Dans les buts messins, le rôle de la doublure est confié en alternance à Romain Ruffier (photo) et Oumar Sissoko. Photo Pascal BROCARD
Aujourd’hui, le FC Metz est encore dans la norme. Comme la plupart des autres clubs professionnels, qu’ils soient de Ligue 1 et de Ligue 2, il dispose de trois gardiens dans ses rangs, dont deux sont supposés aptes à relayer le numéro un en cas de pépin. Christophe Marichez étant celui-ci, le rôle de la doublure est partagé depuis le début de saison par Oumar Sissoko et Romain Ruffier.
Cette alternance sur le banc, les soirs de matches, est entrée dans les mœurs et ne pose, a priori, aucun souci dans la gestion du quotidien. C’est Jean-Pascal Singla, successeur de Jean-Marc Rodolphe au poste d’entraîneur des gardiens, qui l’affirme : « Tout se passe bien. Oumar et Romain ont évidemment très envie de jouer, mais ils se montrent avant tout concernés par l’objectif du club, qui est la remontée. » Jusqu’ici, donc, tout va bien. Mais demain ?
D‘ici à quelques mois, lorsqu’il sera définitivement remis de sa blessure au genou ( lire par ailleurs), Joris Delle pourrait en effet venir compliquer la tache de Jean-Pascal Singla et, plus globalement celle du club. « C’est sûr, lorsqu’il y aura réellement quatre gardiens en concurrence, cela posera un problème. Ce n’est pas une situation courante. » D’autant plus, poursuit notre interlocuteur, que les trois gardiens supposés frapper à la porte ouvrant sur le terrain de jeu « sont jeunes. Pour l’instant, il y a une rotation qui est mise en place : celui qui n’est pas sur le banc de l’équipe première joue avec la réserve et vice-versa. C’est important qu’ils puissent rester au contact de la compétition, les matches font partie intégrante de la formation. Mais lorsque Joris sera de retour, ça risque d’être plus difficile. De toute façon, il n’y aura pas de place pour tout le monde, sans compter que nous avons aussi Anthony M’Fa, au centre de formation. »
« Faire un choix »
« Si notre numéro 2 avait trente ans, une carrière derrière lui, on pourrait se permettre de ne pas le faire jouer, mais ce n’est pas le cas, insiste le responsable des gardiens. A un moment donné, il y aura un déficit de matches pour certains, et ce sera gênant. Viendra un jour où il faudra faire un choix. Ce ne serait pas leur rendre service que de tous les garder pour le simple plaisir de les garder… »
Le choix en question sera peut-être facilité par la nature des contrats liant Metz à ses gardiens: à l’exception de Joris Delle, sous contrat jusqu’en 2012, les trois autres arriveront logiquement au terme de leur collaboration en juin prochain.
Un autre match, au-delà même de la saison en cours, se dessine, donc, pour les candidats à la cage messine. Dans ce match, Oumar Sissoko, 22 ans, présente l’avantage d’avoir déjà été appelé à la rescousse au cours de la saison passée, lorsque Christophe Marichez avait battu en retraite pour soigner son épaule. L’international malien avait assuré l’intérim (11 titularisations), jusqu’à l’arrivée sous forme de prêt de Germano Vailati, en janvier 2009. Cela n’avait pas empêché le club de chercher à se séparer de lui à l’intersaison. Sans réussite. Sissoko est toujours là. Derrière Marichez, et sur un même pied d’égalité que Romain Ruffier, 19 ans, invité lui aussi à bousculer la hiérarchie. Dans peu de temps, il appartiendra à Joris Delle, 19 ans, d’en faire de même pour lancer sa carrière. Metz, réservoir goals.
Cédric BROUT.