Cactus a écrit :Amos a écrit :
Il faut dire aussi qu'à l'époque le simple fait d'avoir un c**, b*** ou enkulé dans une phrase---------------
!
tiens...la censure est désactivée ?
sinon, sur le fond du débat, je suis trés mitigée sur l'opportunité de faire paraitre ces caricatures à un moment très "sensible" .
Liberté d'expression oui, de caricature oui, de mettre en danger potentiel la vie des gens, non.
C’est ce que je voulais vérifier, tavu un peu la conscience professionnelle du modérateur bénévole !
(Pour la sodomisation ça marche mais où est donc la liberté d'expression ?

)
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"Charlie Hebdo" : le jeu en valait-il la chandelle ?
En caricaturant Mahomet, nos confrères se retrouvent aux côtés de fanatiques islamophobes.
Et font des islamistes les premiers défenseurs de l'Islam.
Daniel Cohn-Bendit estime que les dirigeants de "Charlie Hebdo" sont "des C***" et qu’il y a une limite à la provocation.
"Quand on est sur une poudrière, dit-il, on réfléchit avant de craquer une allumette". Pour un peu, l’ancien leader
de Mai 68 expliquerait volontiers qu’en ces matières, il n’est pas interdit d’interdire…
Tariq Ramadan, qu’on présente si souvent comme un dangereux islamiste, condamne les manifestations contre
les dessins de "Charlie" et estime qu’il n’y a pas lieu de déclencher pour si peu une quelconque action judiciaire.
Les vrais musulmans, dit-il, doivent se situer au-dessus de ces attaques médiocres et traiter par le mépris
ces caricatures du prophète.
Deux réactions paradoxales, donc, qui vont à l’encontre de l’idée qu’on se fait souvent de ces deux personnalités.
Elles montrent que l’affaire des dessins publiés par l’hebdomadaire satirique est beaucoup moins simple qu’il n’y paraît.
Si l’on reste sur la cime des principes, on s’en tire évidemment sans peine : "Charlie" a le droit de se moquer de la religion musulmane et de ses symboles, comme de toutes les religions.
A l’instar des autres croyants, les fidèles de l’Islam doivent s’habituer à une certaine forme d’anticléricalisme français
qui se manifeste depuis au moins deux siècles et qui fait partie des avantages insignes, ou des désagréments inévitables,
de la liberté d’expression. Personne, après tout, n’est obligé de lire "Charlie Hebdo" et la satire est une des saines activités auxquelles on reconnaît une démocratie.
"Charlie" se retrouve aux côtés de Terry Jones & Co...
Pourtant la publication des dessins de "Charlie" – plutôt drôles, il faut le dire – laisse aussi un sentiment de malaise.
Il y a d’abord les circonstances concrètes. Imaginons que des violences aient lieu dans un quelconque pays et qu’elles
fassent des victimes. Les rédacteurs en chef de "Charlie" ne pourront pas s’empêcher de s’interroger sur leur propre
responsabilité, quoi qu’ils en disent. Publier, c’est choisir.
Ce choix, dans une telle hypothèse, en valait-il la chandelle ? Pour démontrer sa liberté à Paris, on met en danger
des citoyens en Tunisie, en Egypte ou ailleurs. On oblige de surcroît l’Etat à déployer des effectifs de protection
à grands frais, pour une démonstration à la portée plutôt limitée. Personne ne peut balayer cette question
d’un revers de main.
Aussi bien, l’affaire précédente, celle des caricatures publiées au Danemark, pour lesquelles la rédaction de "Charlie"
s’était déjà mobilisée, consistait à témoigner sa solidarité envers un autre dessinateur impertinent qu’une minorité
fanatique voulait faire taire. Action parfaitement légitime, organisée au profit de la liberté de pensée et de la laïcité.
Cette fois, le fait générateur, le film "l’Innocence des musulmans", n’émane pas de partisans de la libre expression
mais au contraire d’autres fanatiques – des extrémistes coptes et évangélistes en l’occurrence – décidés à provoquer
l’ire d’une religion concurrente par un film stupide et grossier. "Charlie" se retrouve ainsi en compagnie de personnages
frustes et dogmatiques auxquels il apporte, en quelque sorte, son soutien. Drôle d’alliance, tout de même…
...tout en faisant des intégristes les défenseurs de l'Islam
Enfin, il est permis de réfléchir, tout de même, aux conséquences tactiques de la publication des dessins anti-Mahomet.
L’intérêt bien compris des démocrates, en France et dans les pays musulmans, c’est bien de distinguer et de séparer
les croyants pacifiques et tolérants des fanatiques minoritaires de l’Islam politique. Les caricatures du prophète
ont évidemment l’effet inverse. En choquant la grande majorité des fidèles, elles placent les islamistes en défenseurs
courageux et zélés de la religion musulmane, qui expriment, certes de manière contestable, mais vigoureuse,
la sensibilité outragée de la masse des croyants. Les dessins servent leur propagande.
On dira qu’un journal satirique n’a que faire de ces considérations géopolitiques, qu’à toujours peser les conséquences d’une publication, on ne publierait jamais rien de dérangeant, qu’il ne faut pas confondre "Charlie Hebdo" et le Quai d’Orsay.
Certes. La liberté est un bien précieux et inaliénable. L’intelligence aussi…
Laurent Joffrin
http://tempsreel.nouvelobs.com/laurent- ... delle.html
Caricatures de Mahomet : "Nous n'avons fait que notre travail"
Le rédacteur en chef de "Charlie Hebdo", Gérard Biard, répond au tollé suscité par la publication de
nouvelles caricatures du prophète Mahomet.
Presque un an après l'incendie dont avaient victimes les anciens locaux de "Charlie Hebdo" à la suite de la publication,
à la Une de l'hebdomadaire satirique, d'une caricature du prophète Mahomet, la publication de nouvelles caricatures
du prophète suscite depuis hier soir un nouveau tollé. "Le Nouvel Observateur" a questionné le rédacteur en chef de
l'hebdomadaire satirique Gérard Biard.
Pourquoi avez-vous décidé de publier ces caricatures dans un contexte déjà particulièrement tendu ?
- Ce qui nous a poussés à publier ces dessins est la même chose que ce qui nous pousse toutes les semaines à publier
toutes sortes de dessins : l'actualité. Il se trouve que la semaine dernière, l'actualité la plus brûlante, sans faire de
jeu de mots, était ce film imbécile. Un fim que quelques personnes ont vu sur le Net et qui a été, évidemment,
monté en épingle par des exaltés, lesquels ont mis le feu à des ambassades, et ont provoqué des émeutes qui ont fait
des morts un peu partout dans le monde. Nous sommes un journal d'actualité, un hebdomadaire satirique, politique, de commentaire de l'actualité, donc notre travail, c'est de commenter l'actualité. A plus forte raison quand elle concerne
un sujet qui touche très directement notre ligne éditoriale, qui s'oppose à toutes les religions dès lors qu'elles entrent
dans le champ public et politique.
Avez-vous hésité à les publier ?
- Non. Il était évident lundi matin, quand nous sommes arrivés pour la journée de bouclage, que nous allions faire la
Une sur ce sujet-là. Si "Charlie Hebdo", qui est un journal athée, ne parle pas d'une actualité dramatique liée à des
extrémistes religieux, quels qu'ils soient, de quoi va-t-il parler ? Dans le même numéro, on parle aussi des sociétés
de Bernard Arnault, du mariage homosexuel et de l'opposition fanatique de l'église catholique. Nous ne nous sommes
donc pas focalisés sur ce seul sujet.
Qu'avez-vous à répondre au CFCM (Conseil français du culte musulman) qui se dit "consterné" et au recteur de la
Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur qui appelle à "ne pas verser de l'huile sur le feu" ?
- Dès lors qu'on parle de la religion autrement que dans ses termes, le CFCM est consterné. Il est dans son rôle.
Depuis les caricatures de Mahomet, le recteur n'a qu'un mot à la bouche : "jeter de l'huile sur le feu". Mais qui jette
de l'huile sur le feu ? Qui allume le feu ? Ce ne sont pas des pauvres dessinateurs avec leurs crayons. Et qu'est-ce qui
est plus grave : un dessin caricaturant une légende, car le prophète Mahomet, comme tous les prophètes, sont
des personnages historiques qui ont donné lieu à des légendes, un film imbécile ou des ambassades brûlées et des
dizaines de morts ? Il faut savoir qui jette de l'huile et fait de la provocation. Nous ne faisons pas de provocation,
nous sommes dans notre rôle. Nous avons juste fait notre travail.
Le Premier ministre s'est interrogé sur la pertinence, dans le "contexte actuel", de la publication de ces caricatures...
- Il est assez consternant que le Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères d'un pays comme la France,
qui est une démocratie laïque à l'avant-garde de la liberté d'expression et de la liberté de la presse, critique un journal
qui n'a fait qu'exercer cette liberté. Nous attendions une autre réaction et un tout autre soutien. D'autant que quand nous
avons été opposés à la mosquée de Paris et aux islamistes intégristes lors du procès des caricatures, François Hollande
est venu nous défendre.
Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent d'avoir voulu faire un "coup de pub" ?
- Ce n'est pas le cas. La dernière fois qu'on nous a reproché de faire un "coup de pub", c'est quand nos locaux avaient été incendiés. Vous pensez qu'on a mis le feu à nos locaux ? Qu'on a demandé à des gens de le faire ? Nous sommes à présent
sous protection policière. Vous pensez que c'est agréable ? Pensez-vous qu'on a une agence de com' qui vient chaque
semaine chez nous en disant "Vous devriez faire ça parce que ça va marcher" ? On ne fonctionne pas comme ça.
On nous accuse de parler de sujets dont nous parlons toutes les semaines. Il y a chaque semaine au moins un dessin,
une brève, un article, quand ce n'est pas plus, qui s'attaque à la religion, à toutes les religions, dès lors, encore une fois,
qu'elle s'immisce sur le terrain politique et public. Dans le privé chacun fait ce qu'il veut.
Craignez-vous des représailles ?
- Nous sommes entourés de policiers et on s'en passerait très volontiers.
En savez-vous plus sur le fait que votre site ait été "piraté", comme vous l'avez dit ?
-Non. Nous n'avons pour l'instant pas d'éléments précis mais il semblerait qu'on ait subi une attaque importante
de notre site Internet.
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... avail.html
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Finalement le débat ne serait pas plutôt: Quelle importance accorder à un journal satirique ?
Car Charlie Hebdo ce n’est pas le Journal Officiel, on pourrait dire de même pour les Guignols,
L. Gerra,… et nos chers disparus (Le Luron, Coluche).