
Benjamin Moukandjo et les Nancéiens attendaient énormément de cette confrontation avec Bastia. Au final, l’ASNL n’a pas été à la hauteur de l’événement et retrouvera la Ligue 2 et le FC Metz la saison prochaine. Photo AFP
L’ASNL jouera la saison prochaine en Ligue 2. Elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même, incapable de forcer sa nature et de repousser ses limites, elle n’a pas accompli sa part du miracle. Fin dramatique d’une douce illusion.
Dans tous les calculs que cette fin de championnat suscita, une chose était indispensable. Vaincre. A domicile, face à un adversaire diminué et sans intérêt majeur direct, Nancy a failli, à bout de ressources, à bout d’arguments. Elle a été ramenée violemment à ses insuffisances qui sont apparues criardes, qu’on le veuille ou non au cours de cette soirée d’enterrement. Le reste ne sera que littérature. Bonsoir tristesse.
On ne peut vraiment pas écrire que les Nancéiens ont négocié ce match crucial comme il le fallait. On espérait de l’engagement, de la générosité, du tempérament. Et ce fut tout le contraire ! Un comportement mièvre, frileux, calculateur. Quand enfin la révolte remua les âmes, il était tard. Trop tard. Un jeu de passes étriqué et un rythme de vieillard, l’entame donna le ton et mille fois hélas, l’ASNL resta comme prisonnière de cette crispation ! En tout cas, il n’y avait pas dans les hésitations nancéiennes de quoi perturber l’assurance tout risque de Landreau, ni même de pousser une tranquille équipe bastiaise dans ses retranchements.
Dans ces conditions désespérantes, aux antipodes des recommandations supposées, il ne pouvait pas y avoir de miracle. Ainsi, tout au long de la première mi-temps, on dénombra un seul tir, non cadré de Mangani (6e ) puis sur une légère accélération, deux centres un peu dangereux pour Karaboué (41e ) et Mangani (43e ). Et puis ceinture ! Terrible disette.
Puygrenier et l’espoir
Comme le reste, les coups de pied arrêtés, habituels planche de salut, firent l’objet d’un vaste gaspillage technique. D’où ses échanges latéraux pour sécuriser un jeu parfaitement inapproprié à la gravité de la situation. Seul Rachid, appelé surprise, parvenait pendant une heure par sa justesse à mettre un peu de fantaisie dans un panorama indigent malgré une domination admise par les Corses.
Ceux-ci misaient sur l’utilisation des espaces, une stratégie qui allait s’avérer payante dès la reprise. Sur un contre, le une deux plein axe Modeste-Ilan permettait à ce dernier de venir battre Grégorini (47e ). Comme dans du beurre… Déjà pas très valide psychiquement, l’ASNL en prenait un bon coup sur la cafetière. Après quelques minutes de KO technique, elle trouvait cependant un répit à travers une égalisation inespérée. Un corner de Mangani, repris au second poteau par Puygrenier (59e ).
Un vrai coup de fouet qui donnait cinq à dix minutes intenses. Enfin. Et trois énormes occasions dans la foulée pour Lotiès (61e ), incapable de cadrer puis Alo’o Efoulou barré par Landreau (64e ) et Sané (67e ). À l’énergie, l’ASNL venait d’offrir ses dernières forces ! Plus du tout lucides et malgré un courage palpable, les Nancéiens capitulaient les armes à la main quand Modeste crucifiait Grégorini sur un contre (71e ). Encore une fois, la défense avait été trop laxiste mais il est vrai qu’elle passait son temps à monter en renfort. La suite ressembla à une lente agonie, soutenue par un public impeccable et rythmé par les décisions obscures de M. Duhamel qui a dû oublier un penalty sur Puygrenier (80e ), Nancy plongeait en Ligue 2. Même les résultats hurlés par le speaker laissaient 20 000 personnes de marbre.

Paul Alo’o Efoulou et les Nancéiens attendaient énormément de cette confrontation avec Bastia. Au final, l’ASNL n’a pas été à la hauteur et retrouvera la L2 et le FC Metz la saison prochaine. Photo AFP
C. F.