Messagepar pilch » 22 avr. 2010, 00:39
Y avait quoi sur TF1 ? un 1/8 de C3 entre les champions roumains et polonais ? ha non ? une demi finale de C1 ? la blague...
Non mais franchement, on met un spectateur lambda devant son poste, jamais il ne devine le stade de la compétition auquel se situait ce ... heu... match (?)
Parce que ça commence fort, une première demi-heure où on comprends vite qu'on ne va pas assister à une grande partie. Pour tenter de prendre 3 points à un Lyon qui aura quand même eu le mérite d'être très présent dans la récupération (comme d'habitude en C1) on a un petit Bayern bien frileux; autant dire que jusque là, sans jamais faire rêver le spectateur, Lyon tiens bien son match. Il aurait quand même fallu se montrer un minimum dangereux en contre, ce qu'un Lissandro hors du coup n'a jamais permis.
Et lorsque Ribéry se fait sortir, on croit au tournant du match. Honnêtement sur la faute il y a un jaune orangé, pas un rouge; après coup je me suis dit que l'arbitre avait considéré la semelle comme volontaire (ce qui est possible vu les ralentis), auquel cas le rouge devient évident.
Mais à 11 contre 10 on repart sur le même scénario pépère, c'est limite si le Bayern n'est pas mieux en place et les lyonnais encore plus inoffensifs...
Mais le vrai tour de force de Lyon, c'est la seconde mi-temps. A montrer dans tous les bêtisiers.
Bon c'est vrai, ils ont été bien aidé par l'arbitre (par ailleurs très bon le reste du temps), qui réussit à exclure Toulalan on ne sait pas comment. Un premier carton jaune justifié (acte d'anti jeu); mais le second c'est du jamais vu, assurément un grand moment. Les deux joueurs disputent le ballon à mi hauteur, les deux ont le pied en avant de la même façon; j'ai même l'impression qu'il n'y a pas contact entre eux. A la limite on peut siffler faute. On n'avait jamais vu un jaune là dessus (ni même un avertissement verbale), et surtout pas à un joueur déjà averti; et bien il y a un début à tout...
Mais en dépit de ce coup du sort les lyonnais ont mis un point d'honneur à mériter le résultat. Il y avait une ligne symbolique à 30 mètre de leur but, qui marquait le début du désert; derrière, seul s'aventurait Lissandro.
Mais le bougre n'était pas venu pour rien, et il courait pour faire son pressing, comme un grand, dans une version géante du taureau sur un demi terrain... genre dès fois qu'il ait un début de chance de récupérer la balle. Dans le style je me fatigue en ne servant à rien... Bien inspiré par leur buteur-star, les autres joueurs se sont mis au diapason, faisant le pressing, mais à tour de rôle histoire de bien se fatiguer sans jamais toucher la balle. Le publique bavarois, venu en nombre, pouvait continuer à dormir sur ses deux oreilles.
A la récupération du ballon, la vaste blague continuait, mais en général pas très longtemps: si la première passe, à destination d'un défenseur, était le plus souvent réussie, la suivante c'était au choix la touche ou un allemand; s'ils s'étaient aventuré assez loin on aurait sans doute vu aussi des six mètres... et lorsque par miracle la passe arrive, le contrôle de 5 mètres qui suit règle l'affaire. Bon courage à Puel: une petite semaine pour leur apprendre à faire 4 passes.
Mais là où ça devient vraiment fort, c'est qu'avec tout ça (30% de possession, rares traversées de la ligne médiane) les lyonnais ont réussit à se prendre un nombre incalculable de contres qui furent autant d'occasion pour leurs adversaires du jour. Sans compter ces phases de jeu téléphonées (le speaker: "Mr Robben est attendu à droite le long de la ligne pour réceptionner une transversale") sur lesquels les lyonnais, beaux joueurs, faisaient semblant d'être surpris.
Mais c'est bien connu, pour faire un bon match il faut deux bonnes équipes. L'adage reste vrai pour les mauvais matchs. Parce qu'au vu de l'exposé ci-dessus on peut vraiment se demander comment il n'y a que 1-0. L'explication tient en deux points. Dans le but de tuer le temps, le Bayern s'est occupé à une passe à dix fort distrayante au niveau de la ligne médiane, sans opposition, les lyonnais ne sortant pas de leurs 30 mètres; pourtant il y avait mieux à faire vu qu'au contraire des lyonnais les allemands semblait posséder le minimum de technique exigé à ce niveau de la compétition.
Peut-être ont ils été dégoutés, non pas par un Lloris à nouveau encensé par léquipe (sans qu'il n'ait eu grand chose à faire, pourquoi toutes ces éloges ? c'est un concours ?), mais par leurs attaquants. Il s'en est fallu d'une corne pour que Gomez, pourtant tout seul et parfaitement placé (à quoi, 8 mètres du but ?) marque de la tête; ou d'un sabot pour que Müller, seul au point de penalty, ne dévie un centre en retrait inspiré (au lieu de quoi il réussi limite à se faire un croche pied entre ses deux pattes arrières). Du grand spectacle on vous disait...
Alors il y a quand même un point positif, ça ne fait que 1-0. Qui sait, Lyon, sans plus aucun défenseur valide (Chris tirait la jambe) va peut être inverser la tendance au retour. Il pourra au moins compter sur l'effet de surprise, car après le match de ce soir on voit mal les allemands s'inquiéter d'une élimination: il faudrait pour cela que Lyon marque un but...