Rudy Gestede a inscrit son premier but en pro. Ce fut malheureusement insuffisant pour passer l’obstacle clermontois. Photo MAXPPP
Auteur d’une excellente première période, le FC Metz a manqué de caractère après la pause pour parvenir à ses fins. Clermont en a profité.
Concentré. Studieux. Appliqué. L’élève messin n’a pas manqué sa rentrée des classes, hier, à Clermont… pendant les quarante-cinq premières minutes en tout cas. Car après la récré, la jeunesse lorraine n’est pas parvenue à rendre une copie aussi propre que celle livrée en première période. Loin de là. Dommage.
De notre envoyé spécial à Clermont-Ferrand
Car si la campagne de préparation avait, légitimement, laissé planer un doute sur la valeur réelle d’une équipe messine profondément remaniée à l’intersaison, Romain Brégerie et ses partenaires ont apporté, hier sur la pelouse du stade Gabriel-Montpied, quelques éléments de réponse. Notamment en ce qui concerne la capacité à se projeter rapidement vers l’avant. Dans ce domaine, Metz n’a pas failli en première mi-temps. Il a même surpris. Et le replacement de Mario Mutsch au milieu du terrain n’est pas étranger à ce regain d’activité offensif. Dans son couloir droit, le Luxembourgois a multiplié les appels de balle, en même temps que son équipe manifestait un goût délicieux pour l’aventure collective.
Un élan nouveau qui permettait aux Messins de prendre les commandes de la rencontre et de mettre Rudy Gestede, dont la tête était difficilement détournée par Fabre (16 e), et Sakho (17 e) sur orbite. De quoi agacer Michel der Zakarian qui donnait de la voix sur son banc de touche pendant que les Lorrains déroulaient tranquillement leur jeu. En toute sérénité. Le coup de gueule de l’entraîneur clermontois avait toutefois le mérite de réveiller ses troupes. Pas de quoi perturber Gestede qui servait Sakho, un brin trop court (30 e), avant de déployer sa grande carcasse pour inscrire son premier but chez les pros et surtout offrir une logique ouverture du score à son équipe : une reprise acrobatique de toute beauté, qui ponctuait un mouvement d’école initié par le duo Tamboura-Mutsch (0-1, 35e).
Les quelques scories défensives aperçues ça et là, n’étaient alors que pure anecdote, d’autant que les Clermontois, dépassés durant ce premier acte, s’étaient montrés incapables d’en profiter. Ces derniers attendaient leur heure…
Le chef d’œuvre de Bayod
A la reprise, malgré un numéro de la très remuante triplette Mutsch-Gestede-Sakho (52 e), le FC Metz, sans sombrer totalement, allait toutefois lâcher prise. A l’image de Romain Brégerie, trop court sur une ouverture de Bayod, qui laissait filer Alessandrini lequel n’en demandait pas tant (1-1, 53 e). Une égalisation dont les Messins n’allaient pas se remettre… Une décidément bien mauvaise habitude au sein de la maison grenat. Les hommes de Dominique Bijotat perdaient alors peu à peu de l’agressivité qui avait fait merveille en première période, permettant à Clermont de retrouver des couleurs. Et c’était Privat, plus prompt que Borbiconi et Brégerie, qui donnait le deuxième coup de pinceau, d’une tête rageuse, au tableau auvergnat (2-1, 66 e).
Mais le chef d’œuvre de la soirée était signé Nicolas Bayod. Ce dernier récupérait le ballon dans les pieds de Guerriero pour placer sa frappe, des trente-cinq mètres, dans la lucarne d’un Christophe Marichez impuissant (3-1, 75 e).
Le FC Metz quitte donc prématurément la Coupe de la Ligue. Malgré l’ampleur du score, cette première sortie officielle va toutefois permettre au club lorrain d’aborder la reprise du championnat, vendredi prochain face à Evian-Thonon, avec un peu plus de certitudes. A condition de tenir le rythme durant quatre-vingt-dix minutes.
CLERMONT - METZ : 3-1 (0-1)
Stade Gabriel-Montpied. 2 326 spectateurs. Temps agréable. Pelouse en excellent état. Arbitre : M. Desiage. Buts pour Metz : Gestede (35e) ; pour Clermont : Alessandrini (53e), Privat (66e), Bayod (75e). Avertissements à Clermont : Alessandrini (43e), Esor (63e) ; à Metz : Gestede (78e), Mutsch (90e).
CLERMONT. Fabre - Abdoulaye, Perrinelle, Salze, Esor - Alessandrini (Sauvadet, 80e), Chaussidière, Hamdani (Pinto-Borges, 86e), Bayod - Haquin (Lubasa, 86e), Privat. Entraîneur : Michel der Zakarian.
METZ. Marichez - Gueye, Brégerie (cap), Borbiconi, Tamboura -, Mutsch, Fleurival, Guerriero (Bourgeois, 77e), Tandjigora (Fallou, 77e) - Gestede, Sakho. Entraîneur : Dominique Bijotat.
J.-S. GALLOIS.
Publié le 31/07/2010
Bijotat : « Deux visages »
Michel der Zakarian (entraîneur de Clermont). « Nous n’avons tout simplement pas joué en première période ! On a été mangés dans tous les duels, offensifs et défensifs. Metz a fait preuve d’une plus grosse agressivité, mais nous sommes parvenus à redresser la tête à la reprise. Mon équipe a de la qualité, c’est indéniable. Mais il faut que les joueurs croient en eux. Il va falloir nous appuyer sur cette seconde période… »
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « C’est une grosse déconvenue, même si le score paraît sévère. Nous avons montré deux visages. L’un séduisant en première période grâce à l’association de la phase de reconquête et l’allant offensif. Cela s’est concrétisé par un but très bien construit. C’est sans aucun doute la meilleure mi-temps que nous avons livrée depuis la reprise. L’autre visage, par contre, est beaucoup moins réjouissant. Après la pause, nous avons manqué de concentration et l’égalisation nous a fait très mal. Ce premier but, nous devons l’éviter ! L’équipe s’est révélée plus fébrile et n’est plus parvenue à fermer la porte aux Clermontois. »
Nicolas Bayod (attaquant et buteur de Clermont). « C’est bien de débuter la saison par une victoire. Mais il va falloir, à l’avenir, réussir nos entames de matches. Ce soir, nous avons oublié de jouer au ballon, perdu beaucoup de duels face à une belle équipe messine. On a su relever la tête après la pause. C’est bien. »
Rudy Gestede (attaquant et buteur messin). « J’aurais préféré fêter mon premier but chez les pros par une victoire. Sur le coup, c’est une immense joie, mais au final, c’est l’amertume qui domine. Après la rapide égalisation en seconde période, on a subi et éprouvé beaucoup de difficultés à développer notre jeu. Je n’ai pas vraiment d’explication, mais ce n’est pas mentalement que nous avons craqué ! On va d’ailleurs très vite remettre les choses à leur place en effaçant cette défaite par un succès en championnat, vendredi, chez nous. »
J.-S. G.
Publié le 31/07/2010