Et si le jeune Diafra Sakho effectuait ses débuts ce soir à Lyon ? C’est une possibilité, à l’heure où Metz doit repenser son attaque. Photo Pascal BROCARD.
Pourquoi le FC Metz réussirait-il aujourd’hui à Lyon, là où il a échoué à Colmar le mois dernier ? Pourquoi infligerait-il, en Coupe de la Ligue, à un très récent septuple champion de France, ce qu’il n’a su imposer, en Coupe de France, au leader d’un groupe de CFA (championnat de France amateur) ? Dans ce défi propre à éprouver la fiabilité d’un lieu commun dont le football est si friand (en l’espèce : un match ne ressemble jamais à un autre), Metz ne sait plus trop s’il doit se référer à sa dernière sortie officielle en date, ou s’en remettre au principal exploit de ces dernières années : après tout, son raté alsacien remonte à un mois jour pour jour, un laps de temps suffisant pour en diluer le souvenir et laisser remonter à la surface celui plus glorieux d’une victoire à Gerland, déjà pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue, le 11 novembre 2008 (1-3).
Il revient d’abord aux Lyonnais d’en faire des tonnes sur le précédent en question : c’est un ressort pour trouver la motivation ou, plus sûrement, pour la décupler ; en 2010, la seule possibilité d’améliorer le bilan de 2009 devrait quand même suffire à stimuler l’instinct de victoire des anciens rois de France. L’évocation du même événement, vu de Metz, sert juste à ne pas partir battu, même si Yvon Pouliquen se rapproche de l’absolue vérité en considérant que rééditer le coup de la saison dernière « constituerait un sacré exploit ». Ce serait encore plus amusant en imaginant alors la tête des redoutables programmateurs du football français : navrés de la disparition d’un grand club, ils devraient en plus attendre encore un peu avant de caser les deux matches en retard déjà accumulés par Metz !
Sakho dans le bain ?
Les Lorrains, justement, ne savent pas exactement où ils en sont, au bout d’un mois passé à l’écart de la compétition et à bricoler plutôt qu’à travailler : ne jouissant pas tout à fait du prestige des Lyonnais, invités en stage sous le soleil tunisien, les Messins ont dû braver les rigueurs de l’hiver, au point de n’avoir effectué qu’une séance sur du gazon naturel, le 3 janvier, jour de la reprise de l’entraînement.
Yvon Pouliquen, qui en a vu d’autres, sous d’autres cieux, en d’autres temps, pense que la faim de ballons de ses joueurs compensera l’imperfection de leur préparation. Il se dit plus réservé sur la façon de compenser le départ de Papiss Cissé, transféré à Fribourg pour une somme qui ne se refuse évidemment pas quand elle concerne un attaquant de ce rang (1,6 million d’euros). Lyon - Metz constitue donc un laboratoire géant, pour savoir comment les Lorrains vont attaquer l’année et comment ils vont attaquer tout court. La suspension du Lyonnais Jérémy Pied limitant la possibilité de replacer Victor Mendy en attaque, le retour au 4-4-2 ne semble pas pour ce soir, ce qui repousse aussi à plus tard le retour du débat sur le positionnement de Pascal Johansen, meneur contrarié quand il doit se déporter sur un côté. Mais une organisation différente, avec une seule pointe, implique de trouver celui qui occupera la place jusqu’alors réservée à Cissé. Momar N’Diaye possède le profil, mais la tentation de lancer le jeune Diafra Sakho, attaquant sénégalais de vingt ans, semble grande selon ce que les dernières séances ont pu laisser entrevoir. Yvon Pouliquen ne confirme pas. Il ne dément pas, reconnaissant juste être « tout à fait capable » de lancer un bizut dans un tel contexte ! « Je n’ai pas l’impression de repartir de zéro, dit-il malgré la longue période sans match qui vient de s’écouler, plutôt celle de devoir repartir différemment, avec un nouvel équilibre d’équipe à trouver. » Quelque chose nous dit qu’un exploit, ce soir, aurait le don d’accélérer le processus. Vous pouvez répéter ?
Sylvain VILLAUME.
