriote tunisien.
Cartier : « On s’est arraché »
Willy Sagnol (entraîneur de Bordeaux) : « Il y a forcément de la déception parce que quand une équipe veut essayer l’Europe et qu’on reçoit un mal classé à cinq journées de la fin, on se doit de prendre les trois points, ce qui n’est pas le cas. Tout n’est pas négatif mais quand on est dans le sprint final, ce qui compte, c’est surtout l’efficacité. On a encore eu beaucoup de situations favorables comme la semaine dernière et il nous manque de l’efficacité dans les derniers mètres. Ce qui est regrettable c’est que sur les deux derniers matches, on a deux à trois fois plus d’occasions que nos adversaires et on ne prend qu’un point. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz ) : « Ça fait surtout quatre points perdus contre Bordeaux entre le match aller et le retour. A l’aller, on a un penalty à la 87e minute qu’on ne transforme pas et ce soir, bien que l’on ait subi une terrible pression en deuxième mi-temps, on avait aussi l’occasion de faire le 2-0. En seconde période, on est sorti deux trois fois, on aurait très bien pu se mettre à l’abri sans pour autant dénigrer l’excellente deuxième mi-temps des Girondins. ( Sur le but de Saivet refusé ) : j’ai parlé avec un défenseur qui me dit qu’il y a pied haut et un autre me dit qu’il y a hors-jeu. Je suis fier de l’énergie que les garçons ont mis, de l’envie, de la générosité. On a souffert mais on s’est arraché, c’est intéressant et important. »
Hors-jeu
Seraing
Alors que Seraing ne peut plus espérer monter en première division belge, le club satellite du FC Metz vient de remercier son entraîneur, Arnaud Mercier, qui arrivait, de toute façon en fin de contrat. Le technicien est remplacé par son adjoint, Stéphane Guidi, avant la désignation d’un nouveau coach pour le prochain exercice.
De Taddeo
Où l’on reparle de Francis de Taddeo. L’ancien entraîneur du FC Metz et d’Amiens a rebondi en Normandie, du côté du Stade Malherbe de Caen. Il vient d’être nommé directeur du centre de formation, un poste laissé vacant depuis le départ de Landry Chauvin à Rennes. De Taddeo avait d’ailleurs occupé cette même fonction avec le club grenat.
Dernière
Le FC Metz ne rejouera plus jamais au stade Chaban-Delmas. Ce match était l’avant-dernier des Girondins de Bordeaux dans cette enceinte, avant leur déménagement vers un nouveau stade qui ne porte pas encore de nom. C’est Nantes, pour le derby, qui aura le privilège de célébrer la dernière levée des joueurs au scapulaire du côté de l’ancien Parc Lescure.
Speaker
Non content d’accentuer le T en parlant de Metz, le speaker du stade Chaban-Delmas a également écorché certains noms des joueurs d’Albert Cartier hier. Janis Ikaunieks, sous son micro, est devenu « Janis Ivanis ». Cheick Doukouré n’a pas eu droit à la moindre citation, pour une raison qui nous échappe encore. Et notre préféré : Frédéric N’Daw.
Sané
Le Bordelais Ludovic Sané a passé son tour hier, contre toute attente. Le capitaine s’est en effet blessé à l’échauffement et a dû laisser sa place, dans le onze de départ, à Cédric Yambere. L’autre Cédric, Carrasso, héritait, pour sa part, du brassard.
Metz ne méritait pas ça (CFA)
Chris Philipps et les Messins ont terriblement manqué de réalisme. Photo Anthony PICORÉ
Dominateurs durant la majeure partie des débats, les Grenats sont pourtant tombés lourdement hier à Mulhouse (3-0). La faute à un réalisme offensif resté en Lorraine.
Le FC Metz attaquait la rencontre avec les meilleures intentions et, du coup, les meilleures occasions. Pierrot, dès la 3e minute, montrait la voie à ses coéquipiers d’une frappe bien captée par Sommer. A l’image d’un Udol intenable sur son côté droit, les Messins multipliaient les offensives, mais faisaient déjà preuve de maladresse dans la finition, comme en témoignait cet énorme raté d’Andrada, seul devant le gardien mulhousien Sommer (14e ). Obligé par la force des choses à évoluer très bas dans sa partie de terrain, Mulhouse peinait à poser son jeu et à combiner vers l’avant.
Mais paradoxalement, cela lui réussissait assez bien puisque sur un contre lancé plein axe par Asbabou, Gherardi prenait sa chance aux vingt mètres et trompait Carrasso d’une frappe du gauche légèrement déviée. Du 100 % de réussite pour les Haut-Rhinois qui n’avaient jusque-là cadré aucune tentative.
Pas payés de leur bonne mise en route, les Grenats ne courbaient pas l’échine pour autant. Malheureusement pour eux, quand ils ne s’avéraient pas maladroits, ils se montraient malchanceux, comme sur ce coup franc de Toussait expédié sur le poteau de Sommer (32e ). Dans la continuité de l’action, Pierrot expédiait, quant à lui, le ballon dans le ciel gris.
Mécontent du jeu proposé par son équipe, et notamment de son manque d’impact offensif, l’entraîneur mulhousien Gharib Amzine décidait de remplacer Da Silva par Ali Mathlouthi à l’attaque du second acte. Un choix qui s’avérait presque payant puisque l’ex-Lensois servait dès la reprise un caviar que ne convertissait pas Douillard, contré par deux fois à bout portant (47e ). Doucement mais sûrement, les Lorrains s’enlisaient dans un faux rythme et relâchaient leur emprise.
L’entraîneur José Pinot le sentait et n’hésitait pas à réaliser un triple changement au passage de l’heure de jeu. Un coup de poker qui n’était pas suivi d’effets. Les Mulhousiens dominaient la fin de rencontre et se procuraient une belle première balle de match à la 83e par Brahmia. La seconde, cinq minutes plus tard, finissait dans les filets messins. Servi sur un plateau par Brahmia, Asbabou n’avait plus qu’à conclure d’un plat du pied. Cela faisait 2-0 puis même 3-0 dans le temps additionnel lorsque ce même Asbabou n’avait plus qu’à pousser un ballon détourné tant bien que mal par Carrasso. L’addition était salée pour les Grenats.
MULHOUSE - METZ : 3-0 (1-0)
Stade de l’Ill. 350 spectateurs. Arbitre M. Pignard. Les buts : Gherardi (18e ), Asbabou (87e , 90e + 2). Avertissements : Kecha (66e ) à Mulhouse ; Bur (48e ) à Metz.
MULHOUSE. Sommer - Kecha, Ba, Haaby, Konki - Reichstadt, Douillard (cap.), Asbabou, Gherardi (Rosenfelder, 78e ) – Genghini (Bramhia, 59e), Da Silva (Mathlouthi, 46e ). Entraîneur : G. Amzine.
METZ. Carrasso - Donval, Philipps, Toussaint, Udol - Pierrot (cap.), Sido (Millimono, 64e ), Bur, Krivets – Vion (Diallo, 64e ), Andrada (Nouvier, 64e ). Entraîneur : J. Pinot.
