Reims-Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..]

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ambroisepare
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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? Billet d'humeur...

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:35

Deki a écrit : Ce post est de la dentelle…

Oui, il y a plein de trous, d'incertitudes, d'énigmes et de mystères. De choses qui m'échappent sauf l'essentiel.

Aimer.

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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? Billet d'humeur...

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:37

Cactus a écrit : C'est exactement cela, oui.
Et il faut reconnaitre qu'Ambroise n'a jamais ménagé ses efforts pour nous faire partager son inébranlable foi en ce club, en dépit des difficultés qui, il l'a rappelé avec justesse, ont toujours parsemé le chemin du FC Metz.

Et le talent est toujours là, intact.
:love:

Les mots me manquent :mrgreen: !

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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..].

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:42

Loloavelo a écrit : C'est long mais c'est (très) bon !
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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..].

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:45

Amsalem a écrit : En phase, comme souvent. Juste sur la nostalgie, que je vois moins sombre.
Mon côté fleur bleue sans doute qui me colle au cœur, des restes d’une enfance scotchés – à dessein – aux basques.
Pas besoin de madeleine pour me nourrir encore aujourd’hui de tout ce que j’ai vécu dans ce stade.
Je le dis souvent, c’est un tout qui va tellement plus loin que le sport.
On y parle d’enracinement, d’attachement culturel, patrimonial, terrien, sanguin.
On parle d’Amour, rien que ça, d’odeurs de shit aussi, de sueur, d’alcool, on y voit des sourires, des éructations, des moues fébriles, des yeux qui coulent, des yeux qui rient, des corps inconnus qui s’enlacent, qui s’entassent, un magma de gens qui, parfois, quelques secondes avant, n’avaient même pas partagé les joies d’un regard, là, comme un temps suspendu, ça part en sucette.
Des partouzes sportives, des communions d’humanité. Puta*** ce que j’ai déjà vu.
Alors ouais, j’ai envie de sortir la sulfateuse quand je lis des trucs de cas soc’ qui semblent se pignoler sur notre situation, les gueux qui se la racontent procureur, leur smartphone élevé au rang de chibre d’or, de phallus inquisitorial. Les yakafoke, dans ma vie pro comme personnelle, je les lime, ils me font vomir. Sempiternelle bataille entre mon ange et mon (mes) démon(s), entre la sagesse teintée de fatalité, de « laisse parler, c’est ainsi, tu ne peux changer les autres, c'est toi que tu peux changer » et « Vas-y ftg, reste humble, reconnais ton incompétence, assoies ton humilité d’Homme, respire et doute ».
Après, Daniel, je crois que l’époque fait que.
Comme tu l’évoques, j’ai moi-même gommé des matchs de mer** de mon esprit, des « purges », selon l’expression qui revient inlassablement.
Me concernant, peut-être que ces matchs qu’on dira a minima compliqués, je les voyais tout simplement avec les yeux de mes artères. J’étais plus jeune, je voyais la vie hors stade différemment. Pour moi, la fin des Trente Glorieuses était déjà lointaine, on vivait les soubresauts d’un capitalisme où l’on exhibait comme symbole de réussite sa rolex - avec micro et fil qui pend sur 10m - sur Antenne 2 tous les samedis soirs en prime time.
On essayait de faire saliver Mme Michu, on a juste démultiplié les ressentis.
A ce petit jeu dégueulasse, notre région a plus morflé que d'autres et c'est ensuite que tu récoltes.
Peut-être que l’époque qu’on se coltine, anxiogène de tous côtés, induit une désespérance qui fait qu’à la moindre brèche, on l’exprime sans rondeur et tout sort, comme du pus. Faut que ça sorte, qu'on se purifie le sang quitte à sucer les bords de l'échiquier.
On se prête à croire qu’avant, t’avais (que) des mecs moins égotripés, plus simples, qui se mettaient minables alors que, forcément, t’avais aussi ton pack de têtes de nœuds avec leur nombril comme porte-drapeau.
Société plus violente, réactions plus violentes.
:slip: :bieres: :bieres:

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ambroisepare
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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..].

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:46

santamaradona a écrit : Ambroisepare, Amsalem,
Merci messieurs, tout simplement un plaisir de vous lire.
:acclam:

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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..].

Messagepar ambroisepare » 16 janv. 2022, 14:48

belobog a écrit : Indépendamment même de la beauté intrinsèque du billet d'Ambroise Paré, moi je dis qu'un forum de foot où l'on cite du Schopenhauer, il n'y en a probablement qu'un seul en France. Peut-être même dans le monde ! :vive:
:mrgreen:

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“Il vaut mieux manifester sa raison par tout ce que l'on tait que par ce qu'on dit.”

Purée Schopenhauer connaissait déjà le forum du FC Metz ??? :slip:

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Re: Reims-Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..]

Messagepar Cris John Deere » 16 janv. 2022, 16:06

ambroisepare a écrit : Et la sous-préfecture fête la sous-préfète
Sous le lustre à facettes il pleut des orangeades
Et des champagnes tièdes, et les propos glacés
Des femelles maussades de fonctionnarisés
Je suis un soir d'été
Jacques Brel




Voilà bien longtemps que je n'ai pas pondu un billet d'humeur. Les années passent, la pandémie nous vole un peu de l'existence, le monde bascule lentement dans une société de l'émotion au détriment de la réflexion, du récit au dépend des faits, où il est de bon ton de porter l'exaspération en étendard de l'insatisfaction personnelle. Le forum n'est que le reflet de cette république du juge, qui instruit sans connaître les faits, condamne au nom de la rancœur et exige une perfection inhumaine d'une équipe fragilisée depuis bien longtemps.

Dans la difficulté, et nous y sommes, il y a une tendance naturelle qui consiste à se tourner vers le passé, à comparer et à s'installer bien au chaud dans l'amertume d'un âge d'or révolu. C'est un peu contre cela que modestement je vais exprimer ma voix, pour une fois.


La nostalgie n'est plus ce qu'elle était


A soixante ans bien sonnés, dont cinquante passés à user mes cordes vocales au stade, et une formation universitaire en histoire, j'ai appris une chose la nostalgie c'est un mensonge que le cœur fait à la mémoire. Le FC Metz, en 62 années de présence en ligue 1 c'est 903 défaites, 601 matches nuls et 738 victoires seulement., soit 1504 fois où on ne gagne pas... Dans la légendaire série du bon vieux temps qui se souvient de la 17e place en 1979-80, en 1981-82 ? Qui se souvient que quand Joel Muller reprend l’équipe en tant qu'entraîneur on était abonné aux 14 et 15 e places du classement, que les premières années de son coaching on a enchaîné des 12e places successives qui faisaient râler à l'époque, à cause d'un jeu prétendu défensif ?

Cette démonstration ne vise pas à établir que nous n'avons pas connu nos heures de gloire, mais à les replacer dans la durée, a mesurer qu'on se faisait ***** royalement à n'être qu'une équipe de milieu de tableau. Aujourd'hui tout le monde en rêve comme d'un objectif merveilleux.

Il y a dans la nostalgie ce mécanisme pervers qui consiste à dénaturer le présent au profit d'un mensonge certes héroïque, mais qui n'en demeure pas moins un mensonge... des années 70 jusqu'à 1984, on ne parlait que des glorieux anciens de 1938 et de la finale perdue en coupe de France contre Marseille, déjà dans des conditions homériques...

On instrumentalise tous notre histoire. Même les hommes politiques. Mais les faits ne délivrent pas d'autre vérité que ce qu'ils sont. Ils montrent la complexité des situations, les difficultés de cerner une tendance, un sens. Au football, il y a la vérité de ce que l'on voit, le match, et l'immense partie immergée de l'iceberg qui nous échappe.


Le FC METZ malade de son jeu ?


Cinquante ans de supportariat, que j'espère éclairé par une étude de l'histoire du football attentive ainsi que de nombreuse lectures sur le milieu et sur les systèmes de jeu, m'amènent une opinion.
Antonetti est sans doute le plus fin tacticien que j'ai vu sur le banc messin.

Il a réussi l'année dernière l'exploit du maintien en obtenant de l'équipe un sur-régime dont on a vu le déclin s'amorcer en fin d'exercice dernier. Ce déclin qui peut s'expliquer par un retour de performance plus conforme au niveau réel des joueurs reste néanmoins entaché d'un mystère. Antonetti dans une interview d’après match dont je peine à retrouver la date exacte, a parlé, et il ne l'a fait qu'une fois, ne revenant jamais plus sur le sujet, d'une « cassure dans le groupe ».

Pour tout ceux qui ont eu la chance de pratiquer un sport collectif, et c'est mon cas, parler de dynamique de groupe veut dire quelque chose. Je pense, et ce n'est que mon opinion, que nos difficultés actuelles sont essentiellement d'ordre psychologique. J'en veux pour preuve l'utilisation du 3/5/2.

Il n'a échappé à personne que Niane est dans un état mental tel qu'il ne parvient plus a retrouver cette forme athlétique et technique qui avant sa grave blessure avait enchanté le peuple grenat tout entier. A observer, en coupant le son des commentateurs et en étant attentif aux consignes données par le coach on constate à quel point Antonetti est obliger de tenter de déclencher un mouvement, un élan, une initiative à l'ensemble du bloc.

Le système du 3/5/2 est un système de cavalerie. C'est derrière son aspect hérisson un principe de ressort. Comprimé en défense, assurant 8 joueurs défensifs en perte de balle, il nécessite une projection rapide vers l'avant en récupération de balle, un dépassement de fonction pour créer le déséquilibre et l'utilisation des arrières d'aile en piston.

A en juger par les hurlements du corse en match, il y a un blocage entre le schéma, sans doute repeté, peaufiné, travaillé à l’entraînement et la production en match. Les points perdus en fin de match, les erreurs défensives, les coups du sorts ont fragilisé une équipe dans laquelle les jeunes ne sont pas en mesure, et pour certain plus en mesure de prendre leur responsabilités et oser l'audace qui nous a sourit en début de championnat dernier.

Tout reposait sur ce sur-régime qui engendrait la confiance. Dans la tourmente c'est le repli sur soi. L'individualisme pour les joueurs, qui s'en remettent à la gestion de leur carrière. La nostalgie pour des supporters aigris des résultats...



Le Présent seul est réel (Schopenhauer)


Jules Lagneau disait : « Espace, marque de ma puissance ; temps, marque de mon impuissance ». Il n'y a rien de plus vrai pour un supporter de foot, et encore plus quand on est supporter de Metz...
L'état qui précède le match est spéculatif, celui qui suit le match l'est encore plus à vouloir comprendre et expliquer, juger et punir puisqu'on est éternellement dans l'affect.

Moi je le confesse, cinquante ans de déceptions, de frustrations bien plus nombreuses que les rares moments de bonheur n'ont pas altéré le frémissement de l'entrée de l'équipe, tout ce que mes sens ressentent quand je suis au stade, tout ce que mon cœur palpite quand je suis devant mon écran...

C'est parce que à ce moment présent si particulier du match qui commence, le passé et ses émotions d'enfance, le présent et la tension formidable de l'incertitude sportive et le futur comme une ombre qui menace se réunissent pour une expérience dont je perçois aux battements de mon vieux cœur que tout est intact. L'attachement viscéral, le souvenir de mon père, le vieillissement qui est mis en suspend par l'intensité de vivre un match du FC Metz.

Alors le miracle peut bien se produire, j'ai quinze ans, une fougue intacte, des colères homériques, des cris à déséquilibrer la copropriété, des coups de poings rageurs, des haines et des amours irraisonnables, aussitôt balayées par des enthousiasmes aussi excessifs que stupides...


Mais je sais déjà qu'à la mort du hasard viendra toujours l'espérance.
Et que, quoiqu'il arrive, la date de Nice est cochée sur le calendrier...

Il y a sans doute chez moi un amour qui tient de l'ascèse. Plus c'est difficile d'aimer ce club, plus je lui dois cette fidélité, comme une identité intime, pour mes fantômes et pour mes rêves de demain...
Merci ambroisepare pour cette analyse.
Ça fait du bien et c'est vraiment agréable de lire des gens comme toi ou Amsalem. :metzch:

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Cactus
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Re: Reims-Metz, le champagne au frais? [Billet d'humeur..]

Messagepar Cactus » 16 janv. 2022, 17:19

Alors Ambroise…tu le sors ce champagne oui ou non :bravo: :slip: :ola:

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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? Billet d'humeur...

Messagepar lalorrainégrena » 16 janv. 2022, 17:19

ambroisepare a écrit :
lalorrainégrena a écrit : Je n'ai pas tout lu et pourtant la plume est toujours aussi aiguisée. L'envie ne manque pas de poursuivre la lecture.

J'ai adoré "Le forum (...) exige une perfection inhumaine d'une équipe fragilisée depuis bien longtemps". C'est exactement ça, nous sommes beaucoup à reprocher des détails, des imperfections à peine perceptibles à l'oeil nu. Nous oublions d'apprécier, le temps d'un match, un peu de football et le fait que des joueurs donnent beaucoup de leur énergie pour défendre des couleurs qui nous sont chères.
Tu n'as pas tout lu et tu commentes quand même ... :mrgreen:

Pour le reste et l'attaque ironique, je comprends que l'art de la nuance soit difficile à appréhender. J' admire ceux qui savent mieux que tout le monde et je m'étonne qu'il ne soient pas aux responsabilités, le monde serait tellement plus beau et le FC Metz tellement plus fort. :mrgreen:
Pardon ambroisepare, j'ai peut-être mal compris ta réponse mais je ne t'attaquais pas, au contraire, je suis parfaitement d'accord avec ce que tu avais écrit dans le passage que j'ai cité :bieres:

J'étais très occupé et n'ai pas eu le temps de lire ton billet entièrement mais je lirai la suite avec plaisir !

Aucune ironie dans mon commentaire. Au contraire c'était un "+1" :ok:

Sssasasaroyan
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Re: Reims - Metz, le champagne au frais? Billet d'humeur...

Messagepar Sssasasaroyan » 16 janv. 2022, 18:21

ambroisepare a écrit :
Sssasasaroyan a écrit : Ah que cela fait du bien de te lire Ambroise
Cela manquait à une partie du forum.
Merci c'est toujours avec une certaine émotion.

On peut ajouter 1994, on l'on entend des "Joël"démission ou des Carlo Démission avant l'arrivée de Philippe Vercruysse.

:acclam: :bravo: :bieres:
Ah oui je m'en souviens... Et si on parlait de l'aventure Dumartin, seul les plus anciens peuvent encore en rire... :mrgreen:
Dumartin avait des ambitions démesurées et le club allait droit à la faillite.
En même temps si il n'y avait pas eu un coup du sort....qui sait !


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