Deux points sur six. En une semaine et deux matches à domicile qui auraient dû lui permettre de remonter à la surface, le FC Metz a effectué un surplace à la fois coupable et agaçant. Pour un peu, les derniers fidèles de Saint-Symphorien auraient pu se croire revenus six mois en arrière, quand un prétendant à la montée entamait son déclin. Face à Tours, le vendredi précédent, l’accroc s’expliquait par une inefficacité édifiante. Face à Dijon, hier soir, les Lorrains ont péché par un manque de mordant et d’initiative qui ne laisse même pas la place à d’éventuels regrets : les regrets, hier soir, tiennent aussi à d’autres éléments que la seule qualité de la prestation messine, contrariée par les arguments de Dijon et par une tache orange qui a recouvert le terrain de Saint-Symphorien.
Dans sa première partie, en effet, Metz - Dijon a proposé un défi insurmontable à la règle tacite qui veut, grosso modo, qu’on ne parle d’un arbitre que s’il est bon (c’est-à-dire très, très, très, très rarement, en France). On pourrait se contenter de parler du penalty d’une évidence absolue qui n’a pas été sifflé, quand Alexis Zywiecki s’est aplati sur Razak Omotoyossi, aux yeux de tous, en pleine surface (23 e). On mettra cet oubli fâcheux, pour l’éthique et pour le FC Metz, sur le compte de l’erreur-humaine-qui-peut-arriver-à-tout-le-monde, sans connaître le pourquoi du comment de cette ineptie : à la différence d’un joueur, d’un entraîneur, d’un président, un arbitre ne se justifie jamais, surtout quand le match n’est pas filmé.
Vivement mercredi !
Hélas, le reste s’est trouvé à l’avenant : entre ratiocinage et largesses, Frank Schneider a rapidement cassé le rythme d’une rencontre pourtant partie sur de bonnes bases, et d’autres choses bien plus précieuses encore.
Le problème, pour Metz, consiste à devoir reconnaître qu’à mi-parcours, un penalty n’aurait pas été de trop pour démêler l’écheveau proposé par l’opposition dijonnaise, vaillante, et pas même perturbée par l’obligation de procéder à deux changements pour blessure au cours de la seule première mi-temps. Pas assez tueurs, les Messins ? L’hypothèse a d’emblée resurgi, après dix minutes, quand Pascal Johansen a ajusté une reprise trop molle après une accélération et un centre plein axe de Jérémy Pied. Elle a survécu à une première période hachée non seulement par un intrus en gilet orange fluo, mais surtout gâchée par des intentions trop diffuses, des pertes de balle trop nombreuses et, lorsque les manœuvres d’approche semblaient convaincantes, par une incapacité flagrante à oser. Heureusement, Dijon aussi manifestait des difficultés criantes à finir ce qu’il entreprenait, par à coups.
A choisir, Yvon Pouliquen aurait sans doute préféré changé d’arbitre, pour entamer la deuxième mi-temps : impuissant à lutter contre cette médiocrité-là, qui ne participe pourtant pas à valoriser la Ligue 2, l’entraîneur messin a remplacé Momar N’Diaye par Vincent Bessat puis, très vite, Razak Omotoyossi par Papiss Cissé. Sur le fond, rien n’a changé : à trop bafouiller, à se montrer défaillants dans la construction, les Messins ont continué à rencontrer les pires difficultés pour mettre Dijon en difficulté, et c’est à peine s’il faut aussi souligner que Victor Mendy aurait pu, lui aussi, bénéficier d’un penalty pour avoir été retenu pour le maillot : l’événement a juste été utilisé comme un moment de répit par l’homme en orange fluo, venu se donner en spectacle au bord du terrain, où Yvon Pouliquen avait eu le tort, le vilain, d’exprimer un sentiment d’injustice. Du coup, son confrère dijonnais Patrice Carteron a mieux contenu son désarroi quand Frédéric Bicanlani a détourné, du bout de la main, une frappe de Christophe Mandanne (84 e). A y regarder de près, le 0-0 est finalement ce qui convient peut-être le mieux à ce match, comme une note conforme à la prestation d’ensemble, arbitrage compris. Avec un peu de chance, tout ira mieux, mercredi, quand il s’agira de rallumer les feux de la Coupe de la Ligue, face à Valenciennes. C’est exactement ça qu’il fallait se dire, hier soir : vivement mercredi !
Image trompeuse. Malgré ce balai aérien au sein duquel Victor Mendy semble exceller, la prestation messine, hier face à Dijon, n’avait rien de renversante. Bien au contraire… Photo Pascal BROCARD
Sylvain VILLAUME.
Publié le 19/09/2009