Après Bastia et Tours, c’est Valenciennes qui se présente sur la route des Messins. Un vrai test pour Jérémy Pied, Romain Rocchi et leurs coéquipiers. Photo Pascal BROCARD
’est un peu comme si la Coupe de la Ligue commençait, là où elle est déjà terminée pour d’autres, Caen, Nantes ou Strasbourg par exemple. Passés les obstacles préliminaires (Bastia puis Tours), Metz reçoit Valenciennes, en début de soirée. Autrement dit à l’heure de l’apéritif, juste avant le festin des huitièmes de finale. Il existe une foule de bonnes raisons de créer l’exploit, ce soir : en voici les cinq principales…
1. Pour se rassurer
Séduisant mais inefficace face à Tours (1-1), endormi et improductif contre Dijon (0-0), Metz reste sur deux sorties indignes d’un statut de prétendant à la montée, sur le plan comptable comme sur le plan du jeu. Cinq jours après le non-match opposé aux Dijonnais, les Messins ont l’occasion de se ressaisir. « Il est toujours bon de rejouer très vite après une telle prestation, peu importe l’adversaire, notamment pour manifester un esprit de revanche », confirme le défenseur brésilien Matheus Vivian. « Contre Dijon, ajoute Yvon Pouliquen, son entraîneur, nous avons bafoué nos principes de jeu. Ce match nous donne l’occasion de rapidement retrouver nos bases, de nous remettre dans le sens de la marche, de reprendre les bonnes habitudes avec l’efficacité en plus ». « Avant de disputer un match de championnat important samedi au Havre, une bonne prestation contre Valenciennes pourrait nous relancer », complète Pascal Johansen.
2. Pour se tester
Que vaut réellement l’actuel douzième de Ligue 2, qui dégage depuis maintenant six semaines une impression fidèle à son classement, c’est-à-dire très tiède ? « Se frotter à une équipe de Ligue 1 constitue un bon test », estime Pascal Johansen. Face à une équipe efficace, qui a remporté ses deux derniers matches à l’extérieur et qui vient de marquer cinq buts à Sochaux, le test vaut notamment pour la défense messine, recomposée cette saison, et peu mise à l’épreuve en Ligue 2. « Je préfère me concentrer sur la qualité de jeu que nous devons déployer, affirme Yvon Pouliquen, mais c’est vrai qu’elle passe par une assise solide, et notamment à la récupération du ballon. »
3. Pour le prestige
« Joueur, je ne choisissais pas mes matches. » Yvon Pouliquen a beau marteler un principe qu’il s’appliquait à la fin du siècle dernier, il est compréhensible et humain qu’un pensionnaire de Ligue 2 manifeste une motivation accrue pour affronter une équipe de Ligue 1, devant la télévision. « Ce sont de bons matches à jouer, avec une forme de pression en moins », affirme Pascal Johansen. « C’est naturellement un plaisir de retrouver le contexte de la Ligue 1, confirme Matheus Vivian, et de côtoyer le haut niveau. » Même en Ligue 1, il existe des clubs plus prestigieux que Valenciennes, mais la plupart d’entre eux (Bordeaux, Lyon, Marseille…) entreront en lice en huitièmes de finale : raison de plus pour franchir un tour supplémentaire…
4. Pour l’aventure
Depuis l’arrivée d’Yvon Pouliquen à sa tête, en janvier 2008, le FC Metz a entrevu le parfum de l’épopée : seulement éliminé à Lyon, en avril 2008, en quarts de finale de la Coupe de France (1-0), il avait carrément créé l’exploit, sept mois plus tard, à Gerland, cette fois en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue (1-3). Mais l’exploit conserve « un goût d’inachevé », comme le souligne Matheus Vivian, en référence à l’élimination qui avait suivi, aux tirs au but, à Vannes, futur finaliste : « Un parcours en Coupe peut créer un état d’esprit, poursuit le défenseur brésilien, et nous avons un groupe capable d’évoluer sur plusieurs tableaux. »
5. Pour l’argent
Plus court chemin vers le Stade de France et vers l’Europe, la Coupe de la Ligue est aussi une affaire juteuse sur laquelle aucun club n’a intérêt à cracher, surtout pas Metz. Si la dotation précise n’a pas encore été arrêtée par la Ligue de football professionnel, elle devrait se rapprocher de celle de l’an dernier, où une place en huitièmes de finale rapportait 300 000 euros, une qualification en finale 1,3 million d’euros, une victoire 2 millions. Un vecteur de motivation tout trouvé.
Sylvain VILLAUME.