Promu capitaine en début de saison, le défenseur messin Romain Brégerie estime que son équipe, dernière du championnat, « n’est pas à sa place ». Photo Pascal BROCARD
A vingt-quatre ans, Romain Brégerie découvre la fonction de capitaine dans un contexte délicat, à la tête d’une équipe désormais dernière au classement. Le défenseur messin en appelle à « l’esprit de groupe ».
Il ne s’est pas défilé. Hier midi, au terme d’une séance d’entraînement jalonnée par quelques prises de becs, Romain Brégerie a répondu favorablement à notre sollicitation.
INTERVIEW
En ces temps où la grisaille s’obstine au-dessus de Saint-Symphorien, l’exercice avait de quoi rebuter. Le capitaine du FC Metz s’y est pourtant livré. Avec l’enthousiasme de ses vingt-quatre ans et les mots d’un joueur convaincu que son équipe n’est « pas à sa place ». Sa place ? La dernière, justement, depuis la veille au soir et la victoire de Reims face à Nantes (2-1)…
• Romain, vous aviez rendez-vous pour la photo officielle avant l’entraînement. Pas trop difficile de sourire ? « Non, il y avait des sourires. C’est le moins que l’on puisse faire aujourd’hui. Nous sommes tous conscients de nos lacunes, mais nous avons un devoir, qui est de continuer à y croire. Et donc à travailler, encore plus. »
• Avec le succès de Reims, vous voilà derniers au classement. Quand l’avez-vous appris ? « Hier soir ( avant-hier)… C’est sûr, ce n’est pas agréable, mais il faut assumer. Et au fond, dix-neuvième, vingtième, qu’est-ce que ça change ? A la limite, je préfère me dire que nous touchons le fond, qu’on ne peut pas descendre plus bas, et que maintenant, il ne nous reste plus qu’une chose à faire : remonter. Je suis persuadé que nous ne sommes pas à notre place. A nous de le prouver. »
• Justement, à laquelle pensez-vous pouvoir prétendre ? « Nous savons, depuis la préparation, que nous n’avons pas la marge technique pour viser le haut du classement. Il nous faut donc développer notre solidarité, notre mental, pour arracher des points et remonter la pente. Jusqu’où, je ne sais pas, mais je le répète, nous ne sommes pas à notre place. On doit redevenir une équipe qui fait peur. »
• Pour l’instant, Metz traîne plutôt l’étiquette du gentil… « Oui, parce qu’on ne tue pas les matches lorsque nous en avons l’occasion. Et je ne parle pas que des attaquants. Lorsque la défense prend l’eau, c’est toute l’équipe qui est responsable, et lorsqu’on ne marque pas, c’est la même chose. »
« Les engueulades ça arrive »
• C’est un appel au rassemblement ? « Oui. Personnellement, je ne pense plus qu’à ça, à nos mauvais résultats. J’ai vécu cette situation la saison passée avec Châteauroux. Je sais que l’esprit de groupe est primordial pour s’en sortir. »
• A titre personnel, comment avez-vous accueilli votre nomination au poste de capitaine ? « Bien. Ça ne m’a pas été imposé, on en a discuté. »
• En pareil contexte, le brassard n’est-il pas trop lourd à porter ? « Non. C’est sûr, je suis un peu le porte-drapeau, mais je ne suis pas le seul à m’exprimer. Chacun doit prendre sa part de responsabilité. »
• Aucun lien, donc, entre votre début de saison mitigé et votre rôle de capitaine ? « Non. Je sais que je suis responsable de certaines choses, mais je me suis remis en question. »
• Un dernier mot sur la séance de ce matin ( d’hier, lire ci-dessous) . La tension était palpable… « Oui, mais c’est normal. On peut tout prendre en souriant, mais ça ne résout rien. Les engueulades, ça arrive. Nous ne sommes pas des ennemis, mais des coéquipiers. On est ensemble sur le terrain pour gagner notre pain. Et parfois, il faut savoir se dire les choses. »
Cédric BROUT.
Publié le 22/09/2010
Fc metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée, suivie d’un repas en commun et d’une séance vidéo. Dans l’après-midi, certains joueurs ont eu droit à une deuxième tournée de travail. Aujourd’hui : une séance (9h30). Demain : une séance (16h30).
D’un match à l’autre. Dernier match : Châteauroux - Metz (7 e journée de Ligue 2), vendredi 17 septembre : 1-0. Prochain match : Metz - Reims (8 e journée), vendredi 24 septembre à 20 h. A suivre : Tours - Metz (9 e journée), lundi 4 octobre à 20h30.
A l’infirmerie. Christophe Marichez (pubalgie), Kévin Diaz (entorse du genou gauche).
Suspendus. Ludovic Guerriero et Yéni N’Gbakoto sont suspendus pour la venue de Reims, vendredi.