Jeu et Enjeux (billet)
Publié : 09 août 2010, 22:34
Jeu et Enjeux
Quelques considérations tactiques
Après avoir assisté aux deux premiers matches de la saison, à savoir l'élimination en coupe de la ligue contre Clermont et la défaite contre Evian-Thonon, il me semble opportun de faire un point sur l'allure de cette équipe. Il m'apparait intéressant non seulement de comparer les deux matches pour en tirer des leçons mais aussi de n'en point tirer de conclusions hâtives ou péremptoires.
Car rien n'est plus dangereux que de se forger une opinion à l'aube d'une saison dont il faut tout redouter, et cependant tout espérer.
Je n'ai pas pris Montpied...
Le charmant stade Gabriel Montpied, aux aspects champêtres, s'orne d'une tribune imposante au dessin hardi, et de trois tribunes dignes d'un stade de National. Dans ce contexte, le public avait pris place dans ce vaisseau flamboyant pour assister à un match qui fut riche d'enseignements.
Je n'en retiendrai que ceux touchant aux FC Metz. La première mi-temps fut pleine et entière, maitrisée et pour tout dire séduisante. La seconde fut après l'égalisation, la démonstration de certaines limites tant physiques que psychologiques de cette équipe, jeune dans son organisation plus que dans sa composition. Le groupe de Dominique Bijotat est en effet composé de peu de cette jeune génération dont les résultats prometteurs font piaffer d'impatience ceux qui voudraient une cure de rajeunissement drastique, au mépris de toute logique sportive et athlétique. Elle se constitue de joueurs expérimentés de ligue 2 autour d'un schéma tactique dont les prémices entrevus à Clermont se sont confirmés contre Evian.
A savoir une défense à plat composée de quatre joueurs, deux milieux récupérateurs, deux milieux axiaux et deux attaquants. Compte tenu de la lenteur de la charnière centrale actuelle, deux joueurs à vocation athlétique, c'est une défense en ligne, jouant le hors jeu qui s'articule autour de Borbiconi et Bregerie.
Le milieu, quant à lui, fonctionne en redoublement latéral avec la montée de l'arrière d'aile, afin de porter le danger sur les cotés, pour des centres dont Gestede, à l'impressionnant jeu de tête, est censé tirer profit, tout en ajoutant à sa palette, dans les attaques axiales, un rôle de remiseur sur le second attaquant. On a vu à Clermont en première mi temps, cette défense en ligne qui s'est avérée un peu lourde à la manœuvre, l'énorme travail défensif et de récupération de Fleurival et de Guerriero, les doublettes de débordement Mutsch- Gueye et Tandjigora-Tamboura s'activer dans ce schéma.
Evian, ou comment mettre de l'eau dans son vin...
On retrouve une semaine plus tard le même dispositif, Bourgeois prenant la place de Sakho sur le front de l'attaque. Pour une défaite . Cependant on peut en tirer deux enseignements. Ce schéma de jeu procure un système porté vers l'offensive. Mais comme certains spécialistes sur ce forum l'ont judicieusement observé, il ne permet pas de franche rupture de rythme ni d'accélération significative.
Ensuite, le manque de complémentarité de la charnière centrale, composée de deux joueurs aux qualités plus ou moins identiques , met en évidence une certaine lourdeur qui s'est avérée préjudiciable. La fin de match a montré une équipe qui se portait encore plus haut, Mutsch finissant attaquant de pointe et l'entrée de Mokhtari, si elle a apporté une plus-value technique indéniable, a aussi démontré les limites du système, le milieu marocain se trouvant d'évidence moins à l'aise sur le coté.
En conclusion, de nombreuses questions demeurent. L'équipe, au travers de ce système, rencontre deux difficultés majeures, l'efficacité offensive, par un manque de confiance, de prise de risque dans les frappes notamment, et une lourdeur défensive dont le bilan de cinq buts encaissés n'engendre pas l'optimisme. Qu'en sera-t-il de l'emploi de Cassan, de Diaz ou de N'Diaye?
Dans quelle mesure Bijotat possède-t-il des solutions alternatives? Pour mémoire, la fin de match à Clermont a vu la mise en place d'un 4-4-3 qui n'a pas semblé très convaincant avec les joueurs en présence...
Enjeux
Je crois sincèrement que les difficultés que nous rencontrons viennent de la qualité de l'effectif. Nous en connaissons les limites, pour ceux qui ont déjà joué les saisons précédentes, pour les jeunes qui devront éclore en prenant leurs responsabilités et pour les nouveaux que l'on n'a pas encore vus à l'oeuvre. Le choix de Marichez comme tête de turc pour les supporters qui trouvent là un exutoire à leurs frustrations est la démonstration que peu d'entre nous ont fait le deuil de nos deux échecs pour la montée. Avec un budget amoindri, dont la répartition entre les charges du centre de formation et une masse salariale structurelle et non sportive conséquente, la marge de manœuvre de recrutement s'est retrouvée réduite. Nous sommes devenus un club de ligue 2. Certes avec des vestiges encore présents d'un train de vie de ligue 1, mais dont les perspectives sportives doivent être mesurées à l'aune des moyens actuels. C'est de cette modestie, dont il faut prendre conscience. Non pas comme un renoncement à toutes ambitions, mais comme une loi du réel dictant ses principes à des rêves encore brûlants d'espérances. Il faudra du temps. Et de la patience.
Du temps pour gommer dans ce système prometteur les scories, du temps pour intégrer les recrues, et plus de temps encore pour faire éclore les jeunes pousses qui devront patienter leur printemps.
Mais de temps, nous n'en disposons guère. Trois matches en une semaine nous attendent. Le répit nous est interdit, saurons nous faire preuve de l'indulgence nécessaire pour soutenir ce club qui endosse un nouveau statut qu'il faudra bien admettre, celui d'un anonymat aussi douloureux à vivre que le passé reste vivace?
A lire les réactions sur le forum, je ne puis que percevoir une intransigeance dont l'expression même, par sa répétition, ne fait que démontrer son impuissance à aimer et soutenir un club qui se trouve dans l'épreuve la plus difficile depuis des lustres...
Quelques considérations tactiques
Après avoir assisté aux deux premiers matches de la saison, à savoir l'élimination en coupe de la ligue contre Clermont et la défaite contre Evian-Thonon, il me semble opportun de faire un point sur l'allure de cette équipe. Il m'apparait intéressant non seulement de comparer les deux matches pour en tirer des leçons mais aussi de n'en point tirer de conclusions hâtives ou péremptoires.
Car rien n'est plus dangereux que de se forger une opinion à l'aube d'une saison dont il faut tout redouter, et cependant tout espérer.
Je n'ai pas pris Montpied...
Le charmant stade Gabriel Montpied, aux aspects champêtres, s'orne d'une tribune imposante au dessin hardi, et de trois tribunes dignes d'un stade de National. Dans ce contexte, le public avait pris place dans ce vaisseau flamboyant pour assister à un match qui fut riche d'enseignements.
Je n'en retiendrai que ceux touchant aux FC Metz. La première mi-temps fut pleine et entière, maitrisée et pour tout dire séduisante. La seconde fut après l'égalisation, la démonstration de certaines limites tant physiques que psychologiques de cette équipe, jeune dans son organisation plus que dans sa composition. Le groupe de Dominique Bijotat est en effet composé de peu de cette jeune génération dont les résultats prometteurs font piaffer d'impatience ceux qui voudraient une cure de rajeunissement drastique, au mépris de toute logique sportive et athlétique. Elle se constitue de joueurs expérimentés de ligue 2 autour d'un schéma tactique dont les prémices entrevus à Clermont se sont confirmés contre Evian.
A savoir une défense à plat composée de quatre joueurs, deux milieux récupérateurs, deux milieux axiaux et deux attaquants. Compte tenu de la lenteur de la charnière centrale actuelle, deux joueurs à vocation athlétique, c'est une défense en ligne, jouant le hors jeu qui s'articule autour de Borbiconi et Bregerie.
Le milieu, quant à lui, fonctionne en redoublement latéral avec la montée de l'arrière d'aile, afin de porter le danger sur les cotés, pour des centres dont Gestede, à l'impressionnant jeu de tête, est censé tirer profit, tout en ajoutant à sa palette, dans les attaques axiales, un rôle de remiseur sur le second attaquant. On a vu à Clermont en première mi temps, cette défense en ligne qui s'est avérée un peu lourde à la manœuvre, l'énorme travail défensif et de récupération de Fleurival et de Guerriero, les doublettes de débordement Mutsch- Gueye et Tandjigora-Tamboura s'activer dans ce schéma.
Evian, ou comment mettre de l'eau dans son vin...
On retrouve une semaine plus tard le même dispositif, Bourgeois prenant la place de Sakho sur le front de l'attaque. Pour une défaite . Cependant on peut en tirer deux enseignements. Ce schéma de jeu procure un système porté vers l'offensive. Mais comme certains spécialistes sur ce forum l'ont judicieusement observé, il ne permet pas de franche rupture de rythme ni d'accélération significative.
Ensuite, le manque de complémentarité de la charnière centrale, composée de deux joueurs aux qualités plus ou moins identiques , met en évidence une certaine lourdeur qui s'est avérée préjudiciable. La fin de match a montré une équipe qui se portait encore plus haut, Mutsch finissant attaquant de pointe et l'entrée de Mokhtari, si elle a apporté une plus-value technique indéniable, a aussi démontré les limites du système, le milieu marocain se trouvant d'évidence moins à l'aise sur le coté.
En conclusion, de nombreuses questions demeurent. L'équipe, au travers de ce système, rencontre deux difficultés majeures, l'efficacité offensive, par un manque de confiance, de prise de risque dans les frappes notamment, et une lourdeur défensive dont le bilan de cinq buts encaissés n'engendre pas l'optimisme. Qu'en sera-t-il de l'emploi de Cassan, de Diaz ou de N'Diaye?
Dans quelle mesure Bijotat possède-t-il des solutions alternatives? Pour mémoire, la fin de match à Clermont a vu la mise en place d'un 4-4-3 qui n'a pas semblé très convaincant avec les joueurs en présence...
Enjeux
Je crois sincèrement que les difficultés que nous rencontrons viennent de la qualité de l'effectif. Nous en connaissons les limites, pour ceux qui ont déjà joué les saisons précédentes, pour les jeunes qui devront éclore en prenant leurs responsabilités et pour les nouveaux que l'on n'a pas encore vus à l'oeuvre. Le choix de Marichez comme tête de turc pour les supporters qui trouvent là un exutoire à leurs frustrations est la démonstration que peu d'entre nous ont fait le deuil de nos deux échecs pour la montée. Avec un budget amoindri, dont la répartition entre les charges du centre de formation et une masse salariale structurelle et non sportive conséquente, la marge de manœuvre de recrutement s'est retrouvée réduite. Nous sommes devenus un club de ligue 2. Certes avec des vestiges encore présents d'un train de vie de ligue 1, mais dont les perspectives sportives doivent être mesurées à l'aune des moyens actuels. C'est de cette modestie, dont il faut prendre conscience. Non pas comme un renoncement à toutes ambitions, mais comme une loi du réel dictant ses principes à des rêves encore brûlants d'espérances. Il faudra du temps. Et de la patience.
Du temps pour gommer dans ce système prometteur les scories, du temps pour intégrer les recrues, et plus de temps encore pour faire éclore les jeunes pousses qui devront patienter leur printemps.
Mais de temps, nous n'en disposons guère. Trois matches en une semaine nous attendent. Le répit nous est interdit, saurons nous faire preuve de l'indulgence nécessaire pour soutenir ce club qui endosse un nouveau statut qu'il faudra bien admettre, celui d'un anonymat aussi douloureux à vivre que le passé reste vivace?
A lire les réactions sur le forum, je ne puis que percevoir une intransigeance dont l'expression même, par sa répétition, ne fait que démontrer son impuissance à aimer et soutenir un club qui se trouve dans l'épreuve la plus difficile depuis des lustres...
