La saison de Mario Mutsch, passeur décisif hier, et des Messins est maintenant lancée. Photo Gilles WIRTZ
Metz a marqué et Metz a même gagné, hier soir, face à Vannes. L’équipe de Dominique Bijotat empoche ses premiers points. Elle abandonne surtout quelques-uns de ses doutes.
Franchement ? Bonne. Très bonne, même, comparé à ce qu’on nous avait offert en tout début de semaine du côté de Saint-Symphorien. Entendons-nous, il est ici question de météo… Lundi dernier, la pluie et le froid avaient escorté les Messins tout au long d’une sortie calamiteuse face au promu troyen. Un temps de chien et une défaite de plus au compteur (0-1) pour une équipe qui n’avait pas franchement besoin de cela pour attirer le doute dans ses rangs et attiser la méfiance à son égard. Difficile, au cœur de cette nuit-là, de percevoir ou seulement d’espérer une trace quelconque d’éclaircie. Et pourtant…
Hier, soit quatre jours après sa troisième défaite en autant de matches, Metz a quitté sa pelouse avec le sourire. Un sourire commandé par sa première victoire, venue conclure ses retrouvailles avec Vannes. Bourreaux du fragile espoir grenat lors de la dernière journée de championnat la saison passée, les Bretons n’ont pas entretenu l’étiquette de bête noire travaillée au fil des rencontres précédentes. En concédant, sur les berges de la Moselle, leur deuxième revers depuis le coup d’envoi de la compétition, ils sont au contraire repartis en offrant à leur hôte l’idée que sa saison pouvait commencer. Metz n’avait pas marqué un seul but ? Le vide est comblé. Metz n’avait pas encore gagné ? La faute est corrigée. Et le gain, immédiat : ce matin, Metz ne tient plus la lanterne rouge.
Un coup d’œil sur le classement viendra toutefois tempérer l’enthousiasme qui a pu éclairer la maison messine hier soir. L’équipe de Dominique Bijotat n’est plus dernière, mais elle reste avant-dernière. A cette heure, pourtant, difficile de bouder son plaisir. Le public l’a bien compris, d’ailleurs, qui a enfin eu l’occasion de quitter les tribunes autrement qu’avec la tête basse : au coup de sifflet final, des applaudissements – tout arrive – ont bel et bien escorté les joueurs messins jusqu’à leur retour dans les vestiaires. Applaudissements mérités.
Rajeuni et modifié dans ses grandes largeurs, Metz a affiché un enthousiasme qui s’est révélé payant. Il faut ici souligner et féliciter les choix heureux de l’entraîneur. En se privant de son meneur de jeu désigné, Youssef Mokhtari, en lançant Olivier Cassan et Gaëtan Bussmann dans le bain et en remaniant son système pour lui offrir un visage plus offensif, avec deux attaquants, Dominique Bijotat a témoigné d’un courage dont ont peut être manqué certains de ses prédécesseurs sur le banc. Et cela a payé.
Delle au rendez-vous
La victoire messine ne s’est pas dessinée sans mal. Après un premier quart d’heure plutôt cohérent, le onze messin a semblé retomber dans ses travers et ses approximations. Jusqu’à cet éclair de Mario Mutsch. D’une passe signée Ludovic Guerriero, le défenseur luxembourgeois offrait un centre instantané et tendu repris de la tête par Kevin Diaz au deuxième poteau. Le Monégasque inscrivait son premier but sous ses nouvelles couleurs et mettait fin à une disette qui durait depuis 309 minutes (1-0, 40 e). Metz tenait son but. Un bien précieux dont il a réussi à préserver l’intérêt jusqu’au coup de sifflet final.
Joris Delle, propulsé sur le devant de la scène par la blessure de Christophe Marichez lundi face à Troyes, n’y est pas étranger. Hier, le "jeune" gardien messin a fait montre d’une sérénité prometteuse, profitant même de sa première apparition chez les professionnels pour sauver son camp : sa main gauche n’a pas tremblé sur la frappe à bout portant de Jarsalé (74 e). Ce fut là la seule et dernière véritable occasion vannetaise de la seconde période.
Apparu fragile et dénué d’inspiration, Metz a trouvé les ressources nécessaires pour s’offrir un succès qui lui épargnera sans doute, dans l’immédiat en tout cas, de laisser le doute s’installer dans ses rangs. Vendredi, Dominique Bijotat et les siens ne se rendront pas en Corse la fleur au fusil. Mais ils n’affronteront pas Ajaccio la peur au ventre. Ce n’est pas là le moindre des gains. Metz a décroché ses trois premiers points. Et quelques raisons de croire en des lendemains un peu plus souriants.
Cédric BROUT.
Publié le 21/08/2010