Quand tu entends le mot "Culture"...tu sors ton revolver ..?

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Amsalem
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar Amsalem » 09 sept. 2009, 15:55

Cactus a écrit : C'est dommage car tu étais sur la bonne voie, celle que j'aurais souhaité que l'on développe un peu plus, à savoir la pluralité de la culture
Je passe en coup de vent au milieu de ce sujet ma foi fort intéressant en ajoutant simplement
"...voire même la notion de sous-culture(s)"...

VandenBuckl
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar VandenBuckl » 09 sept. 2009, 16:13

Ce que tu nommes "sous-culture" je pense qu'il serait plus juste de le nommer "fait culturel".
Au sens propre du terme la culture s'oppose à la nature, dans cette conception on nommera culture tout ce que l'être humain apprend à partir de sa naissance: langue, tradition, normes sociales ect. ect..et chacun de ces éléments est un fait culturel qui compose la culture.
Sur ce topic on parle plutôt de culture dans un sens plus large, on parle de ce qui différencie les individus au sein d'une même culture, ce qui fait notre diversité. Tout individu au cours de son développement cherchera a se construire une identité en piochant dans les autres. Une partie de cette identité, qu'on pourrait nommer "culture personnelle", pour coller au titre du topic, sera forgée par les regard des autres, ainsi il sera important de ne pas trop s'éloigner des standards culturels tout en se démarquant sur quelques points pour ne pas être un bête calque d'autrui. A partir de ce moment là on peut dire qu'un individu se crée son identité culturelle en partie sur les critères sociaux et en partie sur les critère de son entourage direct, c'est un processus long qui dépend d'une multitude de facteurs.
On peut parler aussi "d'une culture de groupe" qui est une somme de "cultures individuelles" plus ou moins semblables qui se crée au contact d'un environnement commun (par exemple dans une cité difficile les jeunes auront les mêmes codes vestimentaires ou langagiers pour s'intégrer, ou encore les traders auront leur jargon propre et leur costards) ou par des modèles culturels communs (télé, musique...).
Peut-on vraiment considérer une "culture individuelle" ou "culture d'un groupe social" supérieure à une autre? Je ne pense pas, ce serait faire preuve d'égocentrisme et d'un manque de tolérance tout en étant en même temps un réaction psychologique et sociale parfaitement naturelle. Il faut voir que dans les développements culturels des individus il y a une part de déterminisme (non-universel heureusement), pour schématiser et en grossissant les traits supposons que je naisse dans un ghetto noir à Baltimore USA, partout autour de moi les jeunes de mon âge écoutent du rap et s'habillent large il est quasiment impossible que dans cet environnement j'écoute du Céline Dion en pantalon en daim et t-shirt moulant rose, en effet "l'homme est un animal social" (Aristote) et son instinct le pousse obligatoirement a s'associer a autrui. Et donc à partir du moment où il y a une forme de déterminisme dans les gouts de tout individu il est moralement impossible de créer une hiérarchie des cultures individuelles ou de groupe.

Du moins c'est ainsi que je qualifierai le concept de culture, ceci ne rentre pas exactement dans l'esprit du topic mais cela repond aux questions précédentes.

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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar Cactus » 10 sept. 2009, 16:57

VandenBuckl a écrit : Il faut voir que dans les développements culturels des individus il y a une part de déterminisme
-----------
Et donc à partir du moment où il y a une forme de déterminisme dans les gouts de tout individu il est moralement impossible de créer une hiérarchie des cultures individuelles ou de groupe.
Tout au moins serait-ce intellectuellement injuste je dirais, oui.
Du moins c'est ainsi que je qualifierai le concept de culture, ceci ne rentre pas exactement dans l'esprit du topic mais cela repond aux questions précédentes
Ce post très argumenté répond très bien aux questions précédentes, bel effort pour un premier message ici ..
merci !

VandenBuckl
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar VandenBuckl » 10 sept. 2009, 18:51

Cactus a écrit :
VandenBuckl a écrit : Il faut voir que dans les développements culturels des individus il y a une part de déterminisme
-----------
Et donc à partir du moment où il y a une forme de déterminisme dans les gouts de tout individu il est moralement impossible de créer une hiérarchie des cultures individuelles ou de groupe.
Tout au moins serait-ce intellectuellement injuste je dirais, oui.
Du moins c'est ainsi que je qualifierai le concept de culture, ceci ne rentre pas exactement dans l'esprit du topic mais cela repond aux questions précédentes
Ce post très argumenté répond très bien aux questions précédentes, bel effort pour un premier message ici ..
merci !
1/ En effet parler d'une forme d'injustice semble plus adapté dans la mesure ou se situer soi-même en point de référence par rapport aux autres est naturel et inévitable.

2/ merci, il faut croire que mes cours d'anthropologie et sociologie ont porté leurs fruits. :lire:

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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar manuVDF » 10 sept. 2009, 19:04

VandenBuckl a écrit :
Cactus a écrit : Tout au moins serait-ce intellectuellement injuste je dirais, oui.
Ce post très argumenté répond très bien aux questions précédentes, bel effort pour un premier message ici ..
merci !
1/ En effet parler d'une forme d'injustice semble plus adapté dans la mesure ou se situer soi-même en point de référence par rapport aux autres est naturel et inévitable.

2/ merci, il faut croire que mes cours d'anthropologie et sociologie ont porté leurs fruits. :lire:
Et la reproduction (culturelle, en l'occurrence) selon Bourdieu, tu en touches un mot aussi ? :-) (en matière de culture, tu as parfaitement raison, il est utile de faire appel à des concepts d'anthropologie culturelle et sociale, mais cela demande de la décentration). Merci en tout cas d'avoir enfin sorti le concept d'égocentrisme en matière de jugement sur les cultures, il est en effet si facile de prétendre que la culture de l'autre est inférieure, ou secondaire, ou déviante, voire dangereuse ou désastreuse.

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ambroisepare
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar ambroisepare » 10 sept. 2009, 22:34

La problématique évoquée ici nécessite un vrai travail liminaire. Dans le but de définir les termes et d'en faire une approche dégagée des à priori , je me permets de copier ici un article qui a le mérite pédagogique d'ouvrir le débat sur cette approche:


Culture et cultures
Une approche anthropologique
par Marie-Hélène Côté

En français, le mot « culture » possède plusieurs sens, tous issus de sa racine latine : cultus, « action de prendre soin ». Par exemple, les agriculteurs « prennent soin » de la terre et exploitent son potentiel à travers un ensemble d’opérations appelées la culture. Les croyants « prennent soin » de leurs dieux et entretiennent leur relation avec eux par le culte. Les êtres humains « prennent soin » et développent le potentiel de leur corps et de leur esprit par diverses activités regroupées sous les termes de « culture physique » et de « culture de l’esprit ». Cette dernière catégorie est, elle aussi, polysémique, comme nous le constatons à la lecture du présent dossier consacré à la culture.

Les anthropologues, ces scientifiques fascinés par l’être humain dans sa totalité, ont amplement conceptualisé, étudié et défini la culture, celle que Le petit Robert définit comme étant : « L’ensemble des aspects intellectuels propres à une civilisation, une nation » et « L’ensemble des formes acquises de comportement ». Certains accordent plus d’importance aux manifestations intellectuelles, d’autres aux productions matérielles : il existe autant, et probablement plus, de définitions anthropologiques de la culture que d’approches en anthropologie.

Une définition anthropologique

Partons alors d’une définition anthropologique « de base », inspirée de celle d’Edward Burnett Tylor, l’un des fondateurs de l’anthropologie anglo-saxonne, lequel a proposé l’une des premières définitions de la culture dans les années 1870 : ensemble de patterns (de pensée, de comportements, de sentiments, de croyances, de modes de production et de reproduction, etc.) socialement appris et globalement partagés, à un moment donné, par un groupe de personnes formant un peuple ou une société.

De cette caractérisation anthropologique de la culture, il est important de retenir son caractère socialement appris et transmis, plutôt répétitif, de même que le fait qu’elle soit commune à un groupe de personnes partageant des origines et/ou un habitat. De plus, une culture n’est pas figée dans le temps, elle est vivante et sans cesse façonnée par ses membres. C’est pourquoi on associe une culture à une époque donnée : la culture québécoise n’est pas ce qu’elle était il y a 50 ans, non plus que la culture malienne, par exemple. Enfin, il faut souligner que les patterns ne sont pas totalement, mais plutôt globalement partagés par les individus, et ce, à différents degrés plus ou moins conscients. Cela est particulièrement marqué dans les sociétés modernes et les sociétés occidentales, où l’on observe davantage de sous-groupes et de déviants par rapport aux normes culturelles et moins d’uniformité de la culture que dans les sociétés traditionnelles.

Si d’autres disciplines étudient nos comportements culturels, intellectuels et esthétiques, l’anthropologie, science multidisciplinaire se penchant sur la diversité biologique et culturelle, tant dans le passé que dans le présent, est la seule qui offre un cadre conceptuel pour l’ensemble de l’expérience humaine. Elle se distingue par son approche globale et comparative : dans l’étude d’une manifestation culturelle ou dans la description d’une culture donnée (ethnographie), les résultats ne se baseront pas seulement sur l’examen d’une population, d’une époque ou d’un lieu, mais seront soumis à des comparaisons qui, de nos jours, ne visent heureusement plus à évaluer ou à hiérarchiser les peuples et leurs pratiques. En cherchant à cerner ce qui vient de l’héritage animal chez les humains et à expliquer la diversité des coutumes et des croyances entre les groupes, les anthropologues ont aussi fait ressortir les grandes similitudes existant entre les êtres humains, ce qui, en bout de ligne, a mené à l’élimination du concept de races.

Toutefois, avant d’en arriver à être cette science sociale « mature » et relativement objective, l’anthropologie a « galéré ». Motivés par les grandes explorations et influencés par les philosophes des Lumières, les premiers « scientifiques des cultures » concevaient celles-ci en termes de niveaux universels de progrès. Au fil des années, divers penseurs ont élaboré des théories d’évolutionnisme culturel, postulant qu’il existait différentes étapes de développement, de la sauvagerie à la civilisation, en gros, ou de cultures simples à des formes plus complexes et achevées. L’évolution culturelle a été longtemps liée à l’évolution de types biologiques ou de races. Ensuite, s’inspirant de la théorie de Charles Darwin sur l’évolution des espèces, certains en sont arrivés à des théories de darwinisme social où seuls les peuples les plus aptes, les adaptés, parviennent au progrès biologique et culturel. Les plus aptes et les plus évolués étant alors les Européens et les Nord-américains, ces théories ont amplement été utilisées afin de justifier l’impérialisme, le racisme et le capitalisme.

Le relativisme culturel

C’est au début du XXe siècle que certains anthropologues ont entrepris la remise en question des approches évolutives, des généralisations et des explications causales simplistes. Aux États-Unis, Franz Boas et ses étudiants ont développé la théorie du particularisme historique, postulant que chaque culture est le fruit d’un processus historique unique et doit être étudiée sous cet angle. Cette logique a contribué à la valorisation de la diversité culturelle et à l’abandon de la hiérarchisation des pratiques culturelles. Elle a aussi mené ses tenants à développer le concept de relativisme culturel et à préconiser les longs séjours d’étude sur le terrain, jetant ainsi les bases d’une anthropologie moderne qui n’a cessé de prendre de l’envergure et de la sagesse depuis.

Ainsi, le relativisme culturel, concept connoté de nos jours, est d’abord apparu en opposition à l’ethnocentrisme et en quête d’objectivité. Il propose de relativiser, de prendre une distance face à ses propres croyances et schèmes de pensée afin d’observer honnêtement l’Autre et sa culture, attitude essentielle chez un anthropologue sérieux. Le relativisme culturel en anthropologie n’est pas valorisation de toutes les pratiques culturelles ou acceptation des sacrifices humains et des mutilations génitales, mais plutôt ouverture, conscience et tolérance ; il pointe les biais culturels et non les biais moraux ou éthiques.

Enfin, il est vrai que la culture des anthropologues est très englobante, mais pas de manière telle qu’ils ne font pas la différence entre le théâtre d’été et une pièce de Shakespeare ! Ils reconnaissent que les grandes œuvres artistiques figurent parmi les meilleures productions de l’esprit humain, si bien qu’elles peuvent être universelles et édifiantes. Toutefois, les anthropologues estiment que la culture populaire représente un objet d’étude tout aussi valable et intéressant puisqu’elle est tout autant significative à l’étude et à la compréhension de l’être humain dans sa totalité, qui demeure l’objet d’étude et de fascination des anthropologues.
Marie-Hélène Côté
sources: http://www.ababord.org/spip.php?article359

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Amos
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar Amos » 10 sept. 2009, 22:55

Cactus a écrit : ...
( et c'est vrai que pour vider le tas de fumier vaut mieux demander à l"idiot du village, comme tu dis, qu'au maire, il sera surement plus efficace ^^)
Pas sur car le fumier me semble beaucoup plus à portée de main des politiques que de l’idiot du village. :-)

Pour ce que c’est que la culture ben il y a le dico :
Ensemble des connaissances acquises dans différents domaines, qui sont mises en relation, structurées et synthétisées par un processus dynamique de la pensée. Toute forme de culture requiert au préalable un apprentissage systématique des divers instruments intellectuels. Elle est sujette à une relativité historique et porte le sceau de la société qui l’engendre. [Le terme est parfois (abusivement) confondu avec érudition, dans le sens d’accumulation de connaissances livresques.] Culture générale: ensemble des connaissances, équilibrées mais non approfondies, dans de nombreux domaines.

Au moyen âge il en fallait pour être le bouffon du roi, de nos jours c’est pour passer à "Question pour un champion", c'est parfois aussi un bon pour un repas du mercredi soir. :-D
Eh oui trop de culture, dans certains domaines, peut passer pour une tare.

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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar manuVDF » 10 sept. 2009, 23:11

(ambroise)
Ainsi, le relativisme culturel, concept connoté de nos jours, est d’abord apparu en opposition à l’ethnocentrisme et en quête d’objectivité. Il propose de relativiser, de prendre une distance face à ses propres croyances et schèmes de pensée afin d’observer honnêtement l’Autre et sa culture, attitude essentielle chez un anthropologue sérieux. Le relativisme culturel en anthropologie n’est pas valorisation de toutes les pratiques culturelles ou acceptation des sacrifices humains et des mutilations génitales, mais plutôt ouverture, conscience et tolérance ; il pointe les biais culturels et non les biais moraux ou éthiques.
Oui, ou l'art de naviguer à vue. D'une part en se méfiant du relativisme culturel qui, une fois cette logique poussée à bout, ramène tout individu à sa communauté et permet de s'éviter de toute vision holiste, empêchant tout "lien" entre les individus et quasiment tout jugement, car tout devient relatif, à son milieu par exemple. En se méfiant aussi d'autre part des analyses globales, qui permettent par exemple de prétendre que la France est en danger de paupérisation culturelle, les critères de jugement devenant uniques et indiscutables (presque naturels, allant de soi, alors qu'ils sont le fruit d'une réflexion qui elle même dépend de la classe sociale, du statut social, et de nombreux autres critères). Le cas type est "les droits de l'Homme": vision ethnocentriste (droits décrétés par l'Occident) demandant un relativisme, ou nécessité holiste (l'Homme est-il universel ?) ? Autrement dit, les limites de la décentration... Sur le terrain concrêt, chaque jour, des hommes font le grand écart entre ces 2 visions, je pense aux métiers de la coopération, aux métiers diplomatiques, au commerce, à la comm', et même chez nous, lorsque nous avons affaire à des cultures diverses, comment les appréhende-t-ton, dans un pays très assimilationniste comme la France ? Ces questions sont de vrais thèmes des sciences humaines, et ont des implications dans nos actes, de plus en plus puisque je crois avoir compris qu'un concept,, la mondialisation, est devenu opérationnel récemment............ ;-)

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ambroisepare
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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar ambroisepare » 10 sept. 2009, 23:33

manuVDF a écrit :Oui, ou l'art de naviguer à vue. D'une part en se méfiant du relativisme culturel qui, une fois cette logique poussée à bout, ramène tout individu à sa communauté et permet de s'éviter de toute vision holiste, empêchant tout "lien" entre les individus et quasiment tout jugement, car tout devient relatif, à son milieu par exemple. En se méfiant aussi d'autre part des analyses globales, qui permettent par exemple de prétendre que la France est en danger de paupérisation culturelle, les critères de jugement devenant uniques et indiscutables (presque naturels, allant de soi, alors qu'ils sont le fruit d'une réflexion qui elle même dépend de la classe sociale, du statut social, et de nombreux autres critères). Le cas type est "les droits de l'Homme": vision ethnocentriste (droits décrétés par l'Occident) demandant un relativisme, ou nécessité holiste (l'Homme est-il universel ?) ? Autrement dit, les limites de la décentration... Sur le terrain concrêt, chaque jour, des hommes font le grand écart entre ces 2 visions, je pense aux métiers de la coopération, aux métiers diplomatiques, au commerce, à la comm', et même chez nous, lorsque nous avons affaire à des cultures diverses, comment les appréhende-t-ton, dans un pays très assimilationniste comme la France ? Ces questions sont de vrais thèmes des sciences humaines, et ont des implications dans nos actes, de plus en plus puisque je crois avoir compris qu'un concept,, la mondialisation, est devenu opérationnel récemment............ ;-)
Sauf que ta vision est un tant soit peu optimiste en ce qui concerne ton fameux grand écart d'équilibriste et que la mondialisation démontre la fragilité de vouloir espérer les préventions.

Le système économique global repose sur un modèle culturel libéral qui tend à s'imposer comme modèle de "progrès". Son implantation mentale est si forte que le gamin perdu d'un township de Soweto aspirera à devenir un occidental moyen vêtu de Nike de la tête au pied et considérera la culture des ses ancêtres comme celle d'un sauvage.

C'est cette réalité là, que je caricature par manque de temps pour nuancer la pensée, qui nous renvoie par un effet de miroir saisissant à nous interroger sur ce qu'est devenue notre culture, nous qui sommes abrités derrière l'illusion que notre langue nous protège d'une modèle global dont l'impérialisme gagne chaque jours du terrain sur la planète au prix de l'assassinat de cultures entières qui disparaissent dans le silence aveugle d'une humanité qu'on a convertie à un modèle de progrès...

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Re: La France de demain: le désastre culturel

Messagepar manuVDF » 10 sept. 2009, 23:46

ambroisepare a écrit :
manuVDF a écrit :Oui, ou l'art de naviguer à vue. D'une part en se méfiant du relativisme culturel qui, une fois cette logique poussée à bout, ramène tout individu à sa communauté et permet de s'éviter de toute vision holiste, empêchant tout "lien" entre les individus et quasiment tout jugement, car tout devient relatif, à son milieu par exemple. En se méfiant aussi d'autre part des analyses globales, qui permettent par exemple de prétendre que la France est en danger de paupérisation culturelle, les critères de jugement devenant uniques et indiscutables (presque naturels, allant de soi, alors qu'ils sont le fruit d'une réflexion qui elle même dépend de la classe sociale, du statut social, et de nombreux autres critères). Le cas type est "les droits de l'Homme": vision ethnocentriste (droits décrétés par l'Occident) demandant un relativisme, ou nécessité holiste (l'Homme est-il universel ?) ? Autrement dit, les limites de la décentration... Sur le terrain concrêt, chaque jour, des hommes font le grand écart entre ces 2 visions, je pense aux métiers de la coopération, aux métiers diplomatiques, au commerce, à la comm', et même chez nous, lorsque nous avons affaire à des cultures diverses, comment les appréhende-t-ton, dans un pays très assimilationniste comme la France ? Ces questions sont de vrais thèmes des sciences humaines, et ont des implications dans nos actes, de plus en plus puisque je crois avoir compris qu'un concept,, la mondialisation, est devenu opérationnel récemment............ ;-)
Sauf que ta vision est un tant soit peu optimiste en ce qui concerne ton fameux grand écart d'équilibriste et que la mondialisation démontre la fragilité de vouloir espérer les préventions.
Le système économique global repose sur un modèle culturel libéral qui tend à s'imposer comme modèle de "progrès". Son implantation mentale est si forte que le gamin perdu d'un township de Soweto aspirera à devenir un occidental moyen vêtu de Nike de la tête au pied et considérera la culture des ses ancêtres comme celle d'un sauvage. C'est cette réalité là, que je caricature par manque de temps pour nuancer la pensée, qui nous renvoie par un effet de miroir saisissant à nous interroger sur ce qu'est devenu notre culture nous qui sommes abrités derrière l'illusion que notre langue nous protège d'une modèle global dont l'impérialisme gange chaque jours du terrain sur la planête au prix de l'assassinat de cultures entières qui disparaissent dans le silence aveugle d'une humanité qu'on a convertit à un modèle de progrès...
Ok les anthropologues savent bien le désastre que sot les disparitions des cultures autres notamment car ils perdent de la matière pour effectuer leur fameux "éclairage en retour" qui permet de travailler en décentration puis de projeter sur la culture occidentale des faits analysés sur les dites cultures qui dont à leur tour servent de critère dominant pour notre propre analyse )que c'est passionnant, de nous analyser à travers le prisme de raisonnements totalement différents, je le dis sans rire) (je l'écris pardon), en même temps je ne suis pas partisan des protections sous perfusion, ce qui n'est pas dynamique ne peut pas vivre, et même si le discours de Sarko de Dakar prétendait le contraire, l'homme africain progresse, il n'est pas hors de l'Histoire. Donc il va survivre, à sa façon, en intégrant des éléments occidentaux, comme le firent par exemple les Papous de Nlle Guinée lors de l'arrivée des Blancs: ils ajoutèrent une Vierge MArie à leur mythologie (passionnant, 2) et le mythe fondateur poursuivit sa route avec un personnage de plus. ;-) Je ne suis pas certain que le Black de tes township ait tant envie d'avoir une veste Nike, j'ai moi aussi voyagé et je "relativise", oui on a envie d'Occident, en général, mais on ne fait pas disparaitre comme ça des siècles de cosmogonies. Par exemple, les Africains de France ont encore très fortement la croyance de la réincarnation des ancêtres (en animaux ou en esprits simplement), et ils peuvent avoir un niveau social élevé et cette double appartenance culturelle quand même. Les MAghrébins aussi modernes soient-ils, croient fortement à la magie, comme "au bled". "Nous" avons aussi évidemment nos spécificités de même nature. Etc.
Pour illustrer mon propos par un exemple honni, JM Le Pen diffusait la peur d'un homme métis universel, à force de mélanges. Moi je crois plus à la multiplicité des comportements qu'à l'uniformisation culturelle.


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