Michel Der Zakarian a fait le deuil de l’accession en Ligue 1 avortée tardivement la saison dernière : « Nous n’avons pas vocation à viser autre chose que le maintien ». Photo Pascal BROCARD
Michel Der Zakarian est passé du tumulte nantais à la quiétude clermontoise. A la veille de recevoir le FC Metz, l’entraîneur évoque les limites financières de son club et, par conséquent, ses ambitions mesurées.
Ultime journée de Ligue 2 la saison dernière : Metz et Clermont peuvent encore accéder en Ligue 1. Quelques mois plus tard, les deux clubs luttent dans le bas de tableau. Quel changement… « Oui, mais à Clermont, nous n’avons pas vocation à viser autre chose que le maintien. Avec 6,5 M € de ressources, soit l’avant-dernier budget du championnat, nos prétentions ne peuvent pas être plus élevées. En plus, nous ne pouvons pas nous appuyer sur un centre de formation. Maintenant, en ce qui concerne notre situation actuelle au classement, on ne peut la qualifier d’inquiétante. Les écarts sont très serrés dans cette Ligue 2. Tout est jouable. »
• Que vous inspire la réception du FC Metz ? « Je m’attends à un tout autre match que celui remporté en début de saison en Coupe de la Ligue (3-1). Metz a évolué depuis cette rencontre avec de nouvelles recrues et une cohésion qui se met en place au fil du championnat. »
• Voir Metz tapi dans les profondeurs du classement vous surprend-il ? « Oui et non. Ce club s’appuie sur des infrastructures et un excellent centre de formation, en témoigne sa victoire en Coupe Gambardella. Mais quand on végète deux ou trois ans en Ligue 2, on sait que les ressources financières se tarissent progressivement. Je crois savoir que Metz a décidé de repartir sur un nouveau cycle avec des jeunes talentueux. Ce qui nécessite du temps. »
• A l’instar de votre adversaire, vous avez profondément modifié votre effectif cette saison (10 arrivées, 13 départs). Cela explique-t-il votre recul dans la hiérarchie ? « Bien sûr. Cet exode massif, c’est le lot des petits budgets. Nous avons dû reconstituer notre défense. Jusqu’à très récemment, nous avions une moyenne de 2 buts encaissés par match. Il fallait corriger ce secteur, car même en étant performant en attaque, on ne va pas bien loin si la défense ne répond pas. »
« Pas d’interférences »
• Vous restez sur une série de trois matches sans défaite à domicile. De quoi aborder avec sérénité la réception de Metz ? « La sérénité est relative. C’est vraiment que cette série est encourageante. Notre système se met en place. Mais je me méfie de cette équipe messine qui est devenue très difficile à manœuvrer. Elle dispose d’un potentiel défensif intéressant et de belles individualités. »
• La saison dernière, Arles a anéanti votre rêve de Ligue 1 lors de la dernière journée. Difficile de retrouver l’indifférence de la Ligue 2 ? « Non, en raison de notre profil déjà. Et surtout, je le répète, rien n’est figé dans ce championnat. Une série de trois, quatre bons résultats, peut vous ramener parmi les équipes de tête. Tout est vraiment très ouvert dans cette division. »
• Pensez-vous qu’un petit poucet peut encore bousculer la hiérarchie cette saison ? « J’en suis persuadé. Il n’y a qu’à jeter un œil sur le parcours d’Evian, un promu qui navigue sur les cimes de la Ligue 2… »
• Votre nom est associé au FC Nantes. En signant à Clermont la saison dernière, était-ce pour retrouver un brin de quiétude après le tumulte en Loire-Atlantique ? « Non. Comme un joueur, un entraîneur reste soumis au principe de l’offre et de la demande. »
• Clermont serait donc un choix par défaut ? « Absolument pas, je me sens très bien ici et je remercie Clermont de m’avoir tendu la main. Dans ce club, il n’y a pas d’interférences entre l’entraîneur et le président… »
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 28/10/2010
Fc Metz express
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