Quel cycle ?
Celui d'une énième union sacrée construite sur un nouvel espoir que ne pouvaient porter que les padawans grenats tant les vieux jedis édentés sont usés d'appeler tous les 2, 3 ans à les mettre sur la table ?
Celui des ravis de la dernière crèche, ivres d'un verre à moitié plein permettant de prendre la pilule bleue d'un optimiste indéfectible digne d'un conte de fées où les lutins le disputent aux bisounours moralisants ?
Ou alors, le karma des gueulards de l'apocalypse, revenant chaque saison comme les moustiques, invoquant sempiternellement les dieux Yaka et Foqueu, en tapant sur toutes les casseroles du serinisme ?
Le cycle des amoureux dépités, honteux d'un vieil amour qui après le baiser est devenu crapaud, ou la horde des mauvais cuiteurs au réveil qui espèrent la fin du cauchemar, le nez dans leur vomis.
Cycle ?
Non, il y a des choses qui ne changent pas au FC Metz.
Les gars debout derrière les buts seront là, tout de même, torse poil, hirsutes et frénétiques. Les gars sûrs.
Les fatigués des 4 coins du stade ou de leur écran qui se sont bien promis qu'on ne les y reprendra plus et qui feront moins les malins ce soir, fébriles et espérant malgré tout le miracle.
Tous, on sera là.
Cycle ?
Si les coachs, les joueurs et même les présidents passent, nous, nous sommes encore là.
toujours.
Avec tous nos doutes par méthode suspicieuse ou nos espérances caractérielles. Avec nos différences de cour de récré, nos chamailleries de pokemon ou de paninis manquants.
Avec nos gamins en tribunes à qui on explique que c'est ça, le club de papa.
Avec nos rancoeurs, nos hontes et nos dégoûts, quand-même.
Avec nos nostalgies de vieux C*** ou nos smartphones des highlights.
On sera là encore, pour se rappeler au bon souvenir des décideurs du compte de résultats, aux bâtisseurs de stade ou de neologo, ceux qui appellent au pragmatisme du pourcentage, aux adeptes du bloc bas, du béton comme seul horizon, aux statisticiens du placard ou aux recruteurs maquignons ...
S'il y a cycle, c'est celui de leur énième échec, mêmes choix, mêmes résultats, mêmes hauts et bas.
L'union sacrée : il faut la mériter. L'union, ça se crée.
Quand vous ne serez plus là, nous : on sera encore debout. Dans la tribune.
Ce FC Metz est éternel.
