Azrael a écrit :toni11, aucune ambiguité sur la volonté commune de nourrir le débat
Je suis déçu car sur le papier ce Tour présentait pas mal d'arguments :
- un casting fort, avec des mecs comme Basso qui venait de gagner le Giro...
- un parcours taillé pour la baguare d'une dizaine de gros bras.
Sauf que le cyclisme moderne laisse place à trop de tactique, Laurent Fignon a raison quand il dit que certains directeurs sportifs ne sont pas joueurs.
La première semaine a été une surprise car ca ressemblait à tout sauf au Tour, c'était dur, imprévisible, les tactiques ont volées en éclat...
Sans surprise 2 coureurs sont sortis du lot, Andy Schleck et Alberto Contador qui ont pratiquement le même niveau.
Du coup les DS se sont callés sur ces profils et ont vite captés que seules les arrivées dures en col pourrait faire des écarts.
Pour le moment Andy Schleck sort largement du débat sur cet aspect de la course, même si la tactique a trop été orientée sur la possibilité de glaner des grappes de secondes sur 2/3 étapes de montagnes. Il aurait pu deux fois faire le break.
Mais il y avait "le plan"...
C'est le soucis de ce cyclisme pro, tout est figé. Cet attentisme a bizarrement profité aux coureurs français, qui reviennent aux fondamentaux, ils osent, ils attaquent.
Chez les amateurs on a pas ces contraintes. Je peux t'assurer qu'aucune course ne ressemblent à une autre, pas de départ fictif on entre direct dans le vif du sujet au bout de 100m. Ca attaque, ca lâche au bout de 5 KM etc
Pour revenir à l'incident du dérailleur. Je ne suis pas d'accord avec les avis qui tendent à dire qu'Andy a mis plusieurs secondes à réparer un truc qui serait fait en 15. Oui, ca serait fait en 15 secondes par un cyclo qui se balade, s''arrête et remet ca chaine... et encore pour l'avoir fait quand elle est bien coincée c'est chiant. Là on a un coureur professionnel, qui joue sa saison sur une mine, il a surpris son adversaire et relance. Le mec a 3 semaines de courses en jambes, plus de 150 bornes de course, il est concentré à fond, tu n'a pas les mêmes réflexes. Tu ajoutes l'adrénaline sur le moment, désolé la chaine tu ne la remets pas en 15 secondes.
Je suis d'accord avec une grande partie des arguments. Je vais ajouter quelques "idées" personnelles.
Le Tour est forcément un pétard mouillé parce qu'on veut qu'il le soit, désolé chers organisateurs...
Le Tour de cette année est placé sur le thème "Les 100 ans du Tourmalet", alors il faut absolument que cette étape d'aujourd'hui soit l'étape reine.. Donc on s'arrange pour escamoter ce qui précède.
Deux arrivées en sommet jusqu'ici et c'était des 2ème et 1ère catégorie. L'étape des 4 cols d'avant hier avec l'Aubisque à 60 km de l'arrivée. Deux belles étapes mais encore une descente avant l'arrivée. C'est voulu.
Pour ceux qui ont de la mémoire, c'est exactement la même chose avec le Ventoux l'an dernier. Et je parie que l'an prochain même topo (topographie ?) avec un sommet du style Alpe d'Huez
Pour que le suspense dure jusqu'au bout, on fait un parcours où les leaders se sentent quasiment en situation de se neutraliser, ce qui au passage favorise les baroudeurs (dont les cyclistes français qui sont motivés sur le Tour) et qui se trouvent en configuration plus favorable pour gagner ces étapes là. Tant mieux pour eux, tant pis pour la vraie bagarre entre leaders qui vont jouer le Tour en course de côte ce soir et contre la montre samedi.
Après il y a la frilosité et le tacticisme... Et ceux qui se battent plus pour finir 5èmes que pour gagner le Tour.