Les confessions de Jacques Rousselot
Jacques Rousselot a pris le temps de la réflexion et a surtout attendu la fin du mercato pour évoquer les sujets d’actualité. Notamment les attaques médiatiques de son ancien entraîneur et l’avenir de Patrick Gabriel.
Hier, Jacques Rousselot, le président de l’ASNL, n’a éludé aucun sujet de conversation. Il a surtout confirmé Patrick Gabriel à son poste. Photo Fred MARVAUX
Le mercato hivernal
« Aujourd’hui, notre effectif compte vingt-trois joueurs, surtout si on pense qu’on en a prêté quatre autres. J’applique mon plan B, je l’avais dit : sans quatorze points à la trêve, l’aspect économique devenait prioritaire. Seulement, cela s’est compliqué après le départ de Monsieur Fernandez. On a découvert une embellie : d’un coup, l’équipe s’est mise à mieux vivre, à réagir. Dès lors, il n’était plus question de brader la petite chance qu’il nous reste pour le maintien. »
La campagne de Jean Fernandez
« Je redis que je ne tiens pas à polémiquer. Cet homme avait les pleins pouvoirs, il a failli. Moi, je ne lui ai jamais rien reproché sur le plan sportif, par principe. Aujourd’hui, il fait sa com’. Ses manières sont cavalières, il cherche surtout à préserver son image avec ses amis journalistes. Beaucoup de gens me disent de contre-attaquer, mais pour moi, il n’y a que le présent et l’avenir qui comptent. L’histoire déterminera la vérité, on découvrira pas mal de choses et sa véritable personnalité. En 20 ans de carrière de dirigeant, je n’ai jamais passé des moments aussi difficiles. Y compris – et peut-être surtout – sur le plan relationnel. Je le vis comme un échec personnel, car c’est moi qui l’ai fait venir. Une chose ne passe pas : qu’il ait affirmé mon manque de courage. Où était-il le soir de Rennes ? Devant les supporters, moi j’y étais. »
La fin de saison
« On est tous tendu vers un objectif : le maintien. C’est un peu fou, mais on y croit tous ensemble. On sera à la bagarre, car d’autres équipes vont avoir des trous d’air. Certains effectifs sont à l’agonie, les promus découvrent la Ligue 1 à l’usure. N’oublions pas que notre redressement, l’an dernier, a commencé le 2 mars. On était encore relégable le 25 février. Notre groupe en vaut bien d’autres. Les matches contre les équipes de notre zone seront capitaux. »
Patrick Gabriel
« J’ai pris, cette semaine, la décision de poursuivre avec lui jusqu’à la fin de saison. À sa plus grande satisfaction. Son état d’esprit est fabuleux, je le remercie pour cela. Vincent Hognon a été aussi confirmé comme adjoint. On s’est engagé ainsi pour six mois, j’ai besoin de voir ce que cela donne. »
Les finances
« Nous ne reviendrons pas à l’équilibre, alors que j’aurais peut-être pu l’atteindre. Au jour d’aujourd’hui, il nous manque trois millions pour boucler sur la base d’une dix-septième place. On vient de faire cinq millions d’économie. Si on descend, ce qui reste probable, c’est une catastrophe industrielle, comme pour tous les clubs de Ligue 1. D’autant qu’on ne sait jamais comment remonter. »
Ch. F.
Gabriel : « Faire durer cette envie »
• Patrick Gabriel, cette deuxième victoire de la saison face à Lorient peut-elle être un déclic ?
« Il est trop tôt pour le dire. C’est la répétition des matches et l’évolution des résultats qui nous diront s’il y a eu un déclic. Tout le monde espère que les bons résultats ( nul contre Lille, 2-2, vingtième journée, qualification à Nice en seizième de finale de Coupe de France, puis victoire contre Lorient ) sont le début de quelque chose. Tout le monde a entrevu l’étincelle dont on parle depuis quelque temps. Quelque chose s’est créé. Le plus dur sera de maintenir cette étincelle le plus longtemps possible. J’ai amené quelque chose de différent, j’ai essayé de libérer les joueurs mais le plus dur va être de confirmer ».
« Largement plus costaud »
• Dans cette optique, le déplacement à Marseille, troisième, n’arrive-t-il pas au mauvais moment ?
« Disons qu’on a moins de pression qu’à domicile. Il y a quand même une trentaine de points qui nous sépare de l’OM. C’est un gros club, une grosse équipe. La saison des Marseillais, qui n’étaient pas forcément attendus à ce rang, est bonne. Ils s’accrochent et font de très bons matches en obtenant des résultats. L’adversaire est donc, à priori, largement plus costauds que nous. Je vais chercher à m’appuyer sur ce qu’on a fait de bien lors des deux ou trois derniers matches et essayer de faire durer cette envie. Ma priorité, c’est l’équipe et le jeu développé. Les intentions doivent rester celles montrées face à Lorient. Avoir la main-mise sur le jeu à Marseille, cela me paraît compliqué mais on va essayer au moins d’avoir l’intention de jouer ».
• Comment jugez-vous votre mercato ( 1 arrivée et 1 retour pour 5 départs ) ?
« Tout va bien. Moi, je m’adapte, il n’y a pas de souci ».