RobertoAlagnole a écrit :
En réalité, il s'agit de ne pas mobiliser du personnel pour quelque chose de totalement évitable. A un moment, on peut penser que les forces de l'ordre ont autre chose à faire que d'encadrer une centaine de pelés qui veulent en découdre. C'est comme si tu faisais intervenir des médecins de Mercy dans le secteur de Pagny pour trois gamins qui ont juste besoin d'un pansement (et d'un peu de chloroforme parc qu'ils braillent fort) après être tombés dans le rosier de la mémé.
Tu interdis le déplacement, ils vont se battre anonymement sur une aire d'autoroute, personne n'en entend parler et tout le monde est content.
Dans le même temps, si événement particulier il y a, ailleurs mais dans le secteur, les forces de l'ordre seront disponibles pour intervenir. Mais, encadrer et escorter des gros débiles, ça suffit. Qu'ils se tapent dessus, dans leur jardin, leur baignoire, chez leur soeur ou leur mobylette décorée de stickers Malossi et, surtout, sans porter les couleurs du club qu'ils ne représentent à aucun moment sauf lorsqu'ils sont sagement en train de craquer du fumigène en tribune et de crier qu'ils enc*lent l'adversaire, l'arbitre et parfois le kop d'en face.
Il n'y a à la fois aucune limite dans tes premiers propos, puis une grosse méconnaissance du mouvement supporter dans la seconde partie.
Dire "on ne mobilise pas du personnel pour quelque chose de totalement évitable" c'est répondre à des problématiques de façon simpliste, comme le font les préféctures avec les interdictions de déplacement. Sur le fond même de ces interdictions je t'invite à étudier les travaux de l'ANS (Association Nationale des Supporters) qui seront bien plus précis, évocateurs et complets que moi.
Il y aura le même nombre de forces de police présente samedi pour faire respecter les limites de l’arrêté + effectuer des contrôles, que celles pouvant assurer la gestion des supporters visiteurs. Il n'y a pas d'effet "si on interdit les supporters, on économise des forces de l'ordre". Elles seront de toutes façons la. Par contre effectivement en interdisant, on supprime (normalement) le risque d'incidents entre supporters puisqu'il n'y en aura (normalement) pas.
Si on veut se passer de forces mobilisées alors qu'on peut l'éviter, on supprime la fête de la bière et plus besoin de la sécurité civile pour les comas éthyliques, on supprime les compétitions de kickboxing et plus besoin de médecins mobilisés sur la journée, on supprime le tour de France et on se passe des forces de l'ordre sur le bord de la route.
Pour ne citer que l'Allemagne qui est le plus proche de chez nous (mais c'est valable pour beaucoup de pays Européens proches), des MILLIERS de supporters se déplacent (on parle bien de 5 000 fans et pas 250 fans dans 5 bus). la scène hooligans allemande est bien plus active que la française, avec des effectifs bien plus nombreux et des débordements récurrents, ce qui n'empêche pas la réalisation des déplacements. Car cela représente une minorité, que des efforts sont faits pour éradiquer cela mais surtout parce qu'on reconnait un vrai intérêt social à des stades remplis, actifs avec un supporterisme actif. Une mentalité que nous n'avons pas.
Il n'a pas de combats anonymes sur des aires d'autoroute. Par contre il existe une sorte de réseau de fights organisés, en forêt ou dans des lieux excentrés, soit en marge des rencontres de foot soit improvisés sans contexte de matchs. Ses adeptes ne fréquentent pas assidûment les tribunes pour la plupart.
Le hooliganisme sur le modèle anglais, à débarquer en nombre dans une ville, tout casser, et le faire de manière récurrente chaque weekend, n'existe fondamentalement plus car les moyens d'identification et de répression ont évolué.
Les stades ont été aménagés (cf à Metz avec le parcage visiteurs), il y a moins d'incidents par match de nos jours que dans la fin des années 80 / les 90s lorsque ceux ci n'avaient pas l'exposition et la médiatisation instantanée d'aujourd'hui.
Il subsiste des incidents, c'est vrai, avec parfois des affrontements assez intenses, on ne peut pas le nier.
Sur ta dernière phrase, je ne pense pas que les insultes fusant vers l'adversaire, le kop adverse ou les arbitre datent de quelques années. Pour reprendre les 80s, 90s, il y en avait tout autant, mais dans un folklorisme général qu'on ne relevait pas car on s'intéressait à d'autres choses à cette époque la et on revêtait moins le costume de justicier pour tout et n’importe quoi dans la société.
(+1 pour les stickers malossi
)