Après deux saisons sans anicroche, ou presque, Johann Carrasso a vécu une troisième année messine particulièrement difficile. Photo Pascal BROCARD
À l’image de l’ensemble de l’équipe, le gardien du FC Metz estime ne pas « avoir réalisé une bonne saison ». Tout en pointant du doigt la disparition de certaines valeurs, Johann Carrasso assure vouloir rester en Lorraine.
La saison se termine sur un constat d’échec pour le FC Metz. Comment expliquez-vous cette relégation ? « C’est effectivement un gros échec. Nous avons échoué dans beaucoup de domaines. Nous, les joueurs évidemment, mais une partie des responsabilités vient peut-être aussi de plus haut. Évidemment, je m’attendais à vivre une saison difficile. Mais je m’attendais surtout à plus de cohérence et de cohésion. Cela n’a pas été du tout le cas. La solidarité et l’esprit de groupe, nos forces lors des deux saisons précédentes, ont disparu. Se battre ensemble, aider l’autre : ce sont des notions que nous avons perdues. »
• Une forme d’individualisme aurait donc plombé la saison ? « Au sein d’un groupe aussi étoffé que le nôtre, peut-être que certains ont ressenti le besoin de plus se montrer. C’est tout à fait légitime afin de gagner sa place. Sans doute que l’envie de bien faire était également présente. Mais vouloir sortir le club de l’ornière individuellement, c’est, à mon sens, une erreur. »
« Dès l’été dernier »
• Pensez-vous que le FC Metz est arrivé à la fin d’un cycle ? « Dès l’été dernier, j’ai senti que quelque chose allait changer. Avec l’arrivée de nombreux étrangers, le vestiaire s’est un peu coupé en deux, notamment en raison de la barrière de la langue. Est-ce qu’on avait besoin de tout ça ? Ce n’est pas à moi d’en juger. Le bilan doit être fait par les dirigeants. Ce que je pense, c’est que les renforts décidés en National puis en Ligue 2 relevaient d’une bonne stratégie. Par ailleurs, j’ai le sentiment que nous ne sommes pas parvenus à inculquer à tous ce qu’est le FC Metz, ce qu’il représente dans la région voire même en France : cet esprit club dans lequel nous devrions tous nous reconnaître. Pour moi, c’est très frustrant. »
• Frustrant est également l’adjectif que vous emploieriez pour définir votre saison à titre personnel ? « Bien entendu. À l’image du collectif, je n’ai pas réalisé une bonne saison. J’ai été sous le feu des critiques dernièrement et je l’accepte. Notamment après le match face à Évian ( 28 février, défaite 2-1 ) où je passe à travers et à Rennes ( 7 mars, défaite 1-0 ) où je prends un but évitable. Ce sont des moments difficiles mais qui ne me font pas oublier, pour autant, le début de saison et les deux années précédentes. Cela doit aussi me permettre d’avancer. »
« Touché et déçu »
• Vos deux blessures (en septembre 2014 puis début mars) ont-elles été préjudiciables ? « De grands psychologues vous diront que de tels pépins sont intimement liés aux résultats et aux performances. Personnellement, je n’y crois pas ! Peut-être que revenir aux affaires pour le déplacement à Bordeaux ( le 25 avril ) m’aurait fait du bien… »
• Au lieu de cela, vous avez été invité à renforcer les rangs de l’équipe réserve… « C’est le choix du coach. Professionnellement, je l’ai fait avec plaisir d’autant que j’ai beaucoup d’estime pour José Pinot ( l’entraîneur de l’équipe réserve ) et que le maintien en CFA est toujours d’actualité. À titre plus personnel, j’ai évidemment été touché et déçu de ne pas retrouver le groupe pro. Le contraire signifierait que j’ai jeté l’éponge. Ce n’est pas le cas… »
• Espérez-vous disputer le dernier match de Ligue 1, ce samedi, à Saint-Symphorien ? « Je ne sais pas ce que le coach décidera. Mais oui, je me tiens prêt. Jouer dans ce stade, c’est tellement spécial… Certains joueurs ne se rendent peut-être pas compte de ce que représente Saint-Symphorien… »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Pas envie de partir »
Arrivé sur les bords de la Moselle en juin 2012 alors que le club était tombé dans l’anonymat du National, Johann Carrasso est lié au FC Metz jusqu’en juin 2016. Toutefois, comme pour de nombreux de ses coéquipiers, la question de son avenir en Lorraine se pose. D’autant que depuis quelques semaines, le gardien messin est annoncé ici ou là (à Nantes ou à Bordeaux, notamment).
« Les rumeurs, il est impossible de les maîtriser , tranche le joueur de vingt-sept ans (20 matches en Ligue 1 cette saison). Peut-être que des clubs s’intéressent à moi… En tout cas, je n’ai eu, à ce jour, aucun contact. Mon agent travaille. Peut-être pour me trouver un club. Peut-être aussi dans l’optique d’une prolongation de contrat ici, à Metz. »
« Grosse revanche personnelle »
Autrement dit, l’ex-international Espoirs français serait prêt à poursuivre l’aventure du côté de Saint-Symphorien, même en Ligue 2. « J’ai récemment rencontré le président (Bernard Serin), explique-t-il. Je lui ai dit ce que j’avais à lui dire ». Notamment qu’il lui restait un an de contrat et qu’il n’avait « pas envie de partir ».
« Si le FC Metz avait obtenu son maintien et que j’avais réalisé une bonne saison, peut-être que j’aurais réfléchi à un départ , explique encore Johann Carrasso. Mais, franchement, quitter le club dans ces conditions… Je suis peut-être un sentimental mais je n’apprécie pas du tout ce goût d’inachevé. Le président et le coach ( Albert Cartier) connaissent ma position. Maintenant, tout le monde doit analyser les raisons de l’échec de cette saison. Et, forcément, prendre les décisions qui s’imposent pour le bien du FC Metz. »
Il sera donc présent le 21 juin, date de la reprise ? « Oui, je serai là ! Dans mon esprit, j’appartiens au club et sauf si les dirigeants viennent me dire qu’ils veulent repartir avec quelqu’un d’autre… »
Le gardien messin parle encore « de grosse revanche personnelle » et « d’envie de faire remonter le club en Ligue 1 », à l’image de « Kévin Lejeune ou Guido Milan qui, comme moi, ont connu le National, la Ligue 2 puis la Ligue 1 ».
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 16h30 (à huis clos). Demain : Metz - Lille (21 h).
D’un match à l’autre. Dernier match : Monaco - Metz (37e journée de Ligue 1), samedi 16 mai : 2-0. Prochain match : Metz - Lille (38e et dernière journée de Ligue 1), samedi 23 mai à 21 h.
À l’infirmerie. Jonathan Rivierez , Guido Milan et Romain Rocchi poursuivent la rééducation de leurs genoux. La saison de Sylvain Marchal (fissure du ménisque) est, elle aussi, terminée.
David Fanzel sera l’entraîneur du FC Metz-Algrange
David Fanzel quitte Amnéville sur une belle place en CFA2, une montée de la réserve en DH et le maintien des jeunes « à 90 %. Sportivement, dit-il, c’est propre. » Photo Anthony PICORÉ
David Fanzel tourne une page. L’entraîneur quitte le CSO Amnéville pour retrouver le FC Metz et coiffer une double casquette : entraîneur en D2 féminine et coordinateur de la cellule de recrutement des jeunes.
L’information a été officialisée hier soir, mais elle avait déjà fait le tour d’Amnéville. Cet été, David Fanzel va quitter le club de l’Orne, 5e de CFA 2, pour succéder à Gérôme Henrionnet sur un banc cerné de femmes, celui du FC Metz-Algrange. « On visera la remontée en D1 féminine, c’est l’objectif demandé par le club , explique l’heureux élu. On tentera aussi de faire un bon coup en Coupe de France, mais surtout de pérenniser un projet de formation. »
David Fanzel connaît bien la maison. Il a été formé par le FC Metz et il a porté le maillot professionnel lors de la saison 1987-1988.
Trois candidats s’étaient manifestés pour le poste. « Un Allemand et un ancien Messin qui est entraîneur dans le Nord de la France , révèle le dirigeant René Franceschetti. David s’est imposé naturellement. Il connaît le club, le monde pro et il est titulaire du DEF (Diplôme d’Entraîneur Fédéral). Il s’est engagé sur la base d’un contrat d’un an, renouvelable. »
« J’aime bien le foot féminin, j’avais d’ailleurs créé la section au CSOA , reprend David Fanzel. Et comme il ne m’était pas possible de convoiter le haut niveau avec les hommes et mes diplômes, j’ai accepté le projet du FC Metz. C’est mon club quand même et ce sera l’occasion de franchir un pas. » Et de coiffer une autre casquette : coordinateur de la cellule de recrutement des jeunes au centre de formation. Il travaillera avec Denis Schaefer, son directeur, mais le « rôle n’est pas encore complètement défini ».
Quid d’Amnéville ? La situation financière et structurelle du CSOA est entourée d’un grand flou aujourd’hui. Seule certitude : Laurent Fanzel, le frère, quittera la présidence en juin. « Son départ a contribué à ma décision, comme le manque de soutien de la mairie , avoue David. J’espère simplement que le CSOA restera ce qu’il est et qu’il prolongera ce que nous y avons fait, avec mon frère. » La fin d’une époque en somme. Et, sans doute, le début d’un exode massif dans l’Orne. Les joueurs ont besoin d’un minimum de garanties qui n’arrivent pas.
Un dernier titre pour Henrionnet ?
Du côté de Metz-Algrange, le passage de témoin attendra un peu. Car il reste un match à jouer, la finale de la Coupe de Lorraine, et Gérôme Henrionnet aura l’occasion de tourner la page sur un dernier titre. « C’est tout à fait normal , précise Fanzel. Il ne faut pas oublier tout ce qu’il a fait pour cette équipe montée en D1 avec lui. Et son maintien s’est joué à deux points ! » « Gérôme va chercher meilleure fortune ailleurs , conclut René Franceschetti. Je soutiendrai sa demande mais, comme toute fin, elle est triste. » Certains doivent penser de la même manière à Amnéville.
Christian JOUGLEUX.
Deux descentes la saison prochaine
Le conseil d’administration de la LFP a décidé de réduire à deux le nombre de montées et donc de descentes, entre Ligue 1 et Ligue 2.
C’est une petite révolution : le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel a voté, hier, le principe de deux montées/deux descentes, entre L1 et L2, au lieu de trois actuellement, pour la saison prochaine, afin de rassurer les investisseurs.
L1/L2 mais aussi L2/National
« À l’issue de la saison 2015-2016, le 19e et le 20e de Ligue 1 seront relégués en Ligue 2, tandis que le 1er et le 2e de Ligue 2 monteront en Ligue 1 », a exposé la LFP dans un sobre communiqué. Le même principe a été voté pour L2 et National (au lieu de trois mouvements actuellement là aussi dans les deux sens). Si pour le passage L1/L2, le vote du conseil d’administration de la LFP suffit, car cette entité gère ces deux divisions, pour L2/National, il faut encore l’aval en assemblée de la Fédération française de football, car cette institution gère le National.
Rassurer les investisseurs
« C’est une décision importante pour l’avenir et la modernisation du football , a expliqué Frédéric Thiriez, le président de la LFP. À la quasi-unanimité, cela a été accepté. L’idée est de dire que les investisseurs ont besoin d’un peu plus de séc u rité. Trois montées, trois descentes, c’est trop. » Cette réforme n’était qu’une question de temps. L’Union des clubs professionnels de football (UCPF) avait déjà apporté, le 23 avril, son soutien à cette proposition.
Le foot pro réclamait des aides
Le foot pro attendait une mesure pour relancer sa compétitivité. La filière économique "foot professionnel" génère en France 6 milliards d’euros, soit plus que celles du disque ou du livre… mais un unique club porte les deux tiers de la croissance de ses pairs : le Paris SG devenu propriété des Qataris depuis l’été 2011. « Le PSG, c’est l’arbre qui cache la forêt, derrière, les clubs font le dos rond , expliquait le 30 mars Philippe Diallo, directeur général de l’UCPF. Les clubs ont été touchés par la crise et sauf l’arrivée de nouveaux actionnaires, la situation est plus difficile en raison des problèmes de leurs partenaires et sponsors. »
Un seul chiffre résumait la hauteur de l’arbre parisien et le désert que masquent ses bons résultats financiers : sur la saison 2012-2013, les clubs pro français ont globalement enregistré une croissance de 20,8 % de leur chiffre d’affaires cumulé (1,5 M €). Mais si l’on exclut le PSG du calcul, il est en diminution de 3,7 % (à 1,1 M €), en raison notamment de la baisse de 61 millions des droits télé pour 2012-2016, et de la forte diminution des recettes de sponsoring liée à la crise.
Limiter les montées et descentes, c’est tenter de rendre le sport moins aléatoire aux yeux de futurs partenaires économiques.
) : parce qu'il était présenté comme l'alternative à DDO (alors qu'il aurait pu y en avoir d'autres) et qu'il l'empêcherait d'avoir les mains libres pour faire du club au choix : une auberge espagnole, une multinationale sans aucune identité, un boxon dont chaque pensionnaire doit rapporter le maximum à celui qui l'a "soutenu ".
- ; je comprends au contraire très bien le sentiment d'avoir une "mission", et je n'aurais pas trouvé pendable que Carrasso envisage de quitter le club après avoir participé à deux remontées et à une stabilisation en L1.
