patrick57 a écrit :
Glouglou a écrit :
Si un jour notre club est racheté par ce genre de groupe, je ne le supporterai plus. Fini le stade, fini le forum. Tout.
N'exagère donc pas .
En vrai. Ce club possède une âme. Notre FC Metz, c'est la nuit des jambons et, juste avant, déjà les galères financières qui ont failli faire crever le club. Notre âme, c'est de faire bien avec peu. Lorsqu'il y aura trop de pognon, on fera mal. Et puis, ce football ne m'intéresse pas. Le ballon, c'est dans la cour, dans les rues, la porte de l'église qui sert de cage, la vieille voisine qui crève le cuir, le chien qui vient se foutre dans nos pieds pour participer et nous dribbler sans se soucier de scorer, les saucisses, la bière, la friture, le forum, le truc familial qui fait qu'on a tous des idées qui s'opposent mais au final se rejoignent.
Alors, quand un mec et son gros groupe débarqueront pour nous parler d'autre chose que de football, avec des lignes de compta pour remplacer les tifos avec une banderole FC 512 Banque, le football messin et moi, ce sera fini.
On est aujourd'hui à l'extrême limite de ce que je peux tolérer et j'ai hâte qu'on en revienne à l'idée d'une compétition saine. Un truc qui fait sens, auquel on peut s'identifier plutôt que de se soumettre. Le football, ça doit être l'osmose entre des types avec des chaussettes remontées jusqu'en dessous des genoux (voyez le parallèle avec les têtes tranchées, si vous le voulez) et le peuple. Actuellement, le fossé entre ces deux mondes est trop grand. A une époque, et peut-être la plus grande du FC Metz, les joueurs n'étaient pas certains d'être payés. Comme une partie des travailleurs qui fréquentaient les tribunes. C'est en rassemblant les personnes autour de choses très simples et peu travesties par l'argent qu'on leur montre qu'elles se ressemblent.
Bref, je crains de devoir un jour faire le deuil de ce club mais m'y suis préparé. J'ai un costard grenat qui traîne côté gauche de la buanderie, celui qui est en général rendu inaccessible par les affaires qu'on y entasse. Celles des gosses, de la compagne et celles qu'on n'enfile plus (je suis revenu aux affaires, là) parce qu'on a aussi entassé du gras. Celui que nous offre la saucisse grillée qui embaume les pelouses et les bords de terrain. Vous n'auriez pas un peu de mayo ?