Pour Mario Mutsch et les Messins, l’une des difficultés consiste à ne pas perdre patience tout en ne retardant pas au-delà du raisonnable l’heure de la victoire. Vaste programme. Photo Pascal BROCARD
A Metz, les chantiers sont partout et sont immenses : la défaite subie vendredi face à Evian agit comme une loupe au-dessus des lacunes d’une équipe en construction. Il lui faut du temps, elle n’en a pas.
Il faudrait un autre décor, moins de caravanes sur l’A31 toute proche, moins de soleil, plus d’automne. Hier, une matinée au parfum de vacances a accompagné la séance de travail du FC Metz, c’est dire si rien ne collait vraiment à la situation d’une équipe battue la veille par Evian-Thonon-Gaillard. Pour saisir la morosité du moment, il ne faut pas regarder le ciel, mais le classement de Ligue 2. Metz y ferme la marche. Ça ne veut rien dire, au bout d’un match, un seul petit match ? Pas sûr que regarder le calendrier soit le remède le plus conseillé pour apaiser les âmes grises.
Une semaine après leur élimination de la Coupe de la Ligue, à Clermont, le départ manqué des Messins en Ligue 2 présente un seul mérite : il conforte plutôt qu’il ne désenchante. Pour une équipe profondément renouvelée mais toujours traumatisée et encore incomplète, le boulot se devinait immense. Il l’est. Metz, le club de football, ressemble à Metz, la ville : attention, travaux.
« Nous ne faisons pas assez peur »
Il y a beaucoup à redire sur la prestation fournie vendredi sous les yeux d’un peu moins de 9 000 curieux vraiment curieux. La défense n’a montré ni la sérénité, ni la solidité attendue à domicile contre un promu. Offensivement, le quasi-monopole du ballon n’a servi à presque rien, et aucune solution n’a été trouvée quand, menés après moins de dix minutes de jeu, les Messins ont dû composer avec un adversaire tranquillement assis sur son morceau de terrain.
« La ligne défensive n’a pas répondu aux attentes, dans les duels déjà où un autre rendement est nécessaire, affirme Dominique Bijotat. Ensuite, nous avons déploré beaucoup de déchets, qui proviennent aussi d’un manque de présence devant le but : nous sommes trop isolés, y compris sur les coups de pied arrêtés. L’impression qui se dégage, c’est que nous ne faisons pas assez peur. » C’est sûr que, joueur, le nouvel entraîneur messin a affronté à Saint-Symphorien des Grenats un poil plus redoutables. Invoquer la jeunesse de l’équipe alignée vendredi est une fausse excuse : dans l’équipe de départ, seul Merlin Tandjigora, vingt ans, débarquait en terrain inconnu. Et devant, Thibaut Bourgeois (vingt ans également) sort d’une saison déstabilisante tandis que Rudy Gestede ne figurait pas parmi les titulaires de l’attaque cannoise, en National.
Pour le reste, Dominique Bijotat n’a lancé aucun poulet de six semaines et tous possèdent une expérience plus ou moins épaisse de la Ligue 2. C’est bien sûr le vécu commun qui manque à Metz, six semaines de préparation ne suffisent pas à donner des repères et des automatismes à une équipe en construction, ce qui rappelle toute l’ampleur de la tâche confiée à Dominique Bijotat : accorder du temps à une équipe qui se retrouvera très vite dans la précarité et donc, dans l’urgence, si elle tarde à s’améliorer et à arrêter de perdre.
Dans la situation du FC Metz, qui est celle d’une équipe fragile dans un club meurtri, seuls les résultats installeront le minimum de sérénité nécessaire pour travailler. Mais même si la soirée de vendredi n’a pas été entièrement noire et même si l’idée d’une marge de progression a survécu à une défaite de deux buts, aucun indice ne permet d’affirmer que les points perdus avant-hier seront récupérés dès vendredi à Laval. Dans la foulée, Metz se produira deux fois de suite à Saint-Symphorien, où défileront Troyes puis Vannes. C’est quand, le soleil ?
Sylvain VILLAUME.
Publié le 08/08/2010
Deux renforts bienvenus
Kevin Diaz se trouve à pied d’œuvre à Metz depuis mardi, et son arrivée en provenance de Monaco. Tenema N’Diaye ne devrait pas tarder à lui emboîter le pas : le Malien venant de résilier son contrat avec le FC Nantes, plus rien ne s’oppose à sa venue en Lorraine. Sur la foi de ce que le premier match de championnat vient de montrer ou, plus sûrement, de ne pas montrer, la venue de l’attaquant monégasque et celle de l’attaquant nantais seront les bienvenues.
Aligné à vingt-huit reprises la saison dernière à Ajaccio, qui avait également obtenu son prêt par Monaco, Kevin Diaz est un milieu de terrain rapide, capable d’apporter sur les ailes la vitesse et la percussion qui ont parfois manqué (et pas seulement à gauche, son côté de prédilection) vendredi face à Evian. Quant à Tenema N’Diaye, un attaquant de pointe, il faut souhaiter qu’il apporte le danger, la disponibilité et l’habileté qui viennent de faire défaut aux Messins.
Mais Kevin Diaz comme Tenema N’Diaye prennent le train en route et leur intégration à l’effectif messin, une fois la compétition lancée, exige du temps, encore et toujours du temps, ce bien précieux que la compétition et l’exigence de résultat n’accordent pas.
Fc metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs alignés vendredi face à Evian. Aujourd’hui : repos pour les joueurs de Metz - Evian ; match de CFA (15 h, à Metz-Borny, face au Red Star) pour Delle, Diagne, Koulibaly, Metanire et Walter. Demain : entraînement à 9 h 30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Evian (1 re journée de Ligue 2) vendredi 6 août : 0-2. Prochain match : Laval - Metz (2 e journée) vendredi 13 août (20 h). A suivre : Metz - Troyes (3 e journée) lundi 16 août (20 h 45).
A l’infirmerie. Insuffisamment remis d’une entorse à la cheville, Nuno Frechaut n’a pas pu tenir sa place contre Evian : le Portugais a poursuivi, hier matin, un programme de reprise. Ressentant une douleur aux ischio-jambiers, Olivier Cassan a quant à lui été laissé au repos ; il devrait reprendre l’entraînement lundi.
Précision. Un oubli fâcheux a été commis dans la fiche technique du match Metz - Evian publié dans nos éditions d’hier, concernant le nombre de spectateurs. 8395 personnes ont ainsi assisté au premier match de la saison à Saint-Symphorien.