Joël Muller a retrouvé le survêtement, le terrain, le ballon, et des joueurs (ici, Mokhtari à gauche, Pied à droite). Le temps d’une mission « de cinq matches », pas plus, a-t-il affirmé hier. Photo Pascal BROCARD.
Comme s’il avait dirigé l’entraînement de la veille, Joël Muller est revenu hier aux affaires du terrain. En point de mire : Metz - Arles, vendredi, puis quatre autres matches. « J’y mettrai tout mon cœur et toute ma force », dit-il.
Quelques sourires complices, quelques poignées de mains. Sur le chemin du terrain d’entraînement comme au retour vers les vestiaires, une bonne heure et quart plus tard, Joël Muller n’en a pas rajouté. Parce que ce n’est pas son genre. Parce que la situation ne prête pas à la fanfaronnade. Parce qu’un détour par la salle de presse attendait le nouvel entraîneur du FC Metz, hier matin, avant de s’en retourner à sa tâche. Le rendez-vous a d’ailleurs affiché complet, à l’image de la séance suivie par « plus de monde encore qu’à l’arrivée de Sylvain Wiltord », comme l’a constaté Frédéric Biancalani, juché sur son vélo de joueur convalescent. Le soleil et les vacances de printemps n’expliquent sûrement pas tout…
C’est un peu comme si Joël Muller n’avait pas abandonné sa casquette d’entraîneur, pendant quatre ans moins un mois : à la première question sur son état d’esprit, il a répondu factuellement : « J’aurais préféré compter sur tout l’effectif, amputé de cinq joueurs, blessés. Pour le reste, j’ai senti chez ceux qui étaient là volonté et détermination. » Mot pour mot, ceux employés pour ensuite dévoiler ses sentiments, ajoutant aussi le terme « enthousiasme », histoire de dissiper tout malentendu contre ses éventuelles réticences.
Si, à l’idée de remplacer un confrère en cours de route, il réfute tout embarras lié à son statut de président du syndicat des entraîneurs, Joël Muller avoue sa gêne d’homme loyal tout entier dévoué à la cause messine : « Remplacer Yvon Pouliquen, avec qui j’ai travaillé en harmonie depuis plus de deux ans, est pour moi un crève-cœur. Il est victime des résultats, comme j’ai pu l’être aussi par le passé. J’ai de l’affection pour Yvon, et je crois qu’il a compris ma position, qui est tout simplement celle de tout supporter du FC Metz : j’y vais avec l’envie et l’espoir de voir le club retrouver la Ligue 1 […] Nous avons tous, ici, été meurtris par la fin de saison dernière, et la crainte que les choses se reproduisent ont amené cette décision. J’ai soutenu et aidé Yvon jusqu’à la dernière seconde et j’espère que ce que j’ai vu me servira. » Une petite erreur, au passage, lorsqu’il prétend « succéder pour la première fois » à un confrère en cours de saison : pour débuter dans le métier, le jeune Joël Muller (trente-sept ans) avait remplacé Henri Depireux en novembre 1989 !
« Pourquoi on le fait… »
Directeur sportif depuis quatre ans, Joël Muller dit aussi ne pas redouter la perception que ses joueurs auront de lui désormais. « Ils sont les acteurs, et seul a changé le metteur en scène. » Son message ? « Retrouver la flamme pour retrouver la confiance. En trois jours, d’ici à Metz - Arles, nous n’allons pas changer la condition physique des joueurs. La question ne consiste pas, je crois, à savoir comment on va faire, mais pourquoi on le fait. Et la réponse appartient aux joueurs : pourquoi sont-ils à Metz, pourquoi veulent-ils monter en Ligue 1, pourquoi veulent-ils embellir leur carte de visite ? Les cinq matches qui nous attendent sont, à ce propos, assez exceptionnels. » Ils le sont aussi pour lui, au sens de l’exception : Joël Muller persiste en effet à ne parler que d’un « intérim », d’une « mission ». « J’y mettrai tout mon cœur et toute ma force », appuie-t-il. La suite ? « Dans cinq matches, je ne serai plus l’entraîneur de Metz, mais je n’ai jamais dit que je ne serais plus entraîneur. Le plaisir est là, l’envie est là. » Sur ce, il est temps de conclure : une deuxième séance d’entraînement a été ajoutée au programme de cette journée particulière, en fin d’après-midi, et Joël Muller s’en va la préparer.
Sylvain VILLAUME.
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En duo avec Didier Philippe
Didier Philippe. Photo Pascal BROCARD.
Dimanche, 17h30, le téléphone sonne chez Didier Philippe. Joël Muller à l’appareil, tout juste nommé entraîneur du FC Metz à la suite d’Yvon Pouliquen. Il cherche un adjoint, sollicite l’ancien attaquant notamment passé par Nancy et Laval, entraîneur et entraîneur adjoint à Sarrebrück entre 2004 et 2008, oscillant alors entre la deuxième et la troisième division allemande. « J’ai répondu oui, sans la moindre hésitation », explique ce natif de Sarralbe ayant accompli ses premiers pas d’entraîneur à Sarreguemines. Il y a réfléchi un peu, après coup, juste le temps d’avouer sa « surprise » : « Je savais la situation tendue. Mais de là à faire appel à moi… Je suis d’ailleurs flatté que Joël m’ait sollicité » « J’ai souhaité travailler avec Didier car il a occupé les mêmes fonctions par le passé, explique Joël Muller. Et puisqu’il parle couramment l’allemand, il m’aidera à dialoguer avec Mokhtari », le joueur marocain venu d’outre-Rhin cet hiver, après avoir précisément été observé par Didier Philippe, « au même titre que Nuno Frechaut ou Jérémy Pied, que nous avions suivis avec Philippe Gaillot », précise l’intéressé.
Précédé d’une réputation d’homme ouvert et optimiste, d’humeur souvent joyeuse, Didier Philippe sait ce qu’il peut apporter au vestiaire messin : « Les joueurs ont besoin d’être rassurés, confortés dans leurs qualités, ils ont besoin d’un contact direct. Mais chacun a son caractère. J’ai pour habitude de positiver, j’essaie de transmettre l’enthousiasme qui est en moi, mais je ne suis pas naïf. » Il a d’ailleurs clairement défini la mission désormais confiée au duo « de terrain » qu’il forme désormais avec Joël Muller, son collègue de bureau depuis bientôt deux ans : « Tout va aller très vite, sachant qu’un match peut déterminer la suite… »
S. V.
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Marichez : « La meilleure solution interne »
Christophe Marichez. Photo Stéphane STIFTER
Arrivé en 2005, le portier messin a eu l’occasion de travailler avec Joël Muller le temps d’une saison. Alors qu’ils avaient tous deux connu la relégation cette saison-là, Christophe Marichez espère bien réaliser le chemin inverse.
Hier matin, au stade Saint-Symphorien. Visages tendus et mentons recroquevillés, les Messins n’avaient pas le cœur à ressasser les effets néfastes d’une situation galère dans laquelle ils se sont installés depuis plusieurs semaines. Obnubilé par l’envie de se racheter, seul Christophe Marichez, le gardien grenat, a accepté de confier son sentiment. Sans prendre de gants.
• Comment avez-vous réagi au limogeage d’Yvon Pouliquen ? Aviez-vous réellement besoin de cela ? « C’est compliqué de répondre, mais l’avenir nous le dira. Nous n’avons pas pris part à la décision. Maintenant, on a failli à notre mission à Clermont, donc nous subissons cette décision. »
• Avez-vous pris conscience de votre responsabilité sur ce changement ? « Bien sûr. Nous savons que nous sommes les principaux responsables. Nous sommes conscients de tout ça, c’est pourquoi il faut se remettre au travail et se reconcentrer, dans l’intérêt de tous, sur le match important de vendredi. »
• Vous avez déjà pu travailler avec Joël Muller alors qu’il était entraîneur ici en 2005-2006. Quels souvenirs en gardez-vous ? « Je suis arrivé ici en tant que troisième gardien donc j’ai déjà pas mal travaillé avec lui. J’ai le souvenir de quelqu’un qui prêchait constamment le travail et qui n’avait jamais rien lâché dans la situation dans laquelle on se trouvait. Cette année-là, les résultats n’avaient pas suivi et on était redescendu en L2. C’est un professionnel très consciencieux et exigeant. Je pense qu’il appliquera les mêmes méthodes qu’auparavant.
« Retrouver ce capital confiance »
• Difficile tout de même d’arriver quatre jours avant un match crucial… « C’est sûr que ce sera difficile de faire des miracles en si peu de temps. Ce sera à nous de prendre nos responsabilités. Le destin est entre nos mains et il ne faut pas croire que le nouvel entraîneur est un magicien. Mais il connaît le championnat et les équipes. Il nous connaît tous car il a pu nous suivre toute la saison et cela permet de gagner un temps précieux. Choisir Joël Muller était pour moi la meilleure solution interne puisqu’il a vécu la saison à nos côtés. Une personne de l’extérieur aurait certainement mis plus de temps avant de trouver les qualités de chacun. »
• Le chemin effectué avec Yvon Pouliquen a tout de même compté. « Il faut qu’on fasse en sorte que le travail réalisé jusqu’ici par Yvon soit valorisé car les points que l’on a pris jusqu’à présent sont acquis. Maintenant, à nous de chercher les derniers et recommencer à gagner dès vendredi pour retrouver ce capital confiance qui nous manque et qui nous a mis dans cette situation. »
• Le match face à Arles sera-t-il décisif ? « Comme les cinq qui restent à jouer. Mais c’est vrai que l’on se concentre que sur ce match pour le moment car il faut à tout prix se remettre dans la course. Ce sera difficile car aujourd’hui, tout réussi à Arles, à l’inverse de Metz. A nous d’inverser la tendance. » Alan DE SILVESTRI.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement, en matinée puis l’après-midi. Aujourd’hui et demain : entraînement à 10 h, terrain du bord de l’autoroute.
D’un match à l’autre. Dernier match : Clermont - Metz (33 e journée) vendredi 16 avril : 2-0. Prochain match : Metz - Arles-Avignon (34 e journée) vendredi 23 avril (20 h 30). A suivre : Ajaccio - Metz (35 e journée) vendredi 30 avril (20 h) ; Metz - Angers (36 e journée) lundi 3 mai (20 h 45) ; Caen - Metz (37 e journée) vendredi 7 mai (20 h 30) ; Metz - Vannes (38 e journée) vendredi 14 mai (20 h 30).
A l’infirmerie. Touchés aux ischio-jambiers, Pascal Johansen et Sylvain Wiltord ont écourté leur participation à la séance matinale et n’ont pas participé à celle de l’après-midi. Victor Mendy (mollet) et Matheus Vivian (cuisse) ont trottiné. Victime d’une fracture d’un orteil, Frédéric Biancalani est à l’arrêt.
Suspendu. Aucun : Julien Cardy a purgé une suspension d’un match vendredi à Clermont.
Infos
Metz - Arles, c’est 2 euros
A situation exceptionnelle, opération exceptionnelle, intitulée « Spéciale Podium » : à l’occasion du match de vendredi face à Arles-Avignon, le promu qui devance désormais Metz d’un point à la troisième place, le club lorrain a décidé d’écraser les prix : dans trois tribunes sur quatre (Républicain Lorrain, Est et Ouest), les billets sont mis en vente au tarif de deux euros. « Je compte sur le soutien actif et visible de tous nos supporters pour pousser l’équipe à retrouver la confiance indispensable à notre réussite », affirmait dimanche le communiqué de Bernard Serin annonçant le changement d’entraîneur. Et en plus, les prix deviennent attractifs !
Christophe Walter en renfort
Un autre visage connu a été revu hier au milieu du groupe professionnel messin : celui de Christophe Walter, qui a porté le maillot grenat à vingt-quatre reprises entre 2002 et 2004. Membre de l’encadrement technique du club depuis le début de la saison, entraîneur des moins de dix ans, il a rejoint les rangs de l’équipe réserve, en CFA2, en cours de saison, après avoir longtemps éloigné des terrains en raison d’une grave blessure et évolué au Luxembourg. « Content d’être là », le milieu de terrain complète à l’entraînement un effectif professionnel actuellement réduit en raison des blessures.
(je rappelle que plusieurs fois cette saison, après un match le vendredi, les joueurs ne reprenaient que le chemin de l'entraînement le mardi suivant...