Au coeur d’un nord lorrain meurtri, voir Metz accueillir l’Euro 2016 aurait des retombées certaines. Photo RL
Ce n’est pas un concours de miss, mais le principe consiste pareillement à défiler pour montrer ses atouts, parfois ses atours : ces jours-ci, en son siège parisien, la Fédération française de football passe en revue les villes candidates à la candidature du pays à l’organisation de l’Euro 2016. Une délégation messine a ainsi été reçue hier, 16 h, boulevard de Grenelle, afin de montrer que son projet répond au cahier des charges ; une autre le sera de nouveau vendredi, pour un rendez-vous cette fois plus technique concernant exclusivement le stade, et sa conformité aux normes de l’UEFA. Ce jour-là, il s’agira par exemple de répondre à quarante questions dans le domaine du développement durable.
DOSSIER
Comme Metz, Nancy et Strasbourg passent devant ce que les responsables de la candidature française qualifient de « travail d’évaluation » : « Cette phase n’a pas pour objectif de choisir de façon immédiate les villes retenues pour le dossier, ni d’écarter qui que ce soit », a récemment rappelé Jacques Lambert, le directeur général de la FFF.
Pour les postulants, le suspense s’étirera au moins jusqu’à fin octobre, voire jusqu’à la mi-novembre : un délai permettant d’évaluer « la fiabilité, la faisabilité et la solidité du projet de stade », ainsi que les autres aspects figurant au cahier des charges (transport, hébergement, espaces d’animation). Sachant que la France déposera son dossier à la mi-février, il est donc possible que la première liste des villes retenues ne distingue pas les neuf titulaires des trois remplaçants, puisque douze sites (neuf plus trois) figureront au dossier.
Metz, Platini et le parlement
Seize sites en lice depuis le retrait de Nantes, neuf stades pour accueillir les rencontres du premier Euro à regrouper non plus seize mais vingt-quatre équipes, une répartition harmonieuse du territoire : pour les trois villes du nord-est, l’ambition européenne s’apparente aussi à une concurrence interrégionale. Selon toute vraisemblance, l’une des trois villes sera retenue, une deuxième se tiendra en réserve, et la troisième regardera le train passer. Comment se distinguer du voisin ? Strasbourg argue de son statut de capitale européenne, Nancy peut raisonnablement penser que la France aura envie d’intégrer à son dossier la ville dont le président de l’UEFA a porté les couleurs, dans une autre vie.
Metz n’abrite pas de parlement européen, et ne compte pas Michel Platini parmi ses anciens joueurs. Mais avant d’y poser la cerise, mieux vaut s’assurer de la qualité du gâteau. C’est pourquoi le président du FC Metz, Bernard Serin, adopte une attitude conforme à son patronyme : « Pour que sa candidature soit excellente, la France ne retiendra que des dossiers attrayants. » Lui avance la modestie du coût du projet lorrain et les atouts liés à la situation urbaine de Saint-Symphorien. En attendant, le suspense continue.
Sylvain VILLAUME.