Messagepar Bhoys » 12 mars 2024, 18:18
Source DNA
Racing : un immobilisme fatal lors du mercato ?
Le Racing a-t-il péché par orgueil ou excès de confiance lors du mercato hivernal en acceptant délibérément d’affaiblir son effectif là où ses concurrents se sont renforcés ? Le bilan comptable tend à le prouver. Désormais, il ne reste que des gamins pour se sortir de la panade…
Peut-être se sont-ils laissés un peu griser. Le 28 janvier, au soir de la 19e journée et du nul rapporté de Clermont (1-1), le Racing était paisiblement installé en dixième position, avec 25 points au compteur.
Il y avait alors de la marge sur la zone rouge – neuf longueurs d’avance sur Lyon, le barragiste, dix sur Clermont, premier relégable – et à quelques heures de la fin du marché des transferts, Marc Keller et les propriétaires de BlueCo estimaient qu’il n’y avait aucune urgence à recruter, si ce n’est en pensant à l’avenir avec le jeune Serbe Milos Lukovic (3,5M€), laissé en prêt dans son club de Belgrade jusqu’à l’été.
Patrick Vieira, lui, rappelait encore poliment au matin du dernier jour du mercato – le 1er février – ce que le président lui avait laissé entendre : « On a besoin de renforcer l’effectif, le club y travaille », disait-il en espérant voir débarquer l’arrière et l’ailier gauche qu’il avait ciblés.
Au lieu de cela, le capitaine et homme de base Matz Sels s’en est allé à Nottingham Forest juste avant le gong. L’arrivée de Matthieu Dreyer – troisième gardien – et celle, décalée à mi-février, du jeune milieu brésilien Andrey Santos ne peuvent être considérées comme des renforts.
On se souvient alors qu’une saison plus tôt, quand Keller et les actionnaires du cru avaient encore les coudées franches, le recrutement de joueurs d’expérience comme Frédéric Guilbert (libre) et Morgan Sanson (prêt) avait permis à Frédéric Antonetti de monter une opération “commando” pour aller arracher le maintien.
Bamba à Lorient, Matic à Lyon, Mikautadze à Metz, etc.
C’est exactement ce qu’a fait Lyon, avec des moyens certes conséquents – 50 millions d’euros dépensés pour attirer huit joueurs, dont des pointures comme Matic ou Mangala – avec des résultats immédiats à la clé : en gagnant cinq matches sur six, la troupe de Pierre Sage navigue dans des eaux calmes (10e , 31 pts).
Avec des moyens moindres, Lorient s’est aussi relancé. L’ex-lanterne rouge a cherché cinq joueurs, dont l’attaquant Mohamed Bamba (3,5M€), auteur de six buts en sept matches dont un doublé la Meinau (1-3).
Et si les Merlus sont encore un point derrière les Alsaciens, ils peuvent y croire. À l’instar de Metz, qui a rappelé son buteur Georges Mikautadze de l’Ajax (prêt). Résultat ? Trois buts lors des deux derniers matches, pour deux succès.
Montpellier, Nantes et Toulouse ont aussi bougé dans l’optique du sprint final qui s’annonce féroce. Le Racing, lui, ne pourra compter que sur ses jeunes pousses estampillées BlueCo et les minots sortis du centre de formation.
Après Jérémy Sebas (20 ans), Rabby Nzingoula (18 ans) et Mohamed Bechikh (18 ans), c’est Aboubacar Ali (17 ans) qui a découvert la Ligue 1 dimanche contre Monaco.
Depuis le 1er février, le Racing évolue avec l’équipe la plus jeune en moyenne d’âge (23 ans et 120 jours) des cinq grands championnats européens. Et c’est avec elle qu’il devra sauver sa place dans l’élite. On lui souhaite bien du courage.