R.L. 17/09 Sakho : « Mes cousins jouaient avec mes ballons »
Publié : 17 sept. 2010, 07:45
Sakho : « Mes cousins jouaient avec mes ballons »

Après avoir ouvert son compteur vendredi dernier face à Nantes, Diafra Sakho manifeste une grosse « envie de jouer et de marquer, évidemment… » Photo Pascal BROCARD
Il se destinait au commerce, mais il a fini par répondre aux sirènes du ballon rond. Trois ans après son arrivée au FC Metz, Diafra Sakho s’est ouvert la porte du groupe professionnel.
Il mérite l’attention. Et pas seulement parce que sa première réalisation chez les pros, la semaine passée à Saint-Symphorien, lui a permis de devenir co-meilleur buteur des vestiaires messins, avec Kévin Diaz… « Pas suffisant », comme il l’avoue lui-même, ce but marque aussi une étape d’importance symbolique dans la carrière naissante de ce joueur, arrivé en Moselle il y a bientôt trois ans, en provenance de l’Académie Génération Foot ouverte par le FC Metz à Dakar. « Je ne me destinais pas à faire du foot mon métier, explique Diafra Sakho. Mon père n’était de toute façon pas d’accord, et moi, jusqu’à seize ans, je ne jouais pratiquement jamais. » Et pourtant, quatre ans plus tard…
• Diafra, qu’avez-vous ressenti, vendredi dernier, dans les secondes qui ont suivi votre but ? « Du plaisir, beaucoup de plaisir. C’était mon premier but en pro, et pour tous les attaquants, c’est un moment particulier. »
• Aviez-vous senti, comme on le dit parfois, que c’était votre jour ? « Non, et c’est peut-être ce qui m’a aidé. D’habitude, j’entre toujours sur le terrain en me disant "tu vas marquer, tu vas marquer", mais là, sans le faire exprès, je n’y ai presque pas pensé. Du coup, j’ai sans doute joué plus libéré… »
• Et depuis Kévin Diaz n’est plus le seul buteur messin en championnat… « Oui, il était temps qu’un attaquant marque, même si, au final, ça n’a pas été suffisant pour l’emporter. »
• Avec quelle ambition avez-vous intégré le groupe pro ? « La saison passée, je ne pouvais revendiquer qu’un peu de temps de jeu. Maintenant, je sais qu’il faut que je donne plus. J’espère répondre à la confiance qu’on m’accorde. J’ai envie de jouer et de marquer, évidemment… »
« Je préférais l’athlétisme »
• Vous souvenez-vous de votre arrivée à Metz ? « Oui. Le 5 décembre 2007, j’arrivais du Sénégal avec Fallou ( Diagne) et Papiss, le petit frère de Momar N’Diaye. Il faisait très froid, et une semaine après, il a neigé ! »
• Trois ans après, vous voilà membre à part entière du groupe pro. Comment jugez-vous votre progression ? « Pour moi, elle est positive, parce que je n’ai pas eu la chance de passer par une formation traditionnelle. J’ai juste fait partie des dix-huit ans, de janvier à mai 2008. Avant cela, je n’avais fait que six mois à l’Académie, sans jamais avoir signé de licence en club. »
• Jamais ? « Non. J’ai simplement intégré une équipe de quartier, un jour, pour faire le compte parce qu’il manquait un joueur. J’étais numéro 6, au milieu de terrain. C’est là qu’on m’a proposé d’intégrer l’Académie. Mon père n’était pas trop d’accord, il voulait que je poursuive mes études. Et moi, je n’étais pas très foot. Quand j’étais petit, je me souviens que ce sont mes cousins qui jouaient avec les ballons que ma mère m’achetait… Moi, je préférais l’athlétisme. »
• Et tout compte fait, vous vous êtes quand même laissé tenter ? « Oui, et je ne le regrette pas, même si je sais que ça n’aurait pas été pareil si j’avais rejoint un autre club que Metz. Ici, tout le monde a toujours été là pour me mettre en confiance. »
• Votre père doit être content pour vous aujourd’hui ? « Oui, il l’est, mais il attend encore un peu pour me le dire. Je vais tout faire pour lui montrer que je n’ai pas choisi la mauvaise voie. »
Cédric BROUT.
Publié le 17/09/2010
Après avoir ouvert son compteur vendredi dernier face à Nantes, Diafra Sakho manifeste une grosse « envie de jouer et de marquer, évidemment… » Photo Pascal BROCARD
Il se destinait au commerce, mais il a fini par répondre aux sirènes du ballon rond. Trois ans après son arrivée au FC Metz, Diafra Sakho s’est ouvert la porte du groupe professionnel.
Il mérite l’attention. Et pas seulement parce que sa première réalisation chez les pros, la semaine passée à Saint-Symphorien, lui a permis de devenir co-meilleur buteur des vestiaires messins, avec Kévin Diaz… « Pas suffisant », comme il l’avoue lui-même, ce but marque aussi une étape d’importance symbolique dans la carrière naissante de ce joueur, arrivé en Moselle il y a bientôt trois ans, en provenance de l’Académie Génération Foot ouverte par le FC Metz à Dakar. « Je ne me destinais pas à faire du foot mon métier, explique Diafra Sakho. Mon père n’était de toute façon pas d’accord, et moi, jusqu’à seize ans, je ne jouais pratiquement jamais. » Et pourtant, quatre ans plus tard…
• Diafra, qu’avez-vous ressenti, vendredi dernier, dans les secondes qui ont suivi votre but ? « Du plaisir, beaucoup de plaisir. C’était mon premier but en pro, et pour tous les attaquants, c’est un moment particulier. »
• Aviez-vous senti, comme on le dit parfois, que c’était votre jour ? « Non, et c’est peut-être ce qui m’a aidé. D’habitude, j’entre toujours sur le terrain en me disant "tu vas marquer, tu vas marquer", mais là, sans le faire exprès, je n’y ai presque pas pensé. Du coup, j’ai sans doute joué plus libéré… »
• Et depuis Kévin Diaz n’est plus le seul buteur messin en championnat… « Oui, il était temps qu’un attaquant marque, même si, au final, ça n’a pas été suffisant pour l’emporter. »
• Avec quelle ambition avez-vous intégré le groupe pro ? « La saison passée, je ne pouvais revendiquer qu’un peu de temps de jeu. Maintenant, je sais qu’il faut que je donne plus. J’espère répondre à la confiance qu’on m’accorde. J’ai envie de jouer et de marquer, évidemment… »
« Je préférais l’athlétisme »
• Vous souvenez-vous de votre arrivée à Metz ? « Oui. Le 5 décembre 2007, j’arrivais du Sénégal avec Fallou ( Diagne) et Papiss, le petit frère de Momar N’Diaye. Il faisait très froid, et une semaine après, il a neigé ! »
• Trois ans après, vous voilà membre à part entière du groupe pro. Comment jugez-vous votre progression ? « Pour moi, elle est positive, parce que je n’ai pas eu la chance de passer par une formation traditionnelle. J’ai juste fait partie des dix-huit ans, de janvier à mai 2008. Avant cela, je n’avais fait que six mois à l’Académie, sans jamais avoir signé de licence en club. »
• Jamais ? « Non. J’ai simplement intégré une équipe de quartier, un jour, pour faire le compte parce qu’il manquait un joueur. J’étais numéro 6, au milieu de terrain. C’est là qu’on m’a proposé d’intégrer l’Académie. Mon père n’était pas trop d’accord, il voulait que je poursuive mes études. Et moi, je n’étais pas très foot. Quand j’étais petit, je me souviens que ce sont mes cousins qui jouaient avec les ballons que ma mère m’achetait… Moi, je préférais l’athlétisme. »
• Et tout compte fait, vous vous êtes quand même laissé tenter ? « Oui, et je ne le regrette pas, même si je sais que ça n’aurait pas été pareil si j’avais rejoint un autre club que Metz. Ici, tout le monde a toujours été là pour me mettre en confiance. »
• Votre père doit être content pour vous aujourd’hui ? « Oui, il l’est, mais il attend encore un peu pour me le dire. Je vais tout faire pour lui montrer que je n’ai pas choisi la mauvaise voie. »
Cédric BROUT.
Publié le 17/09/2010